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Politique - Liban-Sud

Aïn el-Héloué : la SG annonce un cessez-le feu ainsi que la remise de suspects

Des roquettes tombent sur des bases de l'armée. 

Aïn el-Héloué : la SG annonce un cessez-le feu ainsi que la remise de suspects

De la fumée s'élevant à la suite d'affrontements entre le Fateh et des groupes islamistes dans le camp de réfugiés palestiniens de Aïn el-Héloué, au Liban-Sud, le 10 septembre 2023. Photo Mohammad Yassine

Alors que des combats sporadiques avaient lieu lundi dans le camp de réfugiés palestiniens de Aïn el-Héloué, près de Saïda (Liban-Sud), la direction générale de la Sûreté générale a publié en soirée un bref communiqué, par le biais de son bureau des médias, annonçant un cessez-le feu. Les combats opposent le Fateh, d'une part, et les groupes de ''La jeunesse musulmane'' et de Jund el-Cham, d'autre part, sur les fronts de Ras el-Ahmar, al-Tiré, Hatin et Jabal el-Halib.

« Les accords suivants ont été conclus : un cessez-le-feu immédiat et permanent et la remise des suspects impliqués dans l'assassinat de Abou Achraf el-Amrouchi (chef de la sécurité dans le camp affilié au Fateh), et de ses compagnons, ainsi qu'Abdel Rahman Farhoud, conformément au mécanisme convenu avec les autorités libanaises », peut-on lire dans un communiqué de la Sûreté générale. Après la diffusion de ce communiqué, un calme relatif régnait dans le camp. 

Il est à noter que contrairement au passé, où le Comité d'action palestinien était responsable de la publication de ce type de communiqué, cette fois-ci, c'est le bureau des médias de la SG qui l'a diffusé. Dans son texte, ce service indique qu'une réunion du « Comité d'action palestinien conjoint sur invitation du directeur de la Sûreté générale par intérim, Élias Baïssari, et en présence du chef du Comité de dialogue palestino-libanais, Bassel el-Hassan » a eu lieu.

Plus tôt dans la journée, des sources palestiniennes avaient indiqué à L'Orient-Le Jour que cette réunion pourrait être la dernière opportunité de faire pression sur les islamistes afin qu'ils respectent la décision du comité de livrer les huit personnes accusées d'avoir tué Abou Achraf el-Amrouchi, chef de la sécurité dans le camp affilié au Fateh, en juillet dernier, ce qui avait alors mis le feu aux poudres.  

Une base de l'armée libanaise située à proximité du camp de Aïn el-Héloué (Liban-Sud), le 10 septembre 2023. Photo Mohammad Yassine

L'un de ces huit suspects, un membre de Jund el-Cham, a d'ailleurs été grièvement blessé lundi dans les combats lundi. Il a été transporté dans un hôpital de Saïda où il se trouve désormais sous surveillance de l'armée libanaise. L'après-midi, son frère a été arrêté par les services de renseignements de l'armée, alors qu'il lui rendait visite à l'hôpital.

Des roquettes sur des bases de l'armée

Les affrontements, qui ont débuté jeudi, interviennent au lendemain d'une journée de violence qui a fait cinq blessés dans les rangs de l'armée libanaise, dont un dans un état grave, après que trois roquettes sont tombées sur deux bases militaires dans l'entourage du camp. Dans un communiqué publié dimanche soir, la troupe a indiqué que les militaires ont été hospitalisés.

Selon le dernier bilan disponible, onze personnes ont été tuées depuis le début des affrontements. Des hôpitaux de la région et Riad Abou el-Inen, du Croissant-Rouge palestinien, rapportaient en matinée huit victimes, dont un homme touché par une balle perdue dans le village voisin de Ghaziyé. A ce bilan se sont ajoutés, dans l'après-midi, trois morts au sein du Fateh, a rapporté une source sécuritaire palestinienne à notre publication.

