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Hariri répond à Nasrallah : L'Arabie ne menace pas le Liban


Hariri répond à Nasrallah : L'Arabie ne menace pas le Liban

L'ancien Premier ministre, Saad Hariri. Photo d'archives AFP

L'ancien Premier ministre libanais, Saad Hariri, qui se trouve depuis des mois aux Emirats arabes unis après de sérieux revers sur la scène politique libanaise, a fustigé mardi les propos violents tenus la veille par le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah à l'encontre du royaume wahhabite. S'adressant directement au leader chiite dans un tweet, le chef du Courant du Futur a affirmé que l'Arabie saoudite ne menaçait pas le Liban.

Dans un discours prononcé à l'occasion du deuxième anniversaire de l'assassinat du général iranien Kassem Soleimani, dans une frappe de drone américain à Bagdad, le numéro un du Hezbollah s'en est pris avec virulence à Riyad, qu'il a accusé d'être un État "terroriste", d'avoir contribué à l'apparition de Daech (l'organisation État islamique) au Moyen-Orient et de "tenir en otage les Libanais vivant dans le Golfe".

"À Hassan Nasrallah : votre insistance à contrarier l'Arabie saoudite et ses autorités est une agression continue parmi les agressions qui mettent en péril le Liban, son rôle et les intérêts de son peuple", a écrit M. Hariri. "L'Arabie saoudite ne menace pas le Liban ni les Libanais qui travaillent dans le royaume ou y vivent depuis des décennies", a-t-il affirmé.

"L'Arabie saoudite et tous les pays du Golfe ont accueilli les Libanais et leur ont assuré des offres d'emploi et des conditions de vie décentes. Celui qui menace les Libanais et leurs conditions de vie, leur stabilité et leur progrès, c'est celui qui veut construire un Etat libanais dépendant de l'Iran et ses extensions en Syrie, en Irak, au Yémen et au Liban. Je sais que vous ne cesserez pas vos provocations et vos insultes vis-à-vis des pays du Golfe, mais tout le monde sait que l'Histoire n'aura pas pitié d'un parti qui vend l'arabité et la stabilité de son pays, ainsi que les intérêts de son peuple, pour une alliance dans les guerres de la région", a fustigé M. Hariri.

L'ex-Premier ministre, Fouad Siniora, farouche opposant au Hezbollah, a estimé que les propos de Hassan Nasrallah constituaient "un crime contre les Libanais".

"Les déclarations de Hassan Nasrallah à l'encontre de l'Arabie saoudite, dans les circonstances arabes et libanaises actuelles, constituent un crime qualifié contre le Liban et les Libanais", a estimé M. Siniora dans un communiqué publié mardi, précisant que ces propos "mettraient en péril les intérêts des Libanais". Déplorant le fait que le numéro un du parti chiite ne se soit pas attardé sur la situation locale, à la lumière du bras de fer opposant ses deux alliés (le Courant patriotique libre et le mouvement Amal du chef du législatif, Nabih Berry, ndlr), l'ancien chef de gouvernement a souligné que les Libanais "ont été surpris par un discours iranien par excellence, qui a exprimé l'impatience de Téhéran à l'égard des tensions avec les Etats-Unis dans le cadre des négociations de Vienne, et du déclin du rôle iranien au Yémen, en Irak et en Syrie (...)". "A travers ses propos injustes à l'égard de l'Arabie saoudite, Hassan Nasrallah n'en finit pas d'étouffer le Liban et de bloquer toutes les portes de sortie, à l'heure où le pays est victime d'une crise économique et politique", a déploré M. Siniora.

Le député de Rachaya, Waël Bou Faour, membre du Parti socialiste progressiste (PSP) du leader druze Walid Joumblatt, a estimé, pour sa part, qu''il devient de plus en plus évident que les attaques contre l'Arabie saoudite ne sont plus de simples prises de position, mais une politique visant à détruire les relations du Liban avec les pays arabes, et à le faire tomber dans le piège iranien qui lui est tendu". "Les prises de positions du Hezbollah et ses politiques régionales sont devenues un fardeau insupportable pour le Liban", a estimé le parlementaire.

Réagissant aux déclarations du parti chiite, le président libanais, Michel Aoun, s'est démarqué pour sa part de son allié chiite et a réaffirmé, mardi, sa volonté de veiller au maintien de bonnes relations avec l'Arabie saoudite. Cette prise de position s'aligne, bien que de façon plus modérée, avec celle prise la veille par le Premier ministre Nagib Mikati, qui avait affirmé que les propos de Hassan Nasrallah "ne représentent pas la position du gouvernement libanais", au moment où Beyrouth tente de résorber la crise diplomatique avec les pays du Golfe, notamment Riyad.

L'ancien Premier ministre libanais, Saad Hariri, qui se trouve depuis des mois aux Emirats arabes unis après de sérieux revers sur la scène politique libanaise, a fustigé mardi les propos violents tenus la veille par le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah à l'encontre du royaume wahhabite. S'adressant directement au leader chiite dans un tweet, le chef du Courant du Futur a affirmé...