Si Brejnev, cet Ukrainien qui jusqu’à nos jours incarne la figure de l’antihéros de l’ère du communisme ou le parfait exemple de la médiocrité d’un homme qui durant dix-huit ans de règne fut un beau parleur et une personnalité sans personnalité, l’histoire nous dira aussi qu’il fut un gendarme qui a écrasé le printemps de Prague et a occupé l’Afghanistan. Et si un peu plus loin dans le passé aussi on relit comment l’Ukraine durant la Seconde Guerre mondiale a été accusée de « collaborationnisme » avec le nazisme on comprendra que la première cause fut et restera son rejet du pouvoir soviétique. À l’heure actuelle, nous voilà avec l’histoire qui se répète face à un nouveau antihéros, un Poutine, un homme qualifié de nationalisme exacerbé d’une nostalgie du communisme et des aspirations libérales, et qui exige un retour ukrainien au giron de son nouvel empire russe. Et une chose étrange est à constater et à titre d’exemple à Kiev, la langue sur les panneaux de signalisation et sur les emballages de nourriture dans les épiceries, comme l’exige la loi, est ukrainienne, mais dans la rue, on entend plus de russe. Devant le dilemme ukrainien où il faudra toujours embrasser deux langues, le monde va-t-il punir la Russie et séparer ces deux jumeaux de pays ou l’Europe restera muette et se contentera de sanctions sévères à l’encontre du plus grand pays de la planète ?
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