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Politique - Liban

L’ultimatum de Aoun : un gouvernement d’ici à la fin du mandat ou « la démission du cabinet Mikati »

"C'est mon cadeau aux Libanais avant de partir", affirme le chef de l'État à propos de la conclusion de l'accord sur la frontière maritime.

L’ultimatum de Aoun : un gouvernement d’ici à la fin du mandat ou « la démission du cabinet Mikati »

Le chef de l'État Michel Aoun face à la journaliste Nada Andraos lors d'une interview sur la chaîne LBCI, le 27 octobre 2022. Photo Twitter/@LBpresidency

"Je suis sur le point de signer le décret de démission du gouvernement", actuellement chargé de l'expédition des affaires courantes, a affirmé jeudi soir le chef de l'État libanais Michel Aoun à quatre jours de la fin de son mandat, qui expire le 31 octobre. Le président a ajouté qu'il "laisse une chance" durant les quatre jours restants aux responsables politiques et notamment au Premier ministre désigné Nagib Mikati pour aboutir à la formation d'un nouveau cabinet.

Au cours d'un entretien fleuve accordé à la chaîne locale LBCI, le chef de l'État est longuement revenu sur les derniers développements autour de l'accord sur la délimitation de la frontière maritime avec Israël, la version finale du document ayant été conclue aujourd'hui. "C'est mon cadeau aux Libanais, avant de partir", a notamment lancé M. Aoun à ce propos.

Un tour de yacht, et pas de gouvernement

"Je suis sur le point de signer" le décret de démission du gouvernement, a lancé Michel Aoun face à la journaliste Nada Andraos. "Nagib Mikati ne veut pas former de gouvernement", a-t-il lancé à l'adresse du Premier ministre désigné, lui imputant l'absence d'avancée sur ce dossier. "La dernière fois qu'on en a parlé en matinée, je lui ai dit qu'on pouvait former un gouvernement d'ici la soirée. Il s'est retiré, probablement parti faire un tour de yacht", a fustigé le chef de l'État avec ironie.

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L’ombre du Hezbollah sur le président Aoun

En raisons de désaccords entre les deux hommes sur la formule à adopter pour un nouveau cabinet, c'est l'équipe sortante menée par M. Mikati qui expédie les affaires courantes depuis le 22 mai dernier, après les élections législatives. "Je vais leur donner une chance pour ces quatre derniers jours", a déclaré le chef de l'État jeudi soir à l'adresse du milliardaire de Tripoli et des différentes formations politiques du pays, qui ont leur mot à dire dans la formation d'un gouvernement.

La menace d’un vide total au niveau de l’Exécutif se précise donc pour la première fois dans l’histoire du Liban. Sauf que selon la Constitution, le gouvernement est déjà considéré comme étant démissionnaire depuis la fin de la législature précédente et l’élection d’un nouveau Parlement, en mai dernier. Le président pourrait ainsi vouloir souligner plus fortement l’illégitimité du gouvernement Mikati en cas de vacance à Baabda. Mais il pourrait aussi chercher à signifier une révocation de la désignation de Nagib Mikati. Ce qui ouvrirait grand la porte à des scénarios de chaos constitutionnel, voire même sécuritaire.

"Nous avons obtenu nos droits, et plus encore"

Commentant la conclusion de l'accord autour de la démarcation de la frontière maritime avec Israël, le président Aoun s'est félicité de ce dernier développement : "Nous avons obtenu nos droits, et plus encore. Avec cet accord, nous avons donné un nouvel espoir aux Libanais car cela va nous permettre d'extraire le gaz", s'est-il réjoui, avant de lancer avec un sourire : "C'est mon cadeau aux Libanais, avant de m'en aller".

Selon le chef de l'État, la frontière sud du Liban avec Israël "est devenue stable" grâce à cet accord. Dans la foulée de la conclusion du deal, le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a annoncé la fin des "mesures exceptionnelles" mises en place par son parti face à l'État hébreu depuis plusieurs mois, notamment depuis qu'une plateforme gazière est arrivée début juin dans le champ de Karish. De nombreuses menaces de guerre fusaient, aussi bien de la part du Hezbollah que de Tel-Aviv.

