Si pour certains la société repose sur un rapport de confiance mutuelle entre un gouvernement et le peuple, et pour d’autres en une confiance que le peuple peut toujours retirer si le Parlement trahit sa mission, au Liban on se demande comment restituer cette confiance ?
Commençons par la chute vertigineuse de la livre libanaise : comment le peuple peut-il encore espérer restituer son argent « volé » depuis 2019, avec le sang-froid des banquiers qui s’en lavent les mains, et le comble : personne n’a été à ce jour tenu responsable et jugé pour cette faillite préméditée.
Gouvernement : quand en aura-t-on un vrai et non par procuration, pour prendre des décisions draconiennes concernant au moins la nourriture au quotidien du peuple, pour assurer l’eau, l’électricité, les médicaments, et freiner cette descente en enfer ?
Parlement : à quoi cela sert-il d’être révolutionnaire, plaidant pour le changement et s’enfermant dans cet hémicycle, quand ces douze ou treize parlementaires issus soi-disant de la révolution ne s’entendent pas autour du choix d’un même président ? Aussi nos parlementaires de divers partis ne savent-ils pas que le manque de confiance généralisé entre ses membres pourra se refléter un jour sur les rites et confessions qui pourront se désintégrer ? Justice : Albert Camus avait raison quand il disait « j’ai peur de celui que je ne connais pas ». Comment construire une démocratie viable, même avec les meilleurs instruments juridiques, si les hommes et les femmes toutes tendances confondues sont défiants et distants les uns envers les autres ?
Comment faire vivre la démocratie sans lien social, si les hauts responsables doivent être toujours loin et de tout soupçon, le militaire innocent et le juge infaillible ?
Allez messieurs, sauvons notre cher Liban pour restituer la confiance de la société, car les réfugiés forment déjà la moitié de la population et notre existence est en danger.
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Les réfugiés plus que la moitié ..
18 h 24, le 30 janvier 2023