Le ministre libanais de l'Energie, Walid Fayad, a tenu jeudi à rassurer les Libanais affirmant qu'il n'y avait "pas de pénurie d'essence" dans le pays, après des craintes d'un retour aux scènes observées de ruée vers les stations-service vécues ces derniers mois.
Cette panique, qui a provoqué une certaine congestion devant les pompes à essence du pays, fait suite à une décision de la Banque du Liban (BDL) qui a demandé aux propriétaires de stations de fournir eux-mêmes 10 % de la facture d’essence en dollars, en les achetant sur le marché parallèle au taux en vigueur (autour de 21 400 livres pour un dollar ce matin), alors que la banque centrale sera chargée d’assurer les 90 % restants, à un taux dollar/livre fixé à 19 000. Après publication de cette décision de la BDL, certains Libanais se sont rués dans les stations-service pour faire le plein d’essence par crainte d’un retour au scénario estival ponctué de pénuries de carburant et d’interminables files d’attente dites "de l’humiliation".
"Les prix du marché"
Répondant à une question posée par des journalistes à sa sortie de la réunion avec le président Aoun, M. Fayad a souligné que la question des 10 % à verser en dollars "ne va pas provoquer une pénurie d'essence". "Il s'agit d'une méthode de tarification qui répartit la distribution de l'accès aux devises étrangères parmi les différents acteurs du processus" d'achat de l'essence, a estimé le ministre. "J'ai rassuré le président Aoun en lui affirmant qu'il n'y a pas de pénurie de carburant et que l'essence est disponible sur le marché local, bien que les prix ne plaisent pas", a-t-il souligné alors que, depuis la suppression des subventions sur l'essence, les tarifs ont flambé. "Au final, il s'agit des prix du marché, qui restent moins chers que ceux en vigueur dans certains pays voisins, qui sont pourtant des producteurs de pétrole", a-t-il affirmé. Le prix des 20 litres d'essence, fixé depuis mercredi à 308.500 LL, représente à peine moins de la moitié du salaire minimum, fixé à 675.000 LL.
La décision de la BDL a fait l'objet d'une réunion organisée dans la journée au ministère de l'Energie, qui a rassemblé Walid Fayad et des représentants du secteur, notamment le représentant des distributeurs de carburant, Fadi Abou Chacra. Ce dernier a également affirmé à l'issue de la réunion qu'il n'y avait pas de problème de carburant dans le pays et que "le ministre Fayad a à cœur d'assurer que les carburants soient constamment disponibles".
Le ministre de l'Energie a par ailleurs indiqué avoir discuté avec le chef de l'Etat du suivi du projet d'importation de gaz égyptien et d'électricité jordanienne pour approvisionner le pays en courant. "Nous espérons arriver à une augmentation de l'approvisionnement en électricité dans les prochains mois", a-t-il souligné. Il a encore indiqué, concernant la crise de l'électricité, qu'un "équilibre doit être trouvé" concernant le réseau local, en augmentant les factures tout en protégeant les personnes à revenus limités.
"Nombreuses transgressions"
Walid Fayad a en outre assuré que son ministère travaille, en coopération avec celui de l'Economie, pour "empêcher tout abus" concernant la vente d'électricité par les propriétaires de générateurs privés. "De nombreuses transgressions sont observées mais on ne peut les éliminer d'un coup". Et d'insister sur le fait que les propriétaires de ces groupes électrogènes "n'ont pas le droit de refuser l'installation de compteurs" de consommation, ce qui serait "un crime". "Nous devons permettre aux consommateurs de surveiller leur consommation électrique afin, si nécessaire, de la rationaliser".
Le ministère de l'Economie avait donné un dernier délai, qui a expiré en début de semaine, aux propriétaires de générateurs pour installer ces compteurs, alors que la facture de l'abonnement à ces infrastructures palliant le rationnement du courant fourni par l'Etat a atteint des sommets ces dernières semaines, sur fond de suppression des subventions sur le mazout.
commentaires (5)
Il a une tête du gendre parfait ce ministre mais il me semble que ce soit sa seule qualité.
Lecteur excédé par la censure
09 h 47, le 12 novembre 2021