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Politique - Crise politique Liban

Raï aux députés chrétiens : Qu'avez-vous fait pour faciliter l'élection d'un président ?

"La mauvaise politique (...) ne sait pas dialoguer", affirme le chef de l'Église maronite, alors que la présidentielle, dans l'impasse depuis la fin du mandat de Michel Aoun, divisent profondément les élus chrétiens.

Raï aux députés chrétiens : Qu'avez-vous fait pour faciliter l'élection d'un président ?

Des députés chrétiens participant à la journée de prière sous l'égide du chef de l'Eglise maronite, le patriarche Béchara Raï (d) à Harissa, le 5 avril 2023. Photo DR

Face au vide présidentiel qui se prolonge au Liban depuis le 31 octobre 2022, date de la fin du mandat de Michel Aoun, le chef de l'Église maronite Béchara Raï s'est repositionné au centre du dossier. Réunissant mercredi sous son égide plus d'une cinquantaine de députés chrétiens dans le cadre d'une journée "spirituelle" à Harissa, le prélat les a interrogés sur les efforts qu'ils ont déployés "pour faciliter l'élection d'un président", alors qu'ils demeurent profondément divisés concernant le choix d'un candidat. En face, le tandem chiite Hezbollah-Amal a récemment officialisé son soutien au leader des Marada, Sleiman Frangié. Ce dernier se heurte toutefois au veto des deux grandes formations chrétiennes, les Forces libanaises (FL) et le Courant patriotique libre (CPL).

Éclairage

Pourquoi le Hezbollah radicalise la bataille pour Frangié

Se fondant sur un message du pape François lors de son homélie, Mgr Raï a interrogé les députés. "Comment avez-vous aidé le peuple à avancer ? Quel impact avez-vous laissé dans la société ? Quels véritables liens avez-vous créés ? Quelles ondes positives avez-vous dégagées ? A quel point avez-vous instauré la paix ? Comment avez-vous été productif dans le cadre des responsabilités qui vous ont été confiées ?", leur a-t-il demandé. Avant d'ajouter la question suivante : "Qu'avez-vous fait pour faciliter l'élection d'un président et réactiver les institutions de l'État après cinq mois de vacance (...) ?"

"La mauvaise politique ne sait pas dialoguer"
Le patriarche maronite s'est également attardé sur un texte du pape qui dresse le parallèle entre "le bon et le mauvais (responsable) politique", appelant implicitement les élus au dialogue. "La mauvaise politique est celle qui élimine les autres, n'œuvre pas pour le bien public et use de tous les moyens pour parvenir à des intérêts personnels. C'est celle où le pouvoir est exercé avec despotisme et n'est pas aux services des autres (...) Elle ne sait pas dialoguer", a-t-il dénoncé. "La politique qui tente de créer des espaces personnels et sectaires est mauvaise alors que celle qui œuvre afin de construire des fondements pour l'avenir des générations est bonne", a-t-il poursuivi, en citant le pape.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), sur un total de 64 députés chrétiens invités, 53 ont participé à la retraite, dont ceux des FL, du CPL, des Kataëb et du Tachnag. Les élus Tony Frangié (Marada) et Adib Abdel Massih qui représente le bloc du Renouveau de Michel Moawad, y ont également participé, ce dernier étant absent en raison d'un voyage aux États-Unis. Le vice-président de la Chambre, Élias Bou Saab, a toutefois boycotté la réunion, en raison de son "opposition au confessionnalisme politique". Pour des motifs similaires, Cynthia Zarazir, députée de Beyrouth relevant de la contestation, et sa collègue Paula Yacoubian ont boycotté, entre autres, la retraite.

Cette réunion à huis clos, à laquelle les médias n'ont pas été conviés, intervient alors que le Liban est embourbé dans une impasse politique depuis la fin du mandat présidentiel de Michel Aoun en octobre dernier, le Parlement ayant échoué, jusque-là, à élire un nouveau chef de l’État.

