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Société - Magistrature

Les juges entament leur cinquième semaine de grève


Les juges entament leur cinquième semaine de grève

Environ 150 magistrats se sont regroupés jeudi au Palais de justice de Beyrouth pour protester contre la situation déplorable de la justice et annoncer le maintien de leur grève. Photo DR

Parce que les problèmes, tant moraux que matériels, liés à leur profession dépassent désormais la limite du soutenable, environ 150 magistrats se sont regroupés jeudi au Palais de justice de Beyrouth pour crier leur ras-le-bol et faire part de mesures visant à lutter contre leur « traversée du désert ». Le rassemblement s’est tenu suite à l’appel du Club des juges, et à la demande pressante de nombreux magistrats. Il a été suivi d’un communiqué dans lequel ces derniers annoncent la poursuite de leur grève entamée le 9 février, et accusent sans détour le pouvoir politique de torpiller la justice, ainsi que de se « remplir les poches, alors que les gens ont faim ».

« Nous maintenons notre grève. Il est impossible de travailler dans des conditions logistiques aussi déplorables », indiquent les magistrats. Les palais de justice pâtissent en effet d’une si grande absence de moyens, que même les services élémentaires (eau, électricité, ramassage des ordures, fournitures) n’y sont pas assurés.

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Les participants au rassemblement ont vivement fustigé les dirigeants politiques qui « se sont succédé durant de longues et tristes années », leur imputant la responsabilité de la situation « dramatique » du pays. « Au lieu de chercher dans les poches des veuves et des orphelins, qu’ils rendent au Trésor public les milliards amassés pendant que les gens ont faim ! » ont-ils clamé.

Les juges accusent en outre les responsables de « refuser l’existence même du pouvoir judiciaire ». « Comme ils privent les Libanais d’eau et d’électricité, ils veulent également les priver d’un pouvoir judiciaire indépendant qui leur éviterait la loi de la jungle », dénoncent-ils. Et d’appeler à ce propos le Parlement à adopter une loi sur l’indépendance « effective » de la justice, qui édicterait « l’élection de tous les membres du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) ». À l’heure actuelle, huit des dix membres du conseil sont désignés par le pouvoir exécutif. Une proposition de loi examinée par des commissions parlementaires depuis 2018 et présentée le 22 février à l’assemblée plénière de la Chambre des députés, n’a toujours pas été débattue. Sa mouture finale prévoit l’élection de sept membres du CSM et la nomination des trois autres par le gouvernement.

Les organisateurs avaient convié au rassemblement les présidents du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), du Conseil d’État et de la Cour des comptes, respectivement Souheil Abboud, Fady Élias, et Mohammad Bedrane, pour qu’ils suggèrent des solutions et écoutent les propositions des membres du corps de la magistrature. Mais ces derniers n’ont pas répondu à l’invitation, ce que les organisateurs du mouvement n’ont pas manqué de déplorer.

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Une source judiciaire proche du CSM martèle à ce propos que c’est au président de l’instance de convoquer les magistrats, et non l’inverse. Ceux-ci ont le droit de se réunir, mais ils ne peuvent imposer au président sa participation à leur regroupement, ajoute la source. Le CSM constate l’ingérence de la politique dans la justice et les conditions déplorables des magistrats, indique-t-elle, soulignant que les membres de l’instance ont débattu de ces questions il y a quelques semaines avec le ministre de la Justice, Henri Khoury, et les comités consultatifs élus par les magistrats. Au cours de cette réunion, des mesures avaient été envisagées pour tenter de réduire la pression subie par les juges. Toujours selon la source précitée, le CSM entend se réunir individuellement avec chacun des quelque 550 juges qui composent le corps de la magistrature pour entendre plus particulièrement leurs doléances.

Parce que les problèmes, tant moraux que matériels, liés à leur profession dépassent désormais la limite du soutenable, environ 150 magistrats se sont regroupés jeudi au Palais de justice de Beyrouth pour crier leur ras-le-bol et faire part de mesures visant à lutter contre leur « traversée du désert ». Le rassemblement s’est tenu suite à l’appel du Club des juges, et...
commentaires (1)

et dites, qui oserait encore critiquer la vaillante, la chevaleresse du 21 e siecle. je cite la juge Ghada Aoun qui defie tout ce beau monde et continue sur sa lancee de cobattante anti.... kellon - certains amis?

Gaby SIOUFI

10 h 10, le 12 mars 2022

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Commentaires (1)

  • et dites, qui oserait encore critiquer la vaillante, la chevaleresse du 21 e siecle. je cite la juge Ghada Aoun qui defie tout ce beau monde et continue sur sa lancee de cobattante anti.... kellon - certains amis?

    Gaby SIOUFI

    10 h 10, le 12 mars 2022

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