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Société - ONU

Situation humanitaire au Liban : « tout va mal » affirme un coordinateur de l'ONU

Au cours des quatre dernières années, les besoins de toutes les populations ont augmenté de façon spectaculaire, a souligné le coordinateur résident et humanitaire des Nations unies pour le Liban, Imran Riza.

Situation humanitaire au Liban : « tout va mal » affirme un coordinateur de l'ONU

Le coordinateur résident et humanitaire des Nations unies pour le Liban, Imran Riza, lors d'une conférence de presse au siège de l'ONU. Capture d'écran.

« Tout va mal ». C'est ainsi que le coordinateur résident et humanitaire des Nations unies pour le Liban Imran Riza, a résumé la situation jeudi, lors d'une conférence de presse au siège des Nations unies. 

« Nous estimons à 3,9 millions le nombre de personnes dans le besoin au Liban, dont 2,1 millions de Libanais, 180 000 réfugiés palestiniens, plus de 31 000 réfugiés palestiniens de Syrie, 1,5 million de Syriens, a affirmé M. Riza. L'insécurité alimentaire s'est considérablement accrue. Tout va mal en termes de besoins, en termes de situation humanitaire. Les ressources diminuent et les besoins augmentent ». Il a aussi indiqué que, malgré sa gravité, la situation libanaise ne recevait pas la même « attention que d'autres pays reçoivent ». « Nous sommes extrêmement préoccupés par ce problème », a-t-il dit. 

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950 000 Libanais

Le Liban affirme accueillir plus d'1,5 million de réfugiés syriens, soit le plus grand nombre de réfugiés par habitant au monde, une affirmation généralement admise parmi les experts des orgnaisations internationales. Quelque 800 000 d'entre eux sont répertoriés auprès du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), sachant que le gouvernement libanais a demandé au HCR de ne plus en enregistrer depuis 2015. Rabih Haber, PDG de Statistics Lebanon, affirme, lui, que le nombre total de Syriens recensés s'élève à 2 048 713. Il précise qu'il s'agit là du total des ressortissants syriens résidant actuellement au Liban, sans distinction entre ceux travaillant légalement, ceux enregistrés en tant que réfugiés ou ceux en situation illégale. 

M. Riza a aussi fait part de son inquiétude pour la classe moyenne libanaise, ainsi que pour les jeunes Libanais qui font le choix de « faire partie de la diaspora plutôt que de rester au Liban ». Il a en outre indiqué que l'ONU a pu aider l'année dernière un million de Syriens et 950 000 Libanais. « L'assistance fournie est assez équilibrée de ce point de vue », assure-t-il. 

« Au cours des quatre dernières années, nous avons été confrontés à une sorte d'ensemble de crises multiples, que la Banque mondiale décrit comme l'une des dix pires crises financières et économiques depuis le milieu du 19e siècle, a rappelé M. Riza. Au Liban, au cours des quatre dernières années, les besoins de toutes les populations ont augmenté de façon spectaculaire ». Il a souligné, dans ce cadre, que « la crise au Liban n'est pas due aux Syriens mais à toutes sortes d'autres problèmes » tout en reconnaissant que la présence des Syriens « rend certainement la situation beaucoup plus difficile ».

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M. Riza a aussi rappelé que « de nombreuses institutions libanaises » ont cessé pour l'instant de fonctionner en raison de la situation économique mais aussi à cause de la vacance présidentielle. « Les macro-réformes sont toujours soumises à l'impasse politique : il n'y a pas de président, il y a un gouvernement de gestion d'affaires courantes, nous n'avons pas de mouvement sur les macro-réformes à ce stade, a-t-il indiqué. Nous comprenons que des réformes sont nécessaires et nous essayons donc de faire le maximum sur ce front ».

La crise économique sans précédent au Liban a plongé depuis 2019 la majorité de la population sous le seuil de pauvreté, selon l’ONU. En avril 2022, le pays a conclu un accord de principe avec le Fonds monétaire international (FMI) pour un prêt de trois milliards de dollars échelonné sur quatre ans, mais depuis, les autorités n’ont pas mis en œuvre les changements substantiels prérequis. En septembre, le FMI a de nouveau épinglé le Liban pour l’incapacité de ses dirigeants à mettre en œuvre les réformes nécessaires au déblocage des aides internationales. 

« Tout va mal ». C'est ainsi que le coordinateur résident et humanitaire des Nations unies pour le Liban Imran Riza, a résumé la situation jeudi, lors d'une conférence de presse au siège des Nations unies. « Nous estimons à 3,9 millions le nombre de personnes dans le besoin au Liban, dont 2,1 millions de Libanais, 180 000 réfugiés palestiniens, plus de 31 000 réfugiés...

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