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Le nombre des blessés dépasse, lui, cent personnes, dont 36 se trouvent toujours à l'hôpital al-Raï et neuf à l'hôpital Hamoud. Dans l'après-midi, une femme a été blessée à l'épaule après la chute d'une roquette en dehors du camp, près de la mosquée al-Mousali. Elle a été transportée à l'hôpital al-Hamchari.

Le Fateh condamne le « ciblage » de l'armée

Si aucun responsable libanais ne s'est jusqu'ici prononcé sur les violences qui ont touché l'armée, plusieurs parties palestiniennes les ont condamnées.

Dans un communiqué publié dans la nuit de dimanche à lundi, le mouvement islamiste Hamas a ainsi stigmatisé « le ciblage, par trois roquettes, de deux bases de l'armée libanaise dans l'entourage du camp, blessant cinq militaires ». « Il s'agit d'un acte suspicieux qui vise à porter atteinte à l'armée et à la souveraineté du Liban », a-t-il ajouté.

La Coalition des forces palestiniennes au Liban a aussi vivement critiqué le fait que des bases de l'armée ont été visées, estimant qu'il s'agit d'un « acte suspicieux ». Même son de cloche du côté des Forces de sécurité nationale palestiniennes à Saïda, qui y voient « un développement dangereux et condamnable ». Selon elles, « les groupes terroristes à Aïn el-Héloué visent non seulement le Fateh et leurs combattants, mais aussi l'armée et les citoyens libanais ».

Dans un communiqué diffusé lundi en début de soirée, le Hezbollah a exprimé « sa profonde désolation face aux affrontements en cours (...) ayant fait des morts et des blessés et provoqué des destructions ainsi qu'un nouveau déplacement de Palestiniens ». « Nous tenons à affirmer de manière catégorique, sans équivoque, que nous nous opposons à ces affrontements et les rejetons totalement, ajoute le communiqué. Nous considérons que le seul bénéficiaire de cette situation est l'ennemi sioniste (...). Ces affrontements inutiles dans le camp de Aïn el-Héloué détruisent des vies et des biens et portent préjudice à l'unité nationale palestinienne ». Le parti chiite appelle à « un cessez-le-feu immédiat et à un respect des (accords) convenus en coordination avec les forces de sécurité libanaises et les acteurs influents et efficaces ».

Témoignages des déplacés

Des centaines de personnes ont été déplacées du camp depuis jeudi à la suite des combats. À dix minutes en voiture du camp, dans la rue « Tale'et al Mouhafez », Ali Soulayman, 25 ans, et un groupe de volontaires ont aménagé un refuge de 500 m2 dans le sous-sol d'un immeuble pour accueillir principalement des femmes et des enfants.

Wafaa Mohammad Moussa, une quinquagénaire originaire d'Ain el-Heloué, a dû fuir jeudi le quartier de Safsaf avec ses cinq enfants âgés de 21, 17, 16, 14 et 12 ans. « Nous avons fui sous les bombardements, c'était comme si c'était la fin du monde », raconte-t-elle à notre journaliste Lyana Alameddine. « C'est la deuxième fois que je suis contrainte de quitter ma maison », déplore-t-elle, en référence aux combats de fin juillet.

De son côté, Aliya Hassan Kassem, une Libanaise de 67 ans qui réside dans le quartier de Baraksat avec ses enfants, qui ont la nationalité palestinienne, explique que « si la situation se stabilise, nous retournerons chez nous. Sinon, nous resterons ici. Nous ne retournerons pas dans le camp si c'est pour y mourir ».

En soirée, le président du conseil municipal de Saïda, Hazem Khodr Badih, a reçu le coordinateur résident humanitaire des Nations unies pour le Liban, Imran Riza et la directrice des affaires de l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens au Liban (UNRWA), Dorothee Klaus. Les combats à Aïn el-Héloué et leurs repercussions négatives sur le camp et les environs ont été au centre des discussions. « Nous faisons de notre mieux pour aider les déplacés en coopération avec les organisations internationales et locales », a déclaré M. Badih. « Les besoins nécessaires seront identifiés et les mesures seront prises pour alléger les souffrances des personnes déplacées », a pour sa part indiqué M. Riza. Mme Klaus a quant à elle « souhaité que le cessez-le-feu soit pleinement et sérieusement respecté ». Elle a aussi averti que « la poursuite des affrontements affecterait négativement la rentrée scolaire dans le camp prévue pour début octobre ». 

