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Économie - Carburants

La BDL réduit son apport de devises aux stations-service

Les prix des carburants continuent d'augmenter.

La BDL réduit son apport de devises aux stations-service

Un eployé d'une station service fait le plein à véhicule, le 22 octobre 2021 à Beyrouth. Photo REUTERS/Mohamed Azakir

Dès mercredi, les propriétaires de stations-service devront fournir eux-mêmes 10 % de la facture d’essence en dollars, en les achetant sur le marché parallèle au taux en vigueur (autour de 21 400 livres pour un dollar ce matin), alors que la Banque du Liban (BDL) sera chargée d’assurer les 90 % restants, à un taux dollar/livre fixé à 19 000.

Une décision qui a entraîné une panique auprès de certains Libanais qui se sont rués mercredi matin auprès des stations-service pour faire le plein d’essence par crainte d’un retour au scénario estival ponctué de pénuries de carburant et d’interminables files d’attente dites « de l’humiliation » aux abords de ces stations. Un état des lieux souligné par le porte-parole des propriétaires de stations-service au Liban, Georges Brax, bien que celui-ci ait assuré à L’Orient-Le Jour que « les quantités d’essence sont suffisantes ».

Ce changement de mécanisme intervient quelques semaines après que la BDL a totalement supprimé, sans l’annoncer clairement, les subventions sur les importations de carburants, mises en place en octobre 2019 à l’entame de la crise économique et financière que traverse le pays. Depuis, si la BDL fournissait, jusqu’à mardi, toujours 100 % des devises aux importateurs d’essence, les importateurs de gaz et de mazout doivent eux se tourner vers le marché parallèle en raison de la baisse des réserves de la banque centrale.

Nouvelle hausse des prix

Du côté des professionnels du secteur, ceux-ci demandent aux autorités de faire marche arrière, craignant une encore plus grande hausse des prix des carburants, dont les tarifs sont réévalués de façon hebdomadaire. Outre ces 10 % achetés à un prix supérieur sur le marché, « notre demande pourrait faire grimper encore plus le taux parallèle, alors que la BDL disposait de ses propres moyens pour obtenir les fonds nécessaires », avance Georges Brax.

Plus tôt mercredi, les prix des carburants au Liban, notamment l'essence, ont en effet connu une nouvelle hausse. Selon les nouveaux tarifs publiés par le ministère de l’Énergie et de l’Eau, le prix des 20 litres d'essence à 95 octane a augmenté de 4 500 livres libanaises et passe de 304 000 livres à 308 500 livres. Les 20 litres d’essence à 98 octane, devenus quasiment introuvables sur le marché libanais, s’échangent à 317 600 livres, contre 313 400 livres, soit une hausse de 4 200 livres. La bonbonne de gaz domestique se vend quant à elle à 251 100 livres, après une hausse de 6 600 livres. Le prix du diesel, réservé aux véhicules qui en consomment, a lui augmenté de 10 100 livres et il est désormais fixé à 292 600 livres, contre 282 500 livres précédemment. Quant aux autres consommateurs de diesel, vendu en dollars, les 1 000 litres coûtent désormais 675 dollars, contre 674 dollars depuis la dernière mise à jour il y a une semaine, sans compter le supplément de transport, toujours équivalent à 262 000 livres par kilolitre depuis la semaine passée. Ce niveau reste toutefois inférieur aux estimations des propriétaires de stations-service.

En reprenant les arguments évoqués il y a une semaine, Georges Brax réitère que le mécanisme de tarification ne tient pas compte des coûts réels. Selon lui, cette nouvelle tarification n’intègre toujours pas la commission de 1 % prélevée par les banques sur les montants déposés chez elles en dollars en contrepartie de l’achat du mazout. De plus, les tarifs sont calculés sur la base d’un taux de change de 19 000 livres pour un dollar, alors que ce taux dépasse les 21 000 sur le marché parallèle et que les installations pétrolières auprès desquelles ce carburant est acheté encaissent uniquement en dollars.

Dès mercredi, les propriétaires de stations-service devront fournir eux-mêmes 10 % de la facture d’essence en dollars, en les achetant sur le marché parallèle au taux en vigueur (autour de 21 400 livres pour un dollar ce matin), alors que la Banque du Liban (BDL) sera chargée d’assurer les 90 % restants, à un taux dollar/livre fixé à 19 000.Une décision qui a entraîné une panique...

commentaires (1)

Le petit jeu de la crapule de la BDL et des canailles des ministeres pour spolier les Libanais se poursuit sans repit.

Michel Trad

19 h 47, le 10 novembre 2021

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Commentaires (1)

  • Le petit jeu de la crapule de la BDL et des canailles des ministeres pour spolier les Libanais se poursuit sans repit.

    Michel Trad

    19 h 47, le 10 novembre 2021

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