Bien que tous les indicateurs économiques soient dans le rouge et présagent le pire à venir, notre devise nationale qui continue son décrochage affolant avec une dépréciation de près de 95 % en l’espace de trois ans, et bien que les prix de l’essence, du mazout et autres poursuivent leur flambée avec plus de 200 % d’augmentation, tandis que 80 % de la population sombre dans la pauvreté, concernant les dernières élections législatives du 15 mai, on peut dire à la libanaise qu’avec un peu de menaces ou d’argent tout le monde a gagné. Les grands vainqueurs se regroupent bizarrement autour du chiffre 15 ou un peu plus et forment quatre grands partis traditionnels confessionnels, et le cinquième heureusement est celui de la contestation. Quant aux petits vainqueurs ils sont à peu près cinq ou plus par groupe.
Et la question que se pose chaque Libanais maintenant avec cette nouvelle mosaïque et le sang jeune de nos nouveaux députés, vivrons-nous le printemps de mai 69 de France pour emprunter le chemin de la laïcité et changer le cours de l’histoire ou resterons-nous recroquevillés chacun derrière sa confession ou son rite, ayant peur de l’autre ?
Le défi est grand. On comprend bien aussi que le salaire actuel du député pour servir son peuple est misérable, mais bon essayons, au nom de l’espoir, plier cette page noire sombre de notre histoire.
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