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Politique - Crise diplomatique

Aoun et Mikati se démarquent des propos de Nasrallah sur l'Arabie saoudite

"L'Arabie saoudite ne menace pas le Liban", affirme l'ex-Premier ministre Saad Hariri, en s'adressant au chef du Hezbollah

Aoun et Mikati se démarquent des propos de Nasrallah sur l'Arabie saoudite

Le président libanais Michel Aoun (g) et le chef du gouvernement Nagib Mikati au palais présidentiel de Baabda, le 10 septembre 2021. Photo Dalati et Nohra

Le président libanais Michel Aoun a réaffirmé mardi sa volonté de veiller sur le maintien de bonnes relations avec l'Arabie saoudite, se démarquant implicitement des propos violents tenus la veille par le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah à l'encontre du royaume wahhabite. Cette prise de position s'aligne, bien que de façon plus modérée, avec celle prise la veille par le Premier ministre Nagib Mikati, qui avait tenu à préciser que les propos du leader chiite "ne représentent pas la position du gouvernement libanais", au moment où Beyrouth tente de résorber la crise diplomatique avec les pays du Golfe, notamment Riyad.

Dans un discours prononcé à l'occasion du second anniversaire de l'assassinat du général iranien Kassem Soleimani, dans une frappe de drone américain à Bagdad, le numéro un du Hezbollah s'en était pris avec virulence à Riyad, qu'il avait accusé d'être un État "terroriste", d'avoir contribué à l'apparition de Daech (l'organisation État islamique) au Moyen-Orient et de "tenir en otage les Libanais vivant dans le Golfe". Réagissant à ces déclarations, le président Aoun a fait savoir dans un communiqué qu'il "tient à la position officielle du Liban qu'il avait évoquée lors de sa dernière allocution adressée aux Libanais concernant le maintien des relations entre Beyrouth et les pays arabes, notamment ceux du Golfe dont l'Arabie saoudite. "Veiller à ces relations doit se faire de façon réciproque, parce que cela est autant dans l'intérêt du Liban que des pays du Golfe", a-t-il ajouté. Le chef de l’État, qui n'a pas directement évoqué les propos du chef du Hezbollah, se veut donc plus nuancé que ne l'avait été Nagib Mikati. Ce dernier, dans un communiqué publié lundi soir, peu après la fin du discours de Hassan Nasrallah, avait rappelé avoir "constamment appelé à la distanciation par rapport aux conflits interarabes et à ne pas porter atteinte aux relations avec les pays arabes et l'Arabie". "C'est sur la base de cette logique que nous avons demandé que la politique extérieure fasse l'objet d'un dialogue", avait-il insisté. Selon lui, "ce qu'a dit Hassan Nasrallah sur le royaume saoudien ne représente pas la position du gouvernement libanais ni celle de la majorité des Libanais, et il n'est pas dans l'intérêt du Liban de porter atteinte aux autres pays arabes, surtout ceux du Golfe". "Nous avons appelé le Hezbollah à se considérer comme faisant partie du tissu libanais, mais ses cadres ont continué à avoir des prises de position qui portent atteinte aux Libanais et aux relations avec les pays frères", avait déploré le Premier ministre.

La riposte du Hezbollah à la prise de position sévère du président du Conseil a pris la forme d'un communiqué publié le lendemain par le député Hassan Fadlallah. Ce dernier a précisé qu'il se serait plutôt attendu à ce que le chef du gouvernement "se révolte pour protéger la dignité de son pays face aux abus réitérés de l’Arabie saoudite contre le peuple libanais, notamment les déclarations récentes du roi contre une large frange des Libanais qu'il accuse de terrorisme". Il a également estimé que le Premier ministre a commis "une grave erreur" en cherchant à "faire plaisir à la partie qui insiste à continuer de nuire aux Libanais".

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Hariri et Siniora s'en prennent à Nasrallah
Les anciens Premiers ministres Saad Hariri et Fouad Siniora ont eux aussi critiqué mardi les propos du leader chiite. "À Hassan Nasrallah : votre insistance à contrarier l'Arabie saoudite et ses autorités est une agression continue parmi les agressions qui mettent en péril le Liban, son rôle et les intérêts de son peuple", a écrit M. Hariri. "L'Arabie saoudite ne menace pas le Liban ni les Libanais qui travaillent dans le royaume ou y vivent depuis des décennies", a-t-il affirmé. Quant à Fouad Siniora, il a estimé que les propos de Hassan Nasrallah constituaient "un crime contre les Libanais".

Le leader druze et chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, a, lui aussi, réagi aux propos du secrétaire général du Hezbollah. Sur son compte Twitter, il s'est posé la question de savoir "si la guerre au Yémen prendrait fin en prenant en otage les Libanais résidant en Arabie depuis des décennies". "Les choses seront-elles réglées à travers des attaques personnelles contre la famille royale (saoudienne)?", a encore demandé le chef du PSP. "Que veut l'Iran du Liban et de la région ?", a-t-il enfin écrit. Waël Bou Faour, député de Rachaya, membre du PSP, a, lui, estimé qu''il devient de plus en plus évident que les attaques contre l'Arabie saoudite ne sont plus de simples prises de position, mais une politique visant à détruire les relations du Liban avec les pays arabes, et à le faire tomber dans le piège iranien qui lui est tendu". "Les prises de positions du Hezbollah et ses politiques régionales sont devenues un fardeau insupportable pour le Liban", a estimé le parlementaire.

