Rechercher
Rechercher

Politique - Crise au Liban

Après trois mois de blocage, le Hezbollah et Amal prêts à revenir à la table du gouvernement

Les ministres chiites acceptent de participer aux réunions gouvernementales consacrées à l'approbation du budget 2022 et au plan de redressement économique. 

Après trois mois de blocage, le Hezbollah et Amal prêts à revenir à la table du gouvernement

Nabih Berry et Hassan Nasrallah durant une réunion en 2007. Photo Hassan Ibrahim/Pool/AFP

Le tandem chiite Amal-Hezbollah a annoncé samedi soir qu'il était prêt à revenir à la table du Conseil des ministres, après trois mois de blocage dans un Liban en pleine crise. Les deux formations chiites, qui refusent d'être "injustement accusées de blocage", ont assuré que les ministres qui leur sont associés étaient prêts à participer à toutes les réunions gouvernementales consacrées à l'approbation du projet de budget de l'État et aux discussions sur le plan de redressement économique.

"Les événements se sont enchaînés et les crises internes politiques et économiques se sont amplifiées de manière inédite avec l'effondrement important de la livre libanaise, le déclin du secteur public et l'effondrement du pouvoir d'achat des citoyens", ont souligné les deux partis dans un communiqué conjoint. "Afin de répondre aux besoins des citoyens et aux appels lancés par les différents secteurs, et pour empêcher qu'on nous accuse injustement de blocage alors que nous sommes ceux qui veillons le plus sur le Liban, son peuple et sa sécurité sociale, nous annonçons que nous acceptons de participer aux réunions du gouvernement consacrées à l'approbation du projet de budget de l'État, aux discussions sur le plan de redressement économique et à tous les dossiers liés à l'amélioration des conditions de vie des Libanais", ont-ils assuré.

Lire aussi

Pourquoi le Hezbollah a fait sauter toutes les digues

Ce plan et la loi des finances pour l'exercice 2022 font partie des prérequis pour un accord avec le Fonds monétaire international, afin d'aider le pays à sortir de la crise. Des discussions avec une délégation du FMI doivent d'ailleurs avoir lieu à partir de demain à Beyrouth.

Commission d'enquête parlementaire
Dans leur communiqué, les deux partis ont encore souligné que "la seule voie possible pour résoudre les crises et alléger les souffrances des Libanais réside dans la présence d'un gouvernement fort, capable, qui bénéficie de la confiance de tous". Ils rappellent dans ce cadre avoir fait "de grande concessions" pour faciliter la naissance d'un tel cabinet au cours des treize mois de tractations ayant suivi la démission de l'équipe de Hassane Diab, dans la foulée de la double explosion au port de Beyrouth. Les deux partis ont encore rappelé que leur décision de boycotter le cabinet était due aux "décisions anticonstitutionnelles et des violations flagrantes de la loi" du juge d'instruction près la cour de justice, Tarek Bitar, dans son enquête sur le drame du 4 août 2020, ainsi que de sa "politisation, son attitude clientéliste, l'absence de justice de ses actions et le fait qu'il ne prend pas en compte des critères unifiés" pour mener à bien sa mission. Après "l'échec des tentatives juridiques, politiques et populaires visant à pousser le juge à revenir aux usages de la loi, nous avons trouvé que suspendre notre participation au Conseil des ministres était une procédure constitutionnelle, qui pouvait pousser l'exécutif à traiter ce sujet", ont ajouté le Hezbollah et Amal. Les deux partis continuent de réclamer dans ce cadre au pouvoir exécutif d'agir pour que soit mise sur pied une commission d'enquête parlementaire, conformément à ce que stipule la Constitution, sur le drame du 4 août.

