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Société - GRAND ANGLE

Il était une fois la thaoura

Deux ans après la contestation populaire, les couleurs du pays ont bien changé. Et l’espoir a laissé place à la désillusion.

Il était une fois la thaoura

Au centre, Rouba Tahan lors d’une manifestation à Baalbeck. Photo fournie par Rouba Tahan

Le « poing de la révolution » surplombe encore le parking de la place des Martyrs à Beyrouth. Autour, dans le centre-ville, quelques badauds déambulent sans accorder un regard aux magasins qui portent toujours les stigmates de saccages passés, ni aux imposants blocs de béton hérissés de barbelés érigés devant tous les accès menant au Parlement ni même aux insultes, potences, cris de colère et autres messages antisystème tagués sur les murs. Sur la place al-Nour à Tripoli, les moteurs ronronnent, les automobilistes klaxonnent, un jeune garçon fredonne « Hela, hela ho ». À moitié déchiqueté et brûlé, le poing, qui perce un peu au loin, passe à l’arrière-plan de tout le paysage urbain.

Voilà tout ce qu’il reste de la « thaoura » sur les places qui l’ont fait vivre pendant des semaines à l’automne 2019. Les derniers vestiges d’une parenthèse grisante pendant laquelle des centaines de milliers de Libanais ont envahi les rues pour crier leur colère, pour demander la fin d’un statu quo mortifère, pour se réapproprier le passé et l’avenir, pour rêver, le temps d’un instant, d›un autre Liban. De l’espoir au désarroi, d’une sorte d’ivresse à la gueule de bois, de l’euphorie à la désillusion, rien n’aura été épargné au pays du Cèdre ces deux dernières années. Au point de donner le sentiment, seulement deux ans après l’un des moments les plus exaltants de l’histoire libanaise, que tout cela n’est finalement qu’un lointain souvenir. Il était une fois la thaoura...

À Beyrouth, le premier symbole de la révolution est né

Il est de ces images qui imprègnent nos souvenirs, comme si l’on y avait été, comme si, à l’instar de Malak, on l’avait donné ce coup de pied. Dans la nuit du 17 octobre 2019, des manifestants investissent le centre-ville après l’annonce d’une taxe sur les appels WhatsApp. Au centre-ville de Beyrouth, le convoi du ministre de l’Éducation de l’époque, Akram Chehayeb, se retrouve bloqué par les manifestants. Un des gardes du corps, kalachnikov à la main, se dirige vers Malak, une jeune femme pas plus haute que trois pommes qui lui lance  : « Tire-moi dessus ! » avant de lui asséner un coup de pied à l’entrejambe. En quelques secondes, elle devient le premier symbole de l’intifada libanaise.

Pourtant, Malak ne souhaitait pas descendre manifester. « J’avais perdu la foi en les Libanais, nous n’étions qu’une dizaine à protester à chaque fois qu’il se passait quelque chose dans le pays  », se souvient-elle aujourd’hui. Les jours précédant le début du soulèvement, les téléspectateurs regardaient impuissants leurs pays brûler littéralement, les incendies se propageant du Akkar au Chouf, en passant par le Metn. Malak, elle, a été volontaire pour lutter contre les flammes.Après son coup de pied, elle se rend vers le pont du Ring. « Et là, pour la première fois depuis que nous coupions des routes, des gens sont descendus de leur voiture pour nous rejoindre. » C’est le début des grands rassemblements, des chansons que l’on apprend par cœur et que l’on répète en boucle, des petites victoires et des moments précieux, avant que le passé ne remonte à la surface sur le Ring, cette ancienne ligne de front qui séparait pendant la guerre les quartiers est et ouest de Beyrouth.

L'édito de Issa GORAIEB

Boulevards de crises

Malak était dès le départ à l’image de cette thaoura : jeune, explosive, étincelante, mais aussi secrètement blessée et en perpétuelle lutte contre ses propres démons. Car, derrière la belle histoire s’en cache une beaucoup plus glaciale. La guerrière, la mariée de la révolution qui avait fêté l’événement au centre-ville le 23 octobre 2019, vit dans la terreur. « Je me sentais malhonnête. J’ai donné ce coup de pied parce que je n’avais rien à perdre. Parce que je vivais l’enfer chez moi », partage-t-elle. Dans le huis clos de leur appartement à Aley, elle encaisse les coups de son mari. Ce dernier l’oblige à l’inclure à chacune de ses interventions médiatiques. « Je disais aux femmes de lutter pour leurs droits, alors que mon mari me battait. » Après une vingtaine de jours, elle quitte la place Riad el-Solh, où elle campait, à cause de tensions avec des manifestants. Elle retourne à Aley où son calvaire reprend. Quelqu’un frappe à la porte, elle sursaute. « Il ne sait pas où je suis, confie-t-elle tout en embrassant son bébé de 10 mois. J’ai gardé le silence pour protéger mon fils et ma famille. » Aujourd’hui séparée, elle tente de se reconstruire. « J’ai changé depuis la thaoura. J’ai cassé le mur de la peur », assure-t-elle.

