Rechercher
Rechercher

Économie - Marchés publics

Services postaux : le cahier des charges adapté aux entreprises de logistique

Une nouvelle procédure d’attribution du contrat de gestion a été lancée après deux tentatives infructueuses.

Services postaux : le cahier des charges adapté aux entreprises de logistique

Déjà trois appels d'offres lancés par le ministère des Télécoms pour trouver un successeur à LibanPost. Photo P.H.B.

Après deux tentatives infructueuses depuis octobre dernier – une sans offrant et une autre annulée après la publication des résultats –, la nouvelle procédure d’attribution du contrat de gestion des services postaux au Liban a bien été lancée mercredi, comme annoncé la veille par le ministère des Télécoms.

Selon le ministre sortant Johnny Corm, les conditions fixées dans le cahier des charges publié le même jour sur le site de l’Autorité de régulation des marchés publics ont été assouplies pour permettre à un plus grand nombre de candidats de participer, comme il l’avait annoncé en avril dernier. La durée du contrat est toujours fixée à 9 ans. L'ouverture des plis aura lieu dans 5 semaines.

« L’appel d’offres est désormais ouvert aux sociétés spécialisées dans le transport et la logistique au sens large, alors qu’avant, il fallait que les candidats potentiels aient également une expérience dans la livraison de courrier de moins de 50 grammes », a expliqué le ministre à L’Orient-Le Jour. « Avec ce changement, le géant français du transport et de la logistique CMA CGM associé avec la société Colis privé France pourront être éligibles pour candidater à nouveau sans que l’Autorité de régulation n’émette de réserve sur ses qualifications. Des sociétés comme Aramex ou DHL, spécialisées dans la livraison de colis, seront également éligibles », a-t-il ajouté.

Lire aussi

LibanPost va finalement rester en place jusqu’à fin juin

Le ministre a aussi assuré que les revenus liés à la livraison des courriers de moins de 50 grammes n’atteignent que 10 %. Selon une source anonyme au sein de LibanPost, si le ministre a raison sur ce point, il minimise cependant l’apport de l’expérience d’un spécialiste du courrier capable de gérer le cycle de bout en bout, notamment pour certains services spéciaux comme les recommandés.


Pourcentages différents selon les prestations

Le transporteur français et son partenaire avaient déposé fin mars la seule offre lors d’une deuxième procédure d’attribution lancée par le ministère pour confier les services postaux. Le duo avait été déclaré vainqueur, avec une offre proposant « 15,5 % des bénéfices bruts générés reversés à l’État ». Mais environ deux semaines plus tard, le ministre a décidé d’annuler la procédure en suivant l’avis de l’Autorité de régulation qui avait soulevé un problème au niveau des qualifications et un autre au niveau de la façon dont cette part était calculée.

Lire aussi

Services postaux : l’appel d’offres remporté par CMA CGM sera relancé

Selon les termes du cahier des charges, la section définissant la part des revenus de l’exploitation des services postaux par la société devant être reversés à l’État a également été modifiée et s’éloigne de ce qui était prévu lors du précédent appel d’offres. Celui-ci tablait initialement sur un pourcentage fixe, de 10 % minimum, du chiffre d’affaires moins le coût des marchandises vendues.

Dans l’annexe jointe au nouveau cahier des charges, le pourcentage est toujours fixe et assorti du même plancher mais le revenu ponctionné n’est plus le même. Le ministère a en effet fixé un mode de calcul spécifique pour déterminer les revenus perçus par l’État pour chacune des prestations que devra assurer l’opérateur.

Par exemple, la part sur les revenus liés aux ventes de timbres équivaudra au pourcentage proposé par l’opérateur sur les revenus bruts résultant de ces mêmes ventes. En revanche pour les revenus des livraisons « sur le dernier kilomètre » (Last Mile Delivery), ce sera le même pourcentage mais sur 50 % des revenus bruts générés par ce type de prestation, entre autres spécificités.


Fin annoncée de LibanPost S.A.L.

Le ministre a également confirmé que LibanPost, la société qui gère les services postaux depuis 1998, n’allait pas être candidat à sa propre succession et devrait bien fermer boutique dès que son successeur prendra place. LibanPost S.A.L., entreprise détenue par le groupe Saradar ainsi que par le groupe M1 de la famille du Premier ministre sortant Nagib Mikati, est à distinguer de la marque LibanPost qui appartient au ministère. Le ministre a également confirmé que le directeur de la société, Antoni Lorfing, avait récemment démissionné.

Le contrat de LibanPost, de type Build, Operate and Transfer (BOT), est arrivé à expiration fin 2019 et a été prolongé à vue depuis. En mai 2022, le gouvernement a finalement approuvé le lancement d’un appel d’offres pour remettre ce marché public en jeu. La première procédure a été lancée le 18 octobre 2022, avec un délai fixé au 24 janvier pour déposer les offres. Faute d’offrant, ce délai a été prolongé jusqu’au 16 février, sans plus de succès. Les autorités ont donc lancé un autre appel d’offres dans la foulée, lequel a finalement été annulé deux semaines après l’annonce des résultats, soit le temps que l’Autorité de régulation finalise et transmette son évaluation a posteriori.

Dans un entretien donné à L’Orient-Le Jour le 19 mai, le PDG de CMA CGM, le Franco-Libanais Rodolphe Saadé, a indiqué qu’il ne fermait pas la porte à une participation à un nouvel appel d’offres confiant la gestion des services postaux au Liban en s’associant « avec un partenaire ».

Lire aussi

Rodolphe Saadé à « L’OLJ » : Je ne fais pas un pari sur le Liban, je suis libanais

Après deux tentatives infructueuses depuis octobre dernier – une sans offrant et une autre annulée après la publication des résultats –, la nouvelle procédure d’attribution du contrat de gestion des services postaux au Liban a bien été lancée mercredi, comme annoncé la veille par le ministère des Télécoms.Selon le ministre sortant Johnny Corm, les conditions fixées dans le...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut