Il nous manquait avec tout ce séisme politique et social et l’effondrement du pays sur tous les plans, cette catastrophe naturelle du lundi 6 février qui a secoué tout le Liban, qualifiée comme du jamais vécu depuis 1956 et qui a engendré un sentiment d’impuissance chez tous les Libanais face à ces tragédies diverses qui nous poursuivent depuis le 4 août 2020 et qu’on n’arrive plus à supporter.
Et la grande question qu’on se pose : est-ce un message du ciel pour nous pécheurs, pour le retour aux sources, toutes confessions et tribus confondues, pour une entente immédiate et l’élection d’un président pour remettre le pays sur les bons rails ? La réponse ne saurait tarder, surtout qu’on est à quelques jours de la fête de saint Maron, pour suivre l’exemple de cet ermite qui quand le temps devenait mauvais et le froid s’intensifiait et la neige venait à tomber, se réfugiait non pas dans les ruines du temple où il n’allait que pour célébrer la messe, mais dans une petite tente faite de peau de chèvre et a pu survivre ainsi au nom de la foi. Un saint qui n’a pourtant jamais vécu au Liban mais dont le parfum de la sainteté s’est propagé jusqu’au Liban où ses disciples ont peuplé les monts, les vallées et les grottes, si bien que le pays est devenu un jardin fleuri où s’épanouissaient les fruits d’une sainteté riche de diversité.
Aujourd’hui, avec amertume on regrette cette page de gloire quand en réalité le dialogue de sourds triomphe entre deux grands blocs chrétiens loin d’être humbles et qui ne veulent pas dialoguer et ne veulent pas de bonne ou de mauvaise foi obéir au message de Jean-Paul II concernant le Liban, quand il avait dit un jour : « Le Liban, c’est plus qu’un pays, c’est un message. » Enfin, dans le même contexte, on ne peut malgré tout qu’être optimiste avec les échos de ces paroles anciennes de prophétie : « Le juste poussera comme un palmier, il grandira comme un cèdre du Liban. »
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