Le Liban s'est invité jeudi soir à la table du dîner Macron-MBS. Le président français et le prince héritier saoudien ont "décidé d’intensifier leurs échanges afin de permettre au Liban de surmonter les défis économiques et politiques par la mise en œuvre rapide des réformes attendues de la part des autorités libanaises", rapporte vendredi l'Élysée dans un communiqué, suite à la visite controversée de Mohammad Ben Salmane en France. Les deux dirigeants ont également évoqué le mécanisme humanitaire franco-saoudien décidé fin 2021, pour aider le pays du Cèdre secoué par une grave crise économique.
Emmanuel Macron et MBS "ont prévu de continuer à apporter un soutien au profit des populations vulnérables du Liban", précise le communiqué. "Ils ont également décidé d’intensifier leurs échanges afin de permettre au Liban de surmonter les défis économiques et politiques par la mise en œuvre rapide des réformes attendues de la part des autorités libanaises", poursuit le texte.
Les deux pays et leurs ambassadeurs respectifs appellent régulièrement le Liban à appliquer rapidement des réformes de redressement économique, notamment afin de pouvoir satisfaire les exigences du Fonds monétaire international avec lequel les autorités libanaises ont signé un accord préliminaire. Cet accord prévoit une aide de 3 milliards de dollars sur quatre ans, à condition que les réformes requises soient appliquées, alors que le Liban est dans un effondrement économique spectaculaire depuis 2019.
Mécanisme humanitaire
"Au sujet du Liban, le Président de la République et le prince héritier sont convenus de renforcer leur coopération, notamment dans le cadre du mécanisme humanitaire conjoint établi à la suite de la visite du président de la République à Djeddah en décembre 2021", indique également l'Élysée. Ce mécanisme franco-saoudien prévoit de financer des projets dans les domaines médical, éducatif, social et humanitaire au Liban.
Le mécanisme en question avait été annoncé à un moment où le Liban était isolé sur la scène arabe, après le tollé suscité en octobre 2021 par les propos de l'ex-ministre de l'Information Georges Cordahi sur le rôle de Riyad dans la guerre au Yémen. Plusieurs pays du Golfe avaient alors rompu leurs relations diplomatiques avec le Liban, d'autant qu'ils voient d'un très mauvais œil l'influence croissante du Hezbollah pro-iranien dans le pays.
Mais ces derniers mois, Beyrouth a réussi à rétablir ses liens avec les monarchies du Golfe. À la mi-juillet, lors d'un sommet de Djeddah, auquel participaient le président américain Joe Biden, le prince héritier d'Arabie saoudite, ainsi que plusieurs pays arabes, Washington et Riyad avaient réaffirmé leur soutien à la "souveraineté, sécurité et stabilité du Liban". Les deux dirigeants avaient profité de cette occasion pour évoquer implicitement le Hezbollah, bête noire du royaume wahhabite et qualifié de mouvement terroriste par les États-Unis. Ils ont ainsi appelé au monopole des armes par l’État libanais, dans une allusion à l'arsenal illégal du parti chiite.
commentaires (6)
Dans le titre de l'article, c'est "pour aider le Liban" que je mettrais entre guillemets!
Politiquement incorrect(e)
12 h 52, le 01 août 2022