« J'ai fait ma part, j'ai proposé une initiative de dialogue qu'ils ont refusée », a affirmé mardi le président du Parlement libanais Nabih Berry dans des propos accordés au quotidien al-Joumhouria, s'en prenant à ses opposants qui refusent l'initiative de dialogue parlementaire qu'il a proposée fin août.
Le chef du Législatif a insisté sur le fait que les détracteurs du dialogue « ont fermé la voie » du sauvetage du Liban, qui est sans président depuis octobre 2022 et s'enfonce en outre dans une crise économique sans précédent. Il a également rappelé la nécessité de tenir des séances électorales ouvertes et successives jusqu'à ce qu'un président soit élu.
« Je n'ai plus rien »
« J'ai fait ma part, j'ai proposé une initiative de dialogue qu'ils ont refusée, et je n'ai plus rien », a lancé Nabih Berry mardi dans les colonnes d'al-Joumhouria. Avant de lancer, non sans ironie : « Que ceux qui ont refusé viennent et proposent une autre solution. En ont-ils une ? »
L'initiative du maître du perchoir consistait en des séances électorales ouvertes à la Chambre, à condition qu’elles soient précédées d’un dialogue élargi réunissant les chefs des groupes parlementaires pendant sept jours, afin de parvenir à un consensus sur un candidat. Certains opposants de longue date à Nabih Berry, comme le Courant patriotique libre de Gebran Bassil, s'étaient d'abord montrés favorables à cette initiative, avant de la critiquer par la suite.
« On a montré la voie du sauvetage, ils l'ont fermée », insiste le chef du Parlement dans l'interview. « Nous étions en capacité de nous réunir, et soit de nous entendre pour le bien du pays, soit de ne pas s'entendre sans que cela signe pour autant la fin du processus. Dans les deux cas, nous devrions aller au Parlement et voter dans l'urne dans des séances électorales successives et ouvertes jusqu'à ce qu'on élise un président. Mais malheureusement, ils s'y sont opposés et ont refusé le dialogue », dénonce-t-il.
« Une perte de temps »
Plus tard mardi, le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a appelé le président du Parlement à convoquer les députés à des sessions électorales ouvertes jusqu'à l'élection d'un président de la République, affirmant que « transformer le dialogue en une étape obligatoire pour l'élection est une violation de la Constitution ».
« La Constitution est claire, a déclaré M. Geagea. L'élection présidentielle doit avoir lieu par le biais de sessions successives, et transformer le dialogue en une étape obligatoire pour l'élection est une violation de la Constitution ». « Je vous présente une alternative basée sur votre propre position (...), pourquoi ne pas simplement considérer que nous n'avons pas trouvé d'accord et passer directement à la deuxième partie de votre initiative en appelant à des sessions électorales successives jusqu'à l'élection d'un nouveau président pour le pays ? », a demandé le chef des FL.
M. Geagea a appelé M. Berry à « reconsidérer son initiative », soulignant que cela « n'est en réalité qu'une perte de temps et un maintien de la vacance présidentielle ». « Je vous offre la solution qui aurait dû être adoptée depuis le début, et non maintenant : l'appel à des sessions électorales successives jusqu'à l'élection du président. Mieux vaut tard que jamais. Je vous exhorte à convoquer une séance ouverte dès aujourd'hui, a-t-il ajouté. La solution est entre vos mains, il vous est demandé de convoquer des sessions électorales ouvertes. Il est très probable que nous élirons un président lors de la deuxième session ».
La présidentielle au Liban piétine après la tenue de douze séances électorales depuis septembre 2022, sans que personne ne soit élu faute d'accord politique entre les forces politiques locales. Au niveau extérieur, le groupe des Cinq (Arabie saoudite, États-Unis, France, Qatar et Égypte) tient régulièrement des discussions sur le sujet, mais les dernières ont montré des divergences entre les membres du groupe.
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09 h 42, le 27 septembre 2023