Éclairage

La dernière bataille de Michel Aoun

"On a délimité la frontière maritime pour ne pas faire la guerre", a affirmé Michel Aoun à ce sujet jeudi soir. "Il n'y a pas eu de signature d'un accord de paix avec Israël", a-t-il cependant justifié, alors que certains dénoncent une "normalisation" entre le Liban et l'Etat hébreu avec la conclusion de l'accord. Quant à la démarcation de la frontière maritime nord avec la Syrie, le président est revenu sur l'annulation récente par Damas d'une visite d'une délégation libanaise chargée par lui-même d'aller en Syrie discuter de cette question. "Il n'y a pas eu d'échec. Ce qui n'est pas advenu aujourd'hui arrivera demain", a-t-il espéré. "J'ai parlé avec le président (Assad), mais peut-être ne sont-ils pas prêts", a-t-il poursuivi. Michel Aoun s'était entretenu avec Bachar el-Assad en amont de cette supposée visite.

Présidentielle et réfugiés

Après quatre sessions parlementaires durant lesquelles les députés ont échoué à lui élire un successeur, Michel Aoun est revenu sur l'élection présidentielle au Liban. "Le dialogue autour du président échouera, mais la consultation peut mener à un résultat qui crée un dialogue entre deux parties", a-t-il indiqué, en allusion probable à une initiative du président de la Chambre Nabih Berry de consultation des groupes parlementaires. Il a ajouté qu'il "préfère qu'il n'y ait pas d'accords depuis l'étranger" autour de l'élection du prochain président.

Le chef de l'Etat a par ailleurs abordé la question du retour des réfugiés syriens dans leur pays, alors que les premiers bus de rapatriement sont partis du Liban pour la Syrie mercredi. "Il vaut mieux cela pour eux, plutôt que de rester dans des camps insalubres, avec une eau contaminée au choléra", a-t-il dit. Puis il a fustigé la communauté internationale : "C'est toujours difficile de se réunir avec eux. Ils empêchent les réfugiés de venir chez eux tout en combattant leur retour dans leur pays", a-t-il critiqué, alors que de nombreuses organisations internationales estiment que le retour des réfugiés en Syrie est dangereux. "Ils veulent les intégrer au peuple libanais", a-t-il conclu.

"Je suis sur le point de signer le décret de démission du gouvernement", actuellement chargé de l'expédition des affaires courantes, a affirmé jeudi soir le chef de l'État libanais Michel Aoun à quatre jours de la fin de son mandat, qui expire le 31 octobre. Le président a ajouté qu'il "laisse une chance" durant les quatre jours restants aux responsables politiques et notamment au...

commentaires (15)

Son plus beau cadeau serait de plier ses bagages pour aller croupir à côté de son ami le barbu avec son gendre comme serviteur ... mais je doute de ses capacités mentales à pouvoir assumer sa responsabilité dans ce fiasco.

Zeidan

15 h 59, le 28 octobre 2022

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Commentaires (15)

  • Son plus beau cadeau serait de plier ses bagages pour aller croupir à côté de son ami le barbu avec son gendre comme serviteur ... mais je doute de ses capacités mentales à pouvoir assumer sa responsabilité dans ce fiasco.

    Zeidan

    15 h 59, le 28 octobre 2022

  • UN ADAGE DIT QUE L,HOMME A DEUX TETES CELLE D,EN HAUT POUR MANGER ET PENSER ET CELLE D,EN BAS POUR EJECTER. QUAND IL LES CONFOND C,EST UN DRAME.

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 51, le 28 octobre 2022

  • Avant de signer la formation d'un nouveau gouvernement, on ne peut jamais déclarer la démission du précédent. Un peu de bon sens, si ça existe. Vos exploits sont uniques, et jusqu'à la dernière minute.

