Le député Adib Abdel Massih, proche de l'élu de Zghorta Michel Moawad, a annoncé mardi qu'il retirait sa signature de la proposition de loi visant à abroger l'article 534 du Code pénal libanais qui criminalise toute relation dite "contre nature".
Dans un communiqué relayé par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), M. Abdel Massih explique que son "intention, en apposant sa signature sur la proposition, était simplement de stimuler un débat pour interpréter et clarifier le libellé de l'article en question". "Ils m'ont fait dire ce que je n'ai pas dit, que Dieu leur pardonne. C'est pourquoi je retire ma signature", a-t-il ajouté.
À contre-courant des discours contre la communauté LGBTQ+ qui sont montés d’un cran depuis le mois de juin, une proposition de loi inédite visant à abolir l’article 534 du code pénal qui criminalise toute relation dite "contre nature", punie par un an d’emprisonnement et utilisée contre les personnes homosexuelles, avait été présentée au Parlement le 12 juillet dernier et signée par neuf députés.
M. Abdel Massih souligne qu'il souhaitait "aboutir à un consensus pour la modification de l'article, en collaboration avec tous les acteurs concernés, y compris les parlementaires, les autorités religieuses et les organisations de la société civile œuvrant pour les droits humains et sociaux". "Cela permettrait de rendre le texte plus clair, équitable et inclusif, notamment en faisant la distinction entre +la maladie et le crime+ qu'englobe le terme +contre nature+, en précisant avec exactitude sa signification et ses circonstances", a-t-il ajouté.
"(...) Je suis fier de mon appartenance religieuse et communautaire et je refuse donc que l'on porte atteinte à tout ce qui peut être considéré comme offensant à mon église", affirme le député. "Face au malaise ressenti dans certains milieux musulmans et chrétiens et que je respecte (...) j'annonce le retrait de ma signature de la proposition de loi", a-t-il conclu.
L'année 2023 a été marquée par une hausse alarmante de l'homophobie au Liban, notamment dans les discours politiques. Cette situation a poussé l'organisation Proud Lebanon, qui milite en faveur des droits LGBTQ+, à publier un communiqué mettant en garde contre "le nombre croissant de menaces et de discours haineux dirigés envers des individus LGBTQ+ sur les applications de rencontres".
En 2022, durant le mois des fiertés (en juin), le cheikh Abdellatif Deriane avait déclaré dans un discours que Dar el-Fatwa, la plus haute autorité sunnite au Liban, "ne permettrait pas la légalisation de l'homosexualité ou du mariage civil". À l’époque, le ministre de l’Intérieur, Bassam Maoulaoui, avait appelé à empêcher les regroupements qui "font la promotion des relations sexuelles contre nature", dans une lettre adressée aux directions de la Sûreté générale et des Forces de sécurité intérieure (FSI).
Personnellement , je suis un conservateur , toujours choqué par les caprices des tendances novatrices .
16 h 42, le 17 août 2023