En soirée, mardi, le ministre de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, a ordonné que soient enlevés des affiches hostiles à l'Arabie saoudite qui ont été accrochées dans des rues de la banlieue-sud de Beyrouth, fief du Hezbollah.

Cette nouvelle polémique intervient alors que le Liban tente de renouer avec le royaume wahhabite et les pays Golfe après la démission du ministre libanais de l’Information Georges Cordahi, dont des propos sur le rôle de la coalition arabe au Yémen avaient déclenché cette crise et poussé plusieurs monarchies du Golfe à prendre des mesures de rétorsion à l'égard de Beyrouth. L'Arabie saoudite, déjà désinvestie du Liban depuis plusieurs années en raison notamment de l'influence grandissante du Hezbollah, a rompu tous les liens diplomatiques et commerciaux avec le pays du Cèdre, fin octobre. Plusieurs autres monarchies du Golfe proches de Riyad ont fait de même. Un relâchement des tensions avait semblé se profiler début décembre, suite à l'annonce d'une initiative franco-saoudienne, évoquée lors d'une visite à Djeddah, du président français, Emmanuel Macron, étroitement impliqué dans le dossier libanais. Cette initiative, annoncée après une rencontre avec le prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane, consistait en la création d’un "mécanisme de soutien humanitaire franco-saoudien" qui serait financé par Riyad et d’autres pays du Golfe, en plus d’un engagement sur la restauration des relations entre Beyrouth et le royaume. Paris et Riyad avaient toutefois conditionné le rétablissement des relations à "la nécessité de limiter la possession d’armes aux institutions légales de l’État", une allusion au Hezbollah, seul parti libanais à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile libanaise en 1990. Un appel téléphonique entre le prince héritier saoudien et le Premier ministre Mikati avait également eu lieu lors de la rencontre entre Macron et MBS, sous l'impulsion du président français. Ces développements n'ont toutefois pas encore donné de résultats concrets. Fin décembre, le roi d'Arabie saoudite Salmane ben Abdel Aziz avait demandé aux autorités libanaises de "faire cesser la mainmise du Hezbollah terroriste sur l’État".

Le président libanais Michel Aoun a réaffirmé mardi sa volonté de veiller sur le maintien de bonnes relations avec l'Arabie saoudite, se démarquant implicitement des propos violents tenus la veille par le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah à l'encontre du royaume wahhabite. Cette prise de position s'aligne, bien que de façon plus modérée, avec celle prise la veille par le...

commentaires (13)

en tous cas lui, le nasrallah s'en fout royalement, pire, il fait expres de relancer de plus belle ses diatribes contre l'arabie saoudite. en veux tu en voila a t il dit a micho

Gaby SIOUFI

11 h 02, le 05 janvier 2022

Tous les commentaires

Commentaires (13)

  • en tous cas lui, le nasrallah s'en fout royalement, pire, il fait expres de relancer de plus belle ses diatribes contre l'arabie saoudite. en veux tu en voila a t il dit a micho

    Gaby SIOUFI

    11 h 02, le 05 janvier 2022

  • "Aoun et Mikati se démarquent des propos de Nasrallah sur l'Arabie saoudite"... mollement! On aurait espéré plutôt (du moins pour les irréductibles optimistes!) une condamnation

    Yves Prevost

    07 h 09, le 05 janvier 2022

  • Allez jouer ailleurs lol petits joueurs

    Bery tus

    06 h 08, le 05 janvier 2022

  • 2 états ….m

    Eleni Caridopoulou

    19 h 55, le 04 janvier 2022

  • Des bouvillons qui se prennent pour des taureaux... et le Liban en souffre.

    Wlek Sanferlou

    19 h 15, le 04 janvier 2022

  • APRES LES PROPOS DU BARBU CONTRE LA SAOUDITE ET LES REACTIONS PLUS QUE TIMIDESV DE CES DEUX TYPES, ILS DOIVENT AVOIR HONTE, UN PEU D,AMOUR PROPRE, UN GRAMME DE DIGNITE ET DEMISSIONNER TOUS LES DEUX SUR LE CHAMP.

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 47, le 04 janvier 2022

  • Apres avoir coule le pays par leurs compromissions avec le Hezb, Aoun Hariri et Mikati veulent redorer leurs blason avant les elections ? Le mal est fait et nous ne devons pas pardonner. Kellon ya3ne kellon !