Lire aussi

La poursuite de l’enquête hypothéquée par le départ à la retraite d’un magistrat

Réagissant à l'annonce du tandem chiite, le chef du gouvernement a salué le communiqué conjoint des deux formations qui répond "aux appels lancés afin que tout le monde assume ses responsabilités nationales, notamment au vu de la situation critique que traverse le pays". Le Premier ministre a une nouvelle fois assuré qu'il "convoquera le gouvernement lorsqu'il recevra le projet de budget de l'Etat de la part du ministère des Finances". Il a également indiqué "avoir appelé au téléphone le président Michel Aoun afin de discuter de la situation". M. Mikati a enfin salué les efforts déployés par les ministres afin de "mettre en œuvre le plan de redressement". Plus tard dans la soirée, la présidence du Conseil a annoncé qu'un appel avait également eu lieu entre Nagib Mikati et le chef du mouvement Amal, Nabih Berry, qui est également le président de la Chambre. 

Le gouvernement de Nagib Mikati, formé le 10 septembre, ne s'est plus réuni depuis le 12 octobre, en raison de dissensions entre les différentes forces politiques concernant l'enquête sur la double explosion au port de Beyrouth. Le Hezbollah réclamait en effet la mise à l'écart du juge Tarek Bitar, avant de mettre un terme au boycott que lui et son allié Amal imposent au cabinet à travers les ministres qui leur sont affiliés. Le président de la République, Michel Aoun, qui achève sa dernière année de mandat sur un bilan catastrophique, avait réclamé à maintes reprises la reprise des réunions du gouvernement. Le chef du gouvernement s'était toutefois montré réticent à convoquer son équipe, craignant que l'opposition du tandem chiite à ces réunions ne provoque la chute de son cabinet. Début janvier, le Premier ministre avait conditionné la convocation de son équipe ministérielle à la présentation du budget de l'État pour 2022.

Plus tôt dans la journée, Gebran Bassil, le chef du Courant patriotique libre (CPL, aouniste) avait dénoncé une nouvelle fois ce blocage du cabinet et menacé de demander à la Chambre un vote pour retirer la confiance parlementaire à l'équipe de Nagib Mikati.

Le tandem chiite Amal-Hezbollah a annoncé samedi soir qu'il était prêt à revenir à la table du Conseil des ministres, après trois mois de blocage dans un Liban en pleine crise. Les deux formations chiites, qui refusent d'être "injustement accusées de blocage", ont assuré que les ministres qui leur sont associés étaient prêts à participer à toutes les réunions gouvernementales...

commentaires (22)

LES REUNIONS CONDITIONNEES SONT TOUJOURS DU BLOCAGE PAR LES MILICES DE MERCENAIRES IRANIENS.

LA LIBRE EXPRESSION

17 h 36, le 16 janvier 2022

Tous les commentaires

Commentaires (22)

  • LES REUNIONS CONDITIONNEES SONT TOUJOURS DU BLOCAGE PAR LES MILICES DE MERCENAIRES IRANIENS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 36, le 16 janvier 2022

  • Le choix qui se présente, pour expliquer le comportement du hezb et ses caïds locaux, entre: 1- comportement enfantin et idiot, 2- comportement criminel d'agents vendus. Oh oui, il reste la 3eme possibilité celle de 1+2... qui est la plus plausible.

    Wlek Sanferlou

    17 h 19, le 16 janvier 2022

  • Et pour quelle raison ? quels calculs ils ont fait ? mafieux un jour mafieux toujours...

    Zeidan

    15 h 55, le 16 janvier 2022

  • Plus de subsides de leurs maîtres et donneurs d'ordres, plus de contrebande pour cause de levée de subventions entre autres, l'éventail de rackets s'amenuise, on va tenter d'apprivoiser Macron et le FMI? miam-miam!

    Christine KHALIL

    12 h 19, le 16 janvier 2022

  • Quelle acte de générosité ! Qu’ils en soient remerciés… Hahahahahaha

    LeRougeEtLeNoir

    11 h 01, le 16 janvier 2022

  • dans tout ca, ce sont nos TRES nombreux mages analystes et decrypteurs(es) experts(es) qui sont a plaindre, qui presque tous ont promis jure qu'il n'y aurait pas reunion du cabinet avant les elections du mois de mai. LES PAUVRES !

