Lettre ouverte à l’attention de Son Éminence Monseigneur Paul Gallagher, ministre des Affaires étrangères de la Cité du Vatican.
Éminence, nous tenons de prime abord à vous exprimer notre gratitude. Un grand merci du fond du cœur d’une grande majorité de Libanais au pape François, le pape des pauvres et de la miséricorde, à vous Monseigneur, venu chez nous en émissaire de paix, et aux augustes autorités vaticanes. En tant que Libanaises et Libanais, nous ne pouvons rester insensibles au fait que vous pensiez encore à nous dans ces moments douloureux de l’histoire de notre pays déclinant. À vous dire vrai, votre visite actuelle au pays du Cèdre nous fait chaud au cœur. Elle vient à point pour nous qui sommes victimes de grandes injustices dues au comportement odieux de ceux qui tiennent les rênes du pouvoir dans notre pays. La conduite ignoble de ces derniers a fait que les Libanais en ce moment souffrent cruellement et vivent un grand calvaire sans parler d’un sentiment d’insécurité constant. Ils se sentent atteints dans leur dignité humaine et leur amour-propre. Un peuple qui n’est ni entendu ni compris. Par conséquent, tout se fait à ses dépens.
Ceux qui gouvernent le pays ne se soucient nullement du sort des citoyens. Nous sommes laissés à nous-mêmes, nonobstant tout ce que prétendent dans les médias et sur les tribunes les responsables du pays qui tiennent à montrer (trompeusement) qu’ils ont à cœur nos conditions de vie et qu’ils se débattent pour nous sortir de la situation dans laquelle nous nous trouvons.
Nous sommes aujourd’hui un peuple meurtri, sans berger, sans repères et laissé à lui-même.
D’un autre côté, nous comprenons votre intention de vouloir visiter les hauts responsables du pays. Nous partageons votre souhait de tenir à respecter les usages officiels et les règles protocolaires. Mais de grâce, s’il vous plaît, nous vous supplions de ne croire aucun mot de ce qui va vous être dit et promis. Ils sont capables de vous donner le bon Dieu sans confession. Nous vous parlons hélas en connaissance de cause. Ne tombez pas dans leur piège. Ils sont indignes de confiance et sont capables des pires falsifications. Rien de plus apocryphe, pour tenir un langage canonique qui vous est familier.
Excusez, Monseigneur, notre franchise et la sévérité de nos propos. Nous sommes bien obligés de vous parler ouvertement, sans ambages ni détour, vu que nous sommes les mieux placés pour savoir combien ils manquent de crédibilité.
Nous réitérons notre reconnaissance et vous demandons filialement de penser à nous dans vos prières. Nous en avons cruellement besoin.
Lettre écrite par un Libanais blessé.
Avocat à la cour
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