    Michel Trad

    16 h 11, le 04 janvier 2022

  • LE BARBU A ATTAQUE A DESSEIN L,ARABIE SAOUDITE ESPERANT DES REACTIONS QU,IL UTILISERAIT POUR JUSTIFIER LES COMPLOTS QU,IL PREPARE POUR LES LEGISLATIVES ET LA PRESIDENTIELLE QUI N,AURONT PAS LIEU LES IMPUTANT AUX REACTIONS SAOUDIENNES. DE MEME IL VEUT FAIRE ELOIGNER LES PAYS ARABES DU GOLFE DE TOUTE AIDE ET INVESTISSEMENTS ATTENDUS ET DONT CES PAYS VONT PROMOUVOIR LA PART DU LION. IL NE VEUT PAS QU,IL Y AIT AIDE ET INVESTISSEMENTS POUR SAUVER LE PAYS. IL VEUT QUE LE PAYS COULE POUR EN FAIRE DE FAIT UNE SATRAPIE PERSE. LA TRAITRISE DANS TOUTE SA GRANDEUR ET BASSESSE. MAIS SA FIN LUI ET SES MERCENAIRES EST PROCHE. LES PATRIOTES LIBANAIS, LES RESISTANTS DE LA PREMIERE HEURE QUI ONT SAUVE LE PAYS DES HORDES PALESTINIENNES D,ARAFAT 1 LE SAUVERONT AUSSI DES HORDES PERSIQUES D,ARAFAT 2 LE BARBU. LE LIBAN NE MOURRA PAS. SES ADVERSAIRES MOURRONT.

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 35, le 04 janvier 2022

  • On nous bassine avec la « société civile » et le renouveau prévu , en nous demandant de voter pour ces « nouveaux venus »… bon… ils sont où ? Ils ne disent rien… nous n’entendons QUE les FL, les Kataeb et les quelques responsables de l’ex 14 Mars comme M Soueid…. Cependant, la société civile? Rien?… silence radio? Faut voter pour ces poules mouillées? Qui ne parlent que de corruption « dans le vague » sans citer… qui font abstraction du Hezbollah ? Il serait de bon ton , de les rappeler à l’ordre et attirer l’attention des libanais sur ces nouveaux venus qui se disent «  vouloir un liban nouveau et propre » pour un liban propre ? Faut déjà nettoyer la crasse existante… or les barbus font partie de cette crasse qui enfonce le pays. Bonne journée.

    LE FRANCOPHONE

    14 h 27, le 04 janvier 2022

  • Qu’ils arrêtent de nous prendre pour des bobets. Hier le dauphin déclare vouloir continuer son alliance avec les traitres de toujours, allié de son Bo père et aujourd’hui ce même Bo père fait mine de contredire son allié pour le pousser à appuyer son faux fils pour accéder au fauteuil. Si vous n’avez pas encore compris le but de la manœuvre où, l’un dénonce l’autre propose une alliance améliorée c’est que vous êtes pour ceux qui ils vous prennent et vous ont toujours pris, des ânes patentés. Dire que le Liban s’est toujours distingué par ses élites dans tous les domaines, et que nous soyons réduits à être gouvernés par des sous hommes incultes qui confondent intelligence et tactique politique ras les pâquerettes.

    Sissi zayyat

    14 h 23, le 04 janvier 2022

  • Le barbu parle sans décence de la prise en otage des milliers de libanais travaillant dans les pays arabes alors que lui prend en otage tout un pays avec ses millions de résidents pour satisfaire un pays étranger. On le savait culotté, mais là il pousse le bouchon un peu trop loin et nous donne le bâton pour le frapper avec. Je suis étonnée de ne pas entendre les opposants lui rappeler ce fait en le laissant débiter des âneries toujours plus insensées les unes que les autres faisant grincer les dents des citoyens otages sur le mutisme et les non dits du président comme de la presse libre de ce pays qui n’en est plus un. Ils se contentent de dénoncer du bout des lèvres sans jamais nommer ce traître ni le juger ouvertement pour les actes assassins qu’il fait subir sur notre pays qui est censé être le sien.

    Sissi zayyat

    13 h 58, le 04 janvier 2022

  • ET BASSIL VEUT AMÉLIORER L’ENTENTE AVEC LE SAYYED HASSAN. IL N’A PAS PIGÉ ENCORE AVEC SON BEAU PÈRE QUE C’EST TERMINÉ POUR EUX. FINI LA LUNE DE MIEL AVEC L’IRAN. ILS DOIVENT PRENDRE LA FUITE MAINTENANT, LES LIBANAIS PATRIOTES D’UN CÔTÉ ET LE HEZBOLLAH DE L’AUTRE , TOUT LE MONDE SOUHAITE LEUR DISPARITION.

    Gebran Eid

    13 h 31, le 04 janvier 2022

  • L,ADAGE DIT QUE L,ANE S,EST PLAINT A DIEU POUR LA GRANDE TAILLE DU MULET PAR RAPPORT A LA SIENNE MAIS LE REMERCIA POUR L,AVOIR NANTI DE PLUS LONGUES OREILLES.

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 26, le 04 janvier 2022

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