    Gaby SIOUFI

    10 h 08, le 16 janvier 2022

  • Pour la grâce de Dieu arrêtez les mensonges ! Personne ne vous croit plus. Pour Facilité la création d'un cabinet éficace après les crimes du 4 Août il fallait désigner (voire imposé) Nawwaf Salam ou bien une personne également indépendante et digne du poste) comme premier ministre et ensuite lui lesser la liberté Absolu de choisir tous ses 6 à 10 ministres pour avoir un pouvoir exécutif éficace et responsable. Quand pour la sorti du comma des deux parti Chiites et bon c'est le deuxième échec, après l'attentat d'intimidation militaire à Ein El Remaneh. "Stop" aux chantages, amenez le Liban aux prochaines législatives sans plus de dégâts et prier pour que l'histoire vous pardonne quelques unes de vos offenses.

    Sarkis Dina

    09 h 24, le 16 janvier 2022

  • Admirez les trois représentants les plus glorieux de leur communauté, de par leur dévouement envers le peuple, et surtout leur honnêteté exemplaire...presque une sainte trinité...non...??? - Irène Saïd

    Irene Said

    09 h 20, le 16 janvier 2022

  • Si c'est le Hezbollah qui débloque maintenant la situation, c'est donc lui qui l'a bloquait. CQFD. Je sens qu'on avance...

    F. Oscar

    08 h 18, le 16 janvier 2022

  • Ainsi, nos grévistes omnt décidé de revenir au boulot "pour empêcher qu'on nous accuse injustement de blocage alors que nous sommes ceux qui veillons le plus sur le Liban, son peuple et sa sécurité sociale ". Il me semble que dire que le ministres qui refusent de participer aux réunions du gouvernement, bloquent son action, est un simple énoncé des faits, et non une "accusation", qui serait injuste d surcroît. Quant à la deuxième partie de la phrase, elle est à mourir de rire. Je ne savais pas nos politiciens dotés d'un tel sens de l'humour!

    Yves Prevost

    07 h 53, le 16 janvier 2022

  • Les élections approchent ?!

    Bery tus

    06 h 44, le 16 janvier 2022

  • AOUN REFUSE DE SIGNER POUR REMPLACER LE JUGE QUI EST PARTI À LA RETRAITE. DONC BITAR RESTE BLOQUÉ. IL DOIT Y AVOIR UN ACCORD ENTRE AOUN, MIKATI ET BERRY POUR GARDER BITAR DANS CE CAGE OÙ IL SE TROUVE, LE TEMPS DE TROUVER LA BONNE FORMULE POUR L’ÉTOUFFER DÉFINITIVEMENT. BIENVENUES MESSIEURS DANS VOTRE GOUVERNEMENT FRANCO/IRANIEN

    Gebran Eid

    04 h 48, le 16 janvier 2022

  • Oui ils veulent bien participer aux réunions consacrées à ce qui peut encore transféré de richesses, de ceux qui paient l'impôt et leurs factures d'électricité, de ceux qui ont paumé leurs économies, vers les leurs, qui ne paient ni impôt ni électricité et qui n'avaient pas d'argent dans les banques

    M.E

    01 h 02, le 16 janvier 2022

  • Tandem Chiite : "rappelle dans ce cadre avoir fait "de grandes concessions" pour faciliter la naissance d'un tel cabinet". Et moi, je suis Jules César réincarné. Quelles bandes d'Hypocrites ces deux formations. Quoi ils ont senti qu'ils perdaient non seulement à l'interne, mais aussi à l'externe l'appui des Libanais ? Tu parles qu'ils sont pour sauver le Liban de la situation économique. C'est plus pour sauver leur postérieur.

    Marwan Takchi

    00 h 36, le 16 janvier 2022

  • Après avoir été assurés que l'enquête du Port resterait bloquée au point mort au moins jusqu'à la fin du mandat Aoun, ils sont revenus... Et rien d'autre.

