
Le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil, lors d'une conférence de presse au Forum de Beyrouth, le 9 avril 2022. Photo tirée du site Tayyar.org
Le chef du Courant patriotique libre (CPL, aouniste) Gebran Bassil, dont le parti politique est en nette perte de popularité, a de nouveau lancé, samedi, une violente diatribe contre ses adversaires politiques, et tenté de défendre le bilan controversé du mandat de son beau-père, le président Michel Aoun, en annonçant les listes de son parti aux législatives du 15 mai.
Passant en revue le travail des aounistes au cours des dernières années, le député de Batroun a déploré que certaines parties l'aient "empêché" de mettre en œuvre plusieurs réformes dans un pays miné par un effondrement financier inédit depuis 2019. Il a ainsi pris la défense du chef de l'Etat et de son allié chiite pro-iranien, le Hezbollah, estimant que "l'occupation iranienne" du Liban dénoncée par les souverainistes est un simple "mensonge", et fustigé les mouvements issus du soulèvement populaire du 17 octobre qui, selon lui, ont provoqué la "misère" et non le changement.
"Ils nous ont empêché"
"Nous nous excusons parce que nous n'avons pas pu construire un Etat avec vous", a déploré M. Bassil au début de son allocution au Forum de Beyrouth, lors de l'annonce des listes électorales de son parti. "Nous les avons empêchés de mettre en place un contrôle des capitaux qui protège leurs intérêts, mais ils ne nous ont pas laissé en mettre un qui protège vos dépôts", a-t-il poursuivi, alors qu'il fait l'objet de sanctions américaines pour corruption.
Gebran Bassil est une nouvelle fois revenu à la charge contre le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, poursuivi dans le cadre de plusieurs enquêtes internationales et locales, dont l'une est menée par la procureure général près la Cour d'appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, réputée proche du camp aouniste. "Nous nous excusons auprès des déposants. Nous étions contre les politiques qui ont gaspillé leur argent, mais nous n'avons pas pu écarter le gouverneur et son système financier", a-t-il souligné.
"Nous nous excusons, bien que nous ayons avancé le meilleur plan pour l'électricité, ce que nos adversaires admettent, afin de fournir du courant 24 heures sur 24 en 2015 (...), mais leur décision d'entraver ce projet était plus forte", a dit le parlementaire. "Au final, les Libanais sont privés d'électricité, bien que nous n'en soyons pas la cause", a ajouté le chef du CPL qui était pendant plusieurs années en charge du ministère de l'Energie qu'il n'a pas su gérer, selon plusieurs observateurs.
"Nous avons empêché le négatif et ils ont empêché le positif, mais le résultat était négatif pour le peuple qui n'est pas responsable de la crise", a-t-il renchéri, au moment où M. Aoun est accusé par ses détracteurs de tenter de redorer la fin de son mandat au cours duquel le pays s'est enlisé dans une des plus graves crises socio-économiques des deux derniers siècles dans le monde.
"Poignardés dans le dos"
M. Bassil a poursuivi en se déchaînant contre ses adversaires, sans toutefois les nommer. "Pendant la guerre, ils ont porté un coup à la société avec un fusil. En ces moments de paix, ils le font grâce à l'argent politique", a-t-il cru savoir, dans une critique de plusieurs partis qui ont eu recours aux armes pendant la guerre civile, dont les Forces libanaises (FL) de Samir Geagea, le mouvement Amal du président de la Chambre Nabih Berry, le parti des Kataëb de Samy Gemayel et le Parti socialiste progressiste (PSP) de Walid Joumblatt.
Et d'ajouter : "Ils ont vendu les droits contre (le torpillage de) la loi (électorale) orthodoxe, les prérogatives du président, les droits des émigrés, des emplois dans l'administration publique. Ils nous ont livrés à la confrontation seuls et nous ont poignardés dans le dos". M. Bassil a multiplié, par ailleurs, les critiques implicites contre M. Geagea qui avait été emprisonné après la guerre civile. "Ils livrent un criminel de guerre qui assassine un pays avec l'argent des étrangers", a-t-il fustigé, alors que de nombreux observateurs estiment que le leader des FL reçoit un financement de l'Arabie saoudite qui s'oppose à la politique pro-iranienne du Hezbollah, allié du CPL.
M. Bassil s'en était également pris à ses adversaires dans un discours à la mi-mars en annonçant les candidats de son parti aux législatives.