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Si le tandem chiite a affirmé soutenir Sleiman Frangié, proche du régime syrien, les députés chrétiens, eux, semblent encore profondément divisés. Dans son dernier discours, le chef du CPL Gebran Bassil avait tenté de faire de la présidentielle une question maronite, estimant que son parti et celui de son rival chrétien Samir Geagea, leader des FL, doivent s'entendre afin de barrer la route à M. Frangié. Un appel rejeté par M. Geagea qui a réitéré son soutien au candidat de l'opposition Michel Moawad, que le camp adverse considère comme une figure de défi. Lors des onze séances électorales qui se sont tenues jusqu'à présent, M. Moawad n'a pas réussi à obtenir le nombre de voix nécessaires pour être élu.
Le patriarche a dernièrement appelé à adopter une troisième voie et à faire élire un président qui soit le fruit d’une entente politique élargie, barrant ainsi la route de Baabda devant ces deux candidats. 
En parallèle, les efforts diplomatiques se multiplient dernièrement pour débloquer la présidentielle. Paris a proposé à Riyad un troc entre le poste de président qui irait à M. Frangié et celui de Premier ministre, qui reviendrait à un candidat approuvé par les Saoudiens. Mais le royaume est opposé à cette formule. Dans le but de rapprocher les points de vue, tant sur le plan local que diplomatique, le Qatar semble jouer le rôle de médiateur, tout en renforçant par la même occasion son influence dans la région. 
Face au vide présidentiel qui se prolonge au Liban depuis le 31 octobre 2022, date de la fin du mandat de Michel Aoun, le chef de l'Église maronite Béchara Raï s'est repositionné au centre du dossier. Réunissant mercredi sous son égide plus d'une cinquantaine de députés chrétiens dans le cadre d'une journée "spirituelle" à Harissa, le prélat les a interrogés sur les efforts qu'ils...

commentaires (5)

La comédie Della Arte continue de plus belle.

Lecteur excédé par la censure

14 h 37, le 05 avril 2023

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Commentaires (5)

  • La comédie Della Arte continue de plus belle.

    Lecteur excédé par la censure

    14 h 37, le 05 avril 2023

  • - LE BESSIL DIT QU,AVEC LES FORCES LIBANAISES, - ILS DOIVENT BOYCOTTER LA VOIE A FRANGIEH. - C,AURAIT ETE D,ACCORD SI, PARMI SES FADAISES, - IL AURAIT DEVOILE, BIEN MIYEH BEL MIYEH, - LE NOM D,UN CANDIDAT CHOISI PAR LES CHRETIENS. - OR DES EGOS LES FIELS ENVENIMENT LEURS LIENS, - ILS NE VAQUENT TOUS PAS SUR LE MEME CHEMIN, - SACHANT BIEN QUE LE GLAS SONNE APRES LE TOCSIN.

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 33, le 05 avril 2023

  • "… Raï s'est également attardé sur un texte du pape qui dresse le parallèle entre "le bon et le mauvais politique" …" - Le bon politique n’a pas de passeport Libanais. Tout simplement…

    Gros Gnon

    14 h 06, le 05 avril 2023

  • Arrêtez de vous auto flageoler. Une concentration du pourvoir par un seul parti ne peut en aucun cas aboutir à résoudre le problème de surcroît créé de toute pièce par ces vendus. Il faut savoir leur montrer ce que veut dire une démocratie et pour ce faire leur arracher tous les acquis usurpés à ce jour pour pouvoir bénéficier d’autres privilèges qui leur seront fermement refusés tant que l’équilibre n’est pas rétabli. Priez donc pour que dieu éclaire votre esprit sur la démarche à suivre et pour arriver à voir plus clair les pièges tendus, afin de les éviter.

    Sissi zayyat

    14 h 02, le 05 avril 2023

  • Excommuniez les. A l'ancienne. Lors d'une excommunication, l'Église ne se prononce pas sur le salut d'une personne. L'excommunié est « remis entre les mains de Dieu ». Elle a pour objectif de protéger les membres de l’Église des dérives et permettre au fautif de reconnaitre son erreur et se repentir. Matthieu 18,15-17 : « Si ton frère a péché, va et reprends-le entre toi et lui seul. S'il t'écoute, tu as gagné ton frère. Mais, s'il ne t'écoute pas, prends avec toi une ou deux personnes, afin que toute l'affaire se règle sur la déclaration de deux ou de trois témoins. S'il refuse de les écouter, dis-le à l'Église ; et s'il refuse aussi d'écouter l'Église, qu'il soit pour toi comme un païen et un publicain.....

    Tamimtamim

    13 h 59, le 05 avril 2023

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