Plus de 200 personnes de nationalité syrienne ont été arrêtées samedi au Liban-Nord par les Forces de sécurité intérieure (FSI), alors qu'elles s'apprêtaient, selon un communiqué de la police, à prendre la mer pour se rendre illégalement en Italie. Six suspects ont également été appréhendés par la police pour l'organisation de traversées illégales vers l'Europe.
Dans leur communiqué, les FSI ont indiqué qu'un premier coup de filet a été organisé sur la route reliant Minié à Denniyé, au Liban-Nord. Deux véhicules transportant 111 Syriens candidats à l'émigration, dont des femmes et des enfants, ont été arrêtés, ainsi que deux passeurs libanais et un troisième dont la nationalité n'a pas été précisée. La seconde arrestation a eu lieu sur la route de Mouhammara, également dans le Nord. En plus de trois passeurs libanais, 120 Syriens ont été arrêtés.
Tous se dirigeaient vers la côte de Selaata, dans la région de Batroun, et, selon les FSI, chaque migrant potentiel avait payé entre 6 et 7.000 dollars aux passeurs pour se rendre en Italie.
Plus tôt dans la journée de samedi, c'était l'armée libanaise qui avait annoncé avoir arrêté cinq passeurs et 49 Syriens au niveau de Deir Ammar, qui se rendaient également à Selaata. La troupe a affirmé, dans un communiqué publié dimanche dans l'après-midi, avoir arrêté dans le village de Bebnine (Liban-Nord) sept individus lors d'une perquisition de domiciles de personnes impliquées dans la tentative de migration qu'elle avait déjouée la veille. Des armes de guerre et des munitions ont été saisies et une enquête a été ouverte.
L'émigration illégale par voie maritime au départ du Liban semblait avoir été maîtrisée au cours des derniers mois, mais les tentatives de traversée en mer semblent reprendre dernièrement. De janvier à décembre 2022, le HCR (Haut-Commissariat de l'ONU aux réfugiés) a affirmé avoir reçu des rapports mentionnant 51 bateaux impliqués dans des traversées illégales, avec 4.334 passagers à bord. En 2022, 62,2% des candidats à l'émigration étaient des Syriens, 28% des Libanais et 11% des Palestiniens, selon les chiffres du HCR. Plusieurs accidents mortels ont eu lieu ces dernières années, lors de tentatives de sorties en mer semblables, notamment un naufrage au large de Tartous, en Syrie, d'un bateau de fortune parti du Liban-Nord, qui avait fait plus de 150 morts.
commentaires (5)
Mais pourquoi les arreter si ils sont contents de partir?
Sednaoui Carole
18 h 42, le 10 juillet 2023