De qui se moque-t-on ? Du citoyen lambda, de la majorité des citoyens en fait, de ceux qui comptent et recomptent le peu de liquidités auxquelles ils accèdent comme des mendiants tous les débuts de mois. De ceux-là mêmes qui ne font pas partie des dirigeants et des futés qui ont fait fuir leurs devises à l’étranger et qui les rapatrient par petites sommes pour les échanger contre des millions de livres libanaises qu’ils dépensent sans compter…
D’humiliation en humiliation, voici que maintenant ils accordent la denrée rare, l’électricité, en humiliant, ô combien, ceux qui se réjouissent de ce « progrès » ! Ceux qui l’attendent pour faire tourner une machine à laver ou brancher un fer à repasser car leur abonnement basique au générateur pour seulement 5 ampères ne leur permet pas de mener à bien de telles actions. Mais croyez-vous qu’ils peuvent en profiter dignement ? L’électricité arrive dans leur habitation comme une apparition, au moment où ils s’y attendent le moins : de 1h à 2h du matin, de 4h à 6h du matin, ou alors en plein après-midi sans crier gare. On entend alors des maîtresses de maison désemparées crier « Dawlé ! Dawlé ! » et se précipiter pour repasser une chemise ou mettre en route un lave-linge ! Fières d’avoir pu profiter d’une prestation à laquelle même un citoyen du tiers-monde a droit dans son pauvre pays !
Et savez-vous pourquoi on accorde ces quelques heures de courant ? C’est, me dit-on, pour justifier les nouveaux tarifs, une tromperie flagrante pour sucer le sang du citoyen avec une nouvelle seringue.
La honte ! Et comme on dit chez nous, « ya 3aybechoum » ! Mais si les responsables avaient un minimum de pudeur ou de conscience, ils ressentiraient cette honte, mais non, ce sont des Dracula en exercice, c’est tout.
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