Le gendre de M. Aoun, qui ambitionnerait de lui succéder, a pris sa défense et s'est déchaîné contre ses détracteurs. "Ils n'ont pas accepté la présidence de Michel Aoun. Ils ont planifié son échec parce (...) qu'ils veulent faire échouer le mandat du président fort", a-t-il dénoncé. "Notre bataille consiste à récupérer la présidence de la République. Avec le général (Aoun), nous continuerons depuis Rabieh après Baabda", a-t-il ajouté. "Notre bataille est contre toute personne qui nous a trahis et qui a trahi notre cause, qui vous a menti et abîmé notre identité et notre image", dans une allusion aux FL qui sont revenus sur l'accord de Meerab, conclu en 2016 avec le CPL pour faire parvenir Michel Aoun à la tête de l'Etat, mais aussi le courant du Futur de l'ancien Premier ministre Saad Hariri qui avait contribué à ce compromis.
L'occupation iranienne : "un mensonge"
Le chef du CPL, qui avait rencontré vendredi le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah, a d'autre part pris la défense de son allié chiite, alors que plusieurs partis politiques, dont les FL et les Kataëb, et des mouvements de l'opposition font de la lutte contre le parti pro-iranien leur cheval de bataille en amont des législatives. "Notre bataille est contre les porteurs du mensonge de l'occupation iranienne du Liban, et qui font peur aux Libanais de l'étranger en disant que celui qui vote pour le Hezbollah sera sanctionné", une allusion aux propos de Samir Geagea qui avait tiré, à maintes reprises, à boulets rouges contre ces deux partis, estimant que "celui qui vote CPL vote Hezbollah". "Et ces petits boycotteurs qui n'ont rien à raconter que le mauvais passé de leur père", a lancé M. Bassil, dans une référence aux députés démissionnaires des Kataëb, Sami et Nadim Gemayel, dont les pères respectifs, Amine et Bachir, étaient présidents de la République.
Le député a enfin déploré une campagne qui serait menée à l'encontre du camp aouniste en vue de l'"étrangler". "Ils nous ont encerclés et étranglé à travers les sanctions, l'argent et les médias. Ils ont essayé de nous encercler aussi par des alliances. Nous avons soutenu des candidats, formé des alliances et des listes dans tout le pays, et nous aurons des députés dans tout le Liban", selon lui. Gebran Bassil a enfin fustigé les mouvements issus du soulèvement populaire du 17 octobre. "La véritable révolte effectue un changement. Chez nous, le 17 octobre a provoqué la misère", a-t-il estimé. La thaoura s'est "scindée en plusieurs listes et n'a pas de programme unifié", a-t-il ajouté, les mouvements de contestation n'ayant pas pu s'unifier en vue de gagner plus de voix lors du scrutin.
C’est carrément le culte de la personnalité qu’il affiche sans gêne, sa photo derrière lui-même, avec les sourire et le regard en coin, se prenant pour ce qu’il ne sera jamais, c’est-à-dire un chef digne de ce nom…Qu’est-ce qu’il est venue nous dire ? Rien de rien de chez rien, toujours la même chanson c’est la faute aux autres ! quelles promesses ou suggestions fait-il pour l’avenir ? Trois fois rien ! a-t-il un programme à proposer ? Aucun justement, lui et le néant encore le néant et toujours le néant au menu, accompagné de la sauce du Hezbollah qu’il veut nous faire ingurgiter ad vitam aeternam en échange de son accession au pouvoir suprême. Depuis Camille Chamoun et Fouad Chehab, nous n’avons eu que des hommes de paille à la présidence de la république, et ce dernier sextennat on nous a juste nommé une demie-portion pour enfoncer le clou. Avec le Téa3bène qui vient pleurnicher nous aurons deux demies-portions pour le prix d’un ! Lui son Bof-Père, Amal et le Hezbollah ont délité le pays, maintenant ils veulent l’anéantir en instaurant la cheria3 et en remplaçant le peuple libanais par une ratatouille de : Syriens Iraniens Palestiniens et autres … Et pour couronner le tout le BOF-fils accompagné de l’inculte chef du Marada ont été a l’IFTAR du chef du parti mortifère.Voilà pour les promesses sous-jacentesqu’ils nous gardent pour un avenir noir plein de souffrances de misère de victimes et de morts. On n’est jamais trahi que par les siens dit le proverbe …
15 h 57, le 11 avril 2022