
Le président libanais Michel Aoun (g.) recevant le président de la Ligue maronite Khalil Karam à Baabda, le 25 août 2022. Photo Dalati et Nohra
Le président libanais Michel Aoun a déclaré jeudi qu'un gouvernement démissionnaire ne pourrait pas assumer les fonctions du président en cas de vacance présidentielle, alors que les tractations pour la mise sur pied du nouveau cabinet de Nagib Mikati n'avancent pas. Dans ce contexte, certains observateurs craignent qu'aucun nouveau gouvernement, à qui reviendrait normalement les prérogatives du chef de l'Etat en cas de vacance, ne voie le jour avant l'expiration du mandat Aoun, le 31 octobre.
"Il faut former un nouveau gouvernement le plus rapidement possible", a affirmé M. Aoun selon des propos rapportés par le président de la Ligue maronite Khalil Karam, à l'issue d'une réunion à Baabda. Il a ajouté qu'il ne fallait plus "continuer à bloquer cette échéance", au lendemain d'une réunion avec M. Mikati au cours de laquelle aucune avancée ne semble avoir été enregistrée. Selon M. Aoun, "un gouvernement chargé de l'expédition des affaires courantes ne sera pas capable d'assumer totalement ses responsabilités si un nouveau président n'est pas élu quelle que soit la raison de cette vacance", a ajouté le président de la Ligue maronite.
La réponse de Mikati
"Contrairement à ce qui est dit, M. Aoun respecte les textes constitutionnels concernant la fin de son mandat. Mais dans le même temps, il estime qu'il n'est pas normal qu'un cabinet qui n'est pas de plein pouvoir et qui n'a pas obtenu la confiance du Parlement puisse combler la vacance à la tête de l'État", poursuit le président.
"Les déclarations faites aujourd’hui depuis la tribune du palais présidentiel ont révélé les véritables raisons du blocage du processus de formation du gouvernement, et ce que certains dans l’entourage du chef de l’État sont en train de planifier", peut-on lire dans un communiqué diffusé jeudi en fin d'après-midi par le bureau de presse du chef du gouvernement. "Le Premier ministre est étonné de voir la tribune de la présidence, qui est censée être au-dessus des considérations communautaire, utilisée pour lancer des positions qui exacerbent la situation, ajoute le texte. Le chef du gouvernement assure toutefois"poursuivre ses efforts pour former le nouveau gouvernement (...) et continuer la discussion avec le président sur la formule présentée le 29 juin dernier".
Un peu plus tard, le bureau de presse de Baabda a répondu au communiqué de M. Mikati. "La présidence de la République a toujours été celle de tous les Libanais", affirme un communiqué, rappelant que "la présidence a défendu les droits de tous les Libanais sans exception". "La position du président au sujet du gouvernement reflète son orientation axée sur le partenariat et la conformité au pacte national", ajoute aussi le texte.
La réunion de mercredi entre MM. Mikati et Aoun n'a pas permis de percée, mais a donné aux deux hommes l'opportunité d'examiner deux solutions possibles : soit le remplacement de deux ministres dans le cabinet sortant, déjà présidé par le milliardaire de Tripoli; soit l'élargissement du cabinet sortant de 24 à 30 ministres en y incorporant six ministres d’État, dans le but de donner à la future équipe une coloration politique pour faire face aux échéances qui attendent le Liban, à commencer par la présidentielle.
En novembre dernier, des déclarations de Michel Aoun avaient provoqué une onde de choc sur la scène politique lorsqu'il avait affirmé au journal al-Akhbar : "À la fin de mon mandat, je laisserai certainement la place au palais de Baabda à un président qui me succédera. Je ne remettrai pas le pouvoir au vide".
Par ailleurs, le cheikh Nabil Kaouk, membre du Conseil central du Hezbollah, a également insisté jeudi pour une formation rapide de l'équipe ministérielle "afin de sortir sans tarder les Libanais de la crise". Le parti chiite "soutient les efforts déployés et aide à ce que le gouvernement soit formé", a-t-il déclaré lors d'un événement dans la banlieue sud de Beyrouth.
Espérons que l’opposition ait concocté une issue bien à la hauteur de ce qui se joue. Entre un président récalcitrant et un PM impotent on ose espérer que l’opposition ait pris les devant pour former un gouvernement alternatif pour pouvoir élire un président dans les temps puisque dans constitution dont tout le monde se cache derrière, il n’est pas interdit de procéder à une solution pour sauver le pays en isolant ses adversaires et ses fossoyeurs. Que feront les ennemis de cette république à part céder au fait accompli? La guerre? Contre qui et pourquoi? Puisque d’après leurs dires ils cherchent tous à éviter un désastre qui pourrait coûter l’existence même de notre pays et que les patriotes l’aurait trouvé sans leur aide?
12 h 23, le 26 août 2022