    Esber

    23 h 53, le 15 janvier 2022

  • Le duo chiite parle de "concessions" : Merci Vos seigneuries pour tant de condescendance...Vraiment, les concessions que vous nous distribuez sont celles "du pays qui vous appartient"? Vous nous donnez les miettes avec cette "condescendance"...Ahh que vous êtes bon Vos majestés...Bande de bachibouzouks..Maintenant que vous êtes certains que le Juge Bitar est hors circuit à cause du manque de Quorum dans cette magistrature où y en a 1 qui a pris sa retraite et qu'aucun remplacement n'est prévu donc le juge ne pourra pas poursuivre sa mission sans vote de ces magistrats..Maintenant que la tension baisse dans la région entre l'iran et les pays du Gulf, vous "faites des concessions"?? Mais vous nous prenez pour des neuneux ? Vous pensez vous adresser à vos "fans" et à ceux des orangistes? Qui vont croire vos paroles? Non mais hé ho... Réveillez vous les barbus...Le LIBAN ne vous appartient PAS pour que vous parliez de CONCESSIONS . Faut arrêter le délire bande d'intégristes. Nous répétons encore une fois, n'en déplaise à ceux qui ne veulent pas comprendre: Nous n'avons plus rien en commun avec vous. RIEN de RIEN. Donc vivez votre vie les gars mais laissez nous vivre la nôtre dans notre pays avec les gens qui partagent NOS valeurs qui sont les valeurs universelles des Droits de l'Homme dont M Charles Malek fut l'un des créateurs. Pensez à la fédération. Pensez aux cantons. Pensez à tout ce que vous voulez qui les garde loin mais garde le pays unifié. Mais dégagez de notre vue.

    LE FRANCOPHONE

    23 h 29, le 15 janvier 2022

  • Tiens tiens … qui a donné l’ordre à ses toutous de faire le beau et de donner la papatte ? Y aurait il quelque chose à croquer dans leur participation au gouvernement de polichinelles présidé par le grand manitou mi cati et mi cata

    Lecteur excédé par la censure

    21 h 40, le 15 janvier 2022

  • Et bien sûr ce revirement n’est en aucun cas lié au fait que l’enquête du juge Bitar est à présent indéfiniment bloquée à cause du défaut de quorum du CSM. Petits futés va… hypocrites!

    Gros Gnon

    21 h 07, le 15 janvier 2022

  • Ils ont eu peur de Gendrillon… Je n’en pense pas un mot, mais ça lui fera plaisir, soyons fous.

    Gros Gnon

    20 h 56, le 15 janvier 2022

  • Pourquoi vous nous montrez leur G..... vous pensez vraiment depuis le temps qu'ils règnent sur le pays que l'on ne sait pas à quoi ils ressemblent???

    Georges Zehil Daniele

    20 h 36, le 15 janvier 2022

  • "nous sommes ceux qui veillons le plus sur le Liban, son peuple et sa sécurité sociale". Elle est bien bonne, celle-là ! Leurs trois mois de blocage (dont, selon eux, on les accuse INJUSTEMENT !) ont fait monter le dollar à 30 000 LL. Cest ainsi qu'ils veillent sur le peuple ? Si c'est ça, on préférerait qu'ils s'en s'abstiennent et laissent le peuple tranquille. En tous cas, ce devrait être une bonne nouvelle, sauf quon voudrait bien savoir ce qui se trame derrière. Difficile de croire qu'ils ont été soudain touchés par la grâce : ils y sont imperméables. Il doit donc y avoir une magouille quelque part. Et ça pourrait être inquiétant.

    Yves Prevost

    20 h 16, le 15 janvier 2022

  • Il n'existe pas de ministre chiite, que des ministres Libanais qui peuvent être de telle ou telle confession. Votre quotidien encourage le communautarisme avec de telles formules

    Georges Olivier

    20 h 10, le 15 janvier 2022

Retour en haut