Alors que des combats sporadiques avaient lieu lundi dans le camp de réfugiés palestiniens de Aïn el-Héloué, près de Saïda (Liban-Sud), la direction générale de la Sûreté générale a publié en soirée un bref communiqué, par le biais de son bureau des médias, annonçant un cessez-le feu. Les combats opposent le Fateh, d'une part, et les groupes de ''La jeunesse musulmane'' et de...

commentaires (5)

Nous appelons au désarmement des milices palestiniennes. L’armée libanaise doit récupérer ces territoires qui font partie du Liban.

K1000

23 h 39, le 11 septembre 2023

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Commentaires (5)

  • Nous appelons au désarmement des milices palestiniennes. L’armée libanaise doit récupérer ces territoires qui font partie du Liban.

    K1000

    23 h 39, le 11 septembre 2023

  • Une partie importante des habitants de Saida considèrent qu’ils font partie de ‘Bilad El Sham’ (le pays de Damas) et qu’il n’y a aucune différence entre libanais, palestiniens et syriens puisqu’ils partagent la même culture. A ce titre, ils devraient être contents d’accueillir ‘momentanément’ dans leurs maisons les déplacés palestiniens de Ain El Heloue. Où est la générosité?

    Mago1

    20 h 54, le 11 septembre 2023

  • Pauvre Liban...

    Tania

    17 h 10, le 11 septembre 2023

  • Suite de mon commentaire : Au lieu de construire des abris pour leur population ( s'ils font la guerre, ils doivent assurer AVANT TOUT la protection de leurs citoyens. Or les palestinien construisent des dépôts et galeries d'armes et munitions tout en plaçant au dessus des civils dans leurs maisons. Donc si le dépôt est visé, les civils le sont. Les palestiniens n'ont ni cause, ni rien du tout. Leurs leaders sont riches comme crésus et ils sont forts uniquement dans les pays hôtes comme le Liban qui les subit depuis des décennies . Actuellement, le Liban sud subit leurs actions et gueguerres de pouvoir. Pauvres soldats libanais victimes de ces palestiniens qui agissent librement comme s'ils étaient chez eux. Ceux qui parlent encore de "cause palestinienne" doivent se réveiller et réaliser que nous sommes en 2023 et que les arabes ont fait la paix et pensent à l'avenir de leurs enfants et leur assurent sérénité et futur. Pas comme les pays de la Moumanaa où c'est la misère.

    LE FRANCOPHONE

    12 h 59, le 11 septembre 2023

  • Ces gens qui parlent de libérer Jérusalem. qu’ils commencent déjà par libérer Ain el heloué … Le monde a évolué… le moyen orient pacifié et de nombreux pays arabes préparent leur pays pour un avenir radieux pour leurs enfants… sauf les pays de la moumanaa… ces pays font subir misère, pauvreté, insécurité, instabilité, isolement, guerres et menaces de guerres continues par les pays dirigés par cette clique qui nous saoule avec la résistance… résistance à quoi? Pourquoi ? Pourquoi la Jordanie, l’egypte, le quater, l’arabie, les émirats vivent en paix? A force de vouloir aider une dite cause… ces gens détruisent leur propre pays. Même les palestiniens n’ont jamais cru à leur cause. À chaque échéance importante ( autour de ramadan par ex) les palestiniens attaquent des civils en Israël. Ce dernier riposte disproportionnellement ( les palestiniens le savent et le souhaitent). Du coup, ils demandent des $$ aux arabes. Au lieu de construire des abris, ils construisent des dépôts d'armes et..

    LE FRANCOPHONE

    12 h 52, le 11 septembre 2023

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