    Esber

    13 h 42, le 28 octobre 2022

  • Dans un texte intitulé "le syndrome de Stendhal ", que j'ai rédigé et qui fut publié par lOLG le 13 Octobre, j'ai posé quelques scénarios, notamment en ce qui concerne la vacance du poste de chef de l'état. Les options sont toutes "serrées " et au bord de la constitutonalite'. C'est presque une première, mais il y a un précédent. Mr. Michel Aoun ne fût il pas désigné chef du d'un gouvernement par Mr. AMIN Gemayel, lorsque ce dernier président sortant (???)

    Raed Habib

    13 h 11, le 28 octobre 2022

  • Comment un gouvernement démissionnaire peut il re démissionner? C’est une blague de plus comme un baroud d’honneur ou une mascarade comme il en a l’habitude pour se ridiculiser un peu plus en guise de cadeau d’adieu?

    Sissi zayyat

    10 h 46, le 28 octobre 2022

  • LE VIDE SE VIDE DANS LE VIDE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 37, le 28 octobre 2022

  • Toujours le même discours populiste de déformation de la vérité. Ce monsieur a été la plus grande catastrophe de tous les siècles qu’a connue le Liban

    Lecteur excédé par la censure

    09 h 21, le 28 octobre 2022

  • "Je suis sur le point de signer le décret de démission du gouvernement". Pourquoi ne pas plutôt signer la ROEMATION du gouvernement, puisque Mikati lui en a déjà présenté plusieurs moutures?. De toutes façons, ce serait enfoncer une porte ouverte, puisque le gouvernement est déjà démissionnaire! "Noud avons obtenu nos droits, et plus encore". Allons donc! Il n'est pas encore né, celui qui pourra rouler les israéliens!, Ce sont eux qui peuvent se réjouir: ils ont obtenu la ligne des bouées et des droits sur Cana. Tout ce qu'ils réclamaient. "...mon cadeau d'adieu aux libanais". Depuis trois ans, il avait oublié leur existence, et maintenant, il leur offre un hochet avec kequel ils ne pourront même pas jouer avant 10 ans!

    Yves Prevost

    07 h 44, le 28 octobre 2022

  • Ya3ne quel beau cadeau. USD 70 milliard disparus depuis 3 ans contre 7 milliards hypothétiques dans 10 ans. Ça sent la profusion !

    Pseudonyme

    00 h 32, le 28 octobre 2022

  • Vivement le jour J de son départ de baabda…

    LE FRANCOPHONE

    23 h 43, le 27 octobre 2022

  • Dommage, pas un seul mot sur son magnifique bilan, sur son influence positive sur les acteurs politiques, sur ses perspectives pour l'avenir sans oublier bien évidemment sa reconversion dans le secteur pétrolier

    Georges Olivier

    23 h 41, le 27 octobre 2022

  • DECULOTTAGE DU PAYS POUR ESSAYER DE LEVER LES SANCTIONS QUI FRAPPENT LE PYGMEE GENDRIOTE EST UN CADEAU ENVENIME OU LES ABRUTIS INCOMPETENTS ET MAFIEUX SE SONT DESSAISI DE TOUTE LA LIGNE 29 ET DU CHAMP DE KARISH ET DE 40PCT DE LA LIGNE 23 ET DU CHAMP DE CANA.

    LA LIBRE EXPRESSION

    23 h 40, le 27 octobre 2022

  • The Lebanese population refuses to integrate 2 million refugees into the Lebanese population of 4 millions. The refusal of the international community to help return these refugees while not providing adequate aide, and continuing to impose sanctions on the Syrian regime thus preventing any investment in reconstruction of Syria, constitutes a form of genocide.

    Mireille Kang

    23 h 24, le 27 octobre 2022

  • Il est habitué à plonger le pays dans le chaos. Ni son âge avancé, ni un sens de responsabilité ne servent guerre à cet habitué des bouleversements institutionnels. Mais, à vrai dire, il ne lui reste qu'à ranger ses affaires, et nous ficher la paix.

    Esber

    23 h 15, le 27 octobre 2022

  • « Ce qui ouvrirait grand la porte à des scénarios de chaos constitutionnel, voire même sécuritaire.«  C’est son cadeau aux Libanais, avant de s’en aller.

    Emmanuel Durand

    23 h 02, le 27 octobre 2022

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