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Économie - Hydrocarbures

Ali Hamiyé veut s’assurer que l’exploitation de la ZEE « profite aux ports libanais »

Selon le haut responsable, il s’agira pour les sous-traitants choisis par les compagnies pétrolières et gazières d’employer des Libanais et de se fournir auprès d’entreprises établies sur le territoire.

Ali Hamiyé veut s’assurer que l’exploitation de la ZEE « profite aux ports libanais »

Une grande partie du port de Beyrouth est toujours dévastée depuis la terrible double explosion du 4 août 2020. Photo João Sousa

Le Liban n’a toujours pas confirmé les réserves potentielles d’hydrocarbures offshore de sa zone économique exclusive (ZEE). Néanmoins, le ministre sortant des travaux publics et des transports Ali Hamiyé souhaite d’ores et déjà s’assurer que les travaux d’exploration que le français TotalEnergies – associé pour le moment à l’italien Eni – a prévu de mener dans le sud de la ZEE ainsi que toutes les éventuelles missions d’exploration à venir « profitent aux ports libanais ». Et ce dès la phase d’exploration.

C’est en tout cas le sens d’une décision publiée par le ministre le 16 novembre que L’Orient-Le Jour a pu consulter et qu’il a accepté de commenter. « L’objectif est de s’assurer que toute la partie logistique des opérations d’exploration, et éventuellement de production, bénéficient à l’économie libanaise et au développement des ports libanais », a-t-il expliqué.

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Selon lui, il s’agira donc pour les sous-traitants choisis par les compagnies pétrolières et gazières d’employer des Libanais et de se fournir auprès d’entreprises établies sur le territoire pour tout ce qui concerne le ravitaillement des navires d’exploration et des plateformes, le transport du personnel vers le navire de forage, leur hébergement à quai ou encore le stockage des pièces de rechange. « Le ministère facilitera toutes les procédures d’obtention de permis de transport maritime ou aérien (pour les hélicoptères) si ces critères sont appliqués », a encore assuré le ministre.

Construire des ports spécialisés

Ali Hamiyé a aussi souligné la volonté de son ministère de profiter du momentum créé par le redémarrage du processus d’exploration de la ZEE, suite à la signature fin octobre dernier de l’accord sur la frontière maritime entre le Liban et Israël, pour appuyer une stratégie de développement portuaire préparée par son ministère. « Cette stratégie consiste aussi bien à développer les ports existants que d’en construire de nouveaux, spécialisés dans les activités pétrolières, de manière à desservir tous les (10 blocs) de la ZEE », a-t-il encore ajouté avant de conclure que « le ministère est ouvert à toutes les propositions d’investisseurs locaux et étrangers qui vont dans le sens de cette stratégie ».

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Pour rappel, l’article 28 du décret d’application n° 10289 de la loi de 2010 sur l’exploitation des ressources pétrolières offshore prévoit que les sociétés qui ont remporté des licences d’exploration et d’exploitation d’hydrocarbures offshore au Liban ont le droit de faire construire tous les équipements et infrastructures pour mener leur entreprise à bien, y compris ceux des ports. Le Liban compte actuellement deux grands ports équipés de terminaux conteneurs (Beyrouth et Tripoli), les autres étant tous de taille plus modeste.

La décision du ministre a été adressée à l’Autorité du pétrole (Lebanese Petroleum Administration, rattachée au ministère de l’Énergie et de l’Eau), la Direction des transports maritime et terrestre du ministère des Transports, les offices d’exploitation des ports de Tripoli (Liban-Nord), Saïda et Tyr (Liban-Sud) et la direction du port de Beyrouth. Contactés vendredi, le ministère de l’Énergie et la direction du port venaient d’être notifiés de la décision et n’étaient pas en mesure d’en définir les implications exactes. La loi n° 132 de 2010 sur les ressources en hydrocarbures offshore et ses décrets d’application (principalement le n° 10289 de 2013) imposent aux opérateurs d’effectuer les activités d’exploration et d’exploitation à partir du territoire libanais, sans adresser la question des activités logistiques de façon aussi catégorique que l’entend le ministre.

Le consortium formé par TotalEnergies, Eni et, à l’époque, le russe Novatek, a remporté en 2018 les premières licences d’exploration et d’exploitation pour vérifier le potentiel du pays en matière d’hydrocarbures offshore.

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Les opérations d’exploration du bloc n° 4 (centre-nord de la ZEE) ont été finalisées en 2020, mais celles du 2e bloc en jeu, le n° 9, ont été retardées notamment en raison d’un litige frontalier entre le Liban et Israël, qui a été réglé par l’accord signé le 26 octobre dernier. TotalEnergies a lancé l’exploration du bloc n° 4 à partir du port de Beyrouth où elle loue un emplacement. Selon une source proche du port, la compagnie a dépêché un expert la semaine dernière pour évaluer l’état de cet emplacement – le port ayant été sévèrement touché par la double explosion du 4 août 2020 –, probablement dans l’optique de réutiliser cette base pour explorer le bloc n° 9 dès mars prochain.

Les 8 autres blocs de la ZEE sont en jeu dans un même lot depuis fin 2021, mais n’ont toujours pas trouvé preneur.

Le Liban n’a toujours pas confirmé les réserves potentielles d’hydrocarbures offshore de sa zone économique exclusive (ZEE). Néanmoins, le ministre sortant des travaux publics et des transports Ali Hamiyé souhaite d’ores et déjà s’assurer que les travaux d’exploration que le français TotalEnergies – associé pour le moment à l’italien Eni – a prévu de mener dans le sud...

commentaires (2)

Les libanais par contre veulent s’assurer que les vendus et les corrompus n’auront plus accès à toutes les transactions juteuses de ce pauvre pays déjà pillé et anéanti par leurs soins. C’est dommage que cela reste du domaine des rêves non exaucés des libanais jusqu’à quand accepterons nous d’être humiliés et maltraités de la sorte?

Sissi zayyat

10 h 48, le 28 novembre 2022

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Commentaires (2)

  • Les libanais par contre veulent s’assurer que les vendus et les corrompus n’auront plus accès à toutes les transactions juteuses de ce pauvre pays déjà pillé et anéanti par leurs soins. C’est dommage que cela reste du domaine des rêves non exaucés des libanais jusqu’à quand accepterons nous d’être humiliés et maltraités de la sorte?

    Sissi zayyat

    10 h 48, le 28 novembre 2022

  • "… Ali Hamiyé veut s’assurer que l’exploitation de la ZEE « profite aux ports libanais » …" - On en a marre des porcs libanais qui profitent de l’exploitation de ses zones!!!

    Gros Gnon

    09 h 19, le 28 novembre 2022

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