Quelques jours après le début du soulèvement, une chaîne de femmes bras dessus, bras dessous protège le reste des manifestants contre les forces de l’ordre et les « chemises noires » (partisans du tandem chiite). Olfate Timani, 57 ans, est postée sur la ligne de front. Au premier abord, elle renvoie l’image d’une femme chic au maquillage impeccable, aux cheveux blonds cendrés bien coiffés. Mais ses tatouages discrets révèlent un côté rebelle. « J’éteignais des bombes lacrymogènes », raconte-t-elle en tendant une photo la montrant sur le terrain. Son visage est couvert d’un masque et ses yeux de grosses lunettes pour se protéger du gaz lacrymogène. Elle tient également une sorte de bâton de randonnée. « Jamais je n’aurais cru faire une chose pareille. » De chaque manifestation, elle est repartie avec des bleus. Une fois même, elle s’est évanouie. Mais « pour cette jeunesse », elle ne s’est jamais arrêtée.

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Avant le 17 octobre, l’enseignante de français n’avait pourtant jamais participé à une manifestation. « Je fais partie de la génération de la guerre, on a tout vécu. Cette fois-ci, il était inacceptable de ne pas se révolter. » Elle enchaîne : « Je pensais vraiment qu’on allait faire chuter la classe politique au bout de quelques mois. » Elle n’était pas la seule. De fait, les protestataires peuvent se targuer d’avoir remporté plusieurs batailles. Ils ont empêché les députés de voter la loi d’amnistie en bloquant les entrées du Parlement le 19 novembre. Ils sont retournés sur les places quand les « chemises noires » se sont attaqués à eux sur le Ring au treizième jour de la révolte sans que les forces de l’ordre ne bougent le petit doigt. Ils ont fait corps, ont ressemblé à une nation, peut-être pour la première fois de l’histoire du Liban.

Mais plus les semaines ont passé, plus la politique a repris ses droits et plus l’image d’unité s’est craquelée. Le « kellon, yaani kellon » avait l’avantage de ses inconvénients : suffisamment général pour intégrer tout le monde, il l’a finalement trop été pour susciter l’adhésion complète de la majorité. La thaoura commence à se décomposer en plusieurs groupes : entre la droite et la gauche, entre les anciens 8 et 14 Mars, entre ceux qui veulent faire table rase de tout et ceux qui veulent revenir à un passé idéalisé.

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Il aurait fallu du temps pour passer outre toutes ces divisions, pour construire du lien entre les différents groupes, mais le temps a manqué cruellement. La crise économique est déjà là et elle s’impose face à tous les autres sujets. Le coronavirus met le dernier clou dans le cercueil de l’intifada qui connaîtra un dernier sursaut au lendemain de la double explosion au port le 4 août 2020 qui a fait plus de 200 morts et 7 000 blessés. « Mon amie Diane est morte dans sa voiture devant ses enfants. Ce sont eux qui ont appelé leur père pour l’informer », raconte Olfate qui a vécu toute sa vie à Achrafieh, l’un des quartiers ravagés par la déflagration. Son fils a, depuis, quitté le pays. « Je ressens une colère insurmontable. » Aujourd’hui, elle continue sa thaoura dans sa salle de classe du Lycée français car seule la jeunesse lui donne encore de l’espoir.

Deux ans plus tard, la plupart des jeunes, justement, ne pensent plus qu’à une seule chose : quitter le Liban. « Je ne devrais pas être aussi déprimé à mon âge. À l’étranger, les gens ont des robots comme animaux domestiques, tandis que moi, je fais la queue pendant des heures pour pouvoir faire le plein », s’emporte Élias*, 25 ans, tout en caressant sa barbichette. Entre autres maux de la crise, le pays est frappé par une pénurie de carburant et une hyperinflation.

Il y a deux ans, Élias était en première ligne, avec son masque à gaz et sa keffieh autour du cou. Le jeune homme a quitté sa maison de Jdeidé pour la place des Martyrs où il a vécu sous une tente pendant quatre mois. « Je disais que je résidais dans le quartier le plus cher du Liban », se remémore-t-il en riant. Sur les places publiques à Saïda, Tripoli, Beyrouth, Nabatiyé, Baalbeck, Sofar, des tentes ont été dressées. Distribution de nourriture, conférences d’experts en plein air, une minicommunauté s’est créée. « Notre style de vie était à l’image du Liban que l’on voulait. Malgré les différences, on trouvait un terrain d’entente en ayant recours au vote », raconte Élias.

Alors que les rues commençaient à se vider au bout de quelques semaines, notamment après la démission de Saad Hariri le 29 octobre, Élias décide de rester. Ses amis l’appellent et lui disent que « la vie a repris ». Mais la rue connaît un nouveau sursaut le 11 février, lors du vote de confiance au gouvernement Diab. Des milliers de personnes sont postées devant les entrées du Parlement. En face, les Forces de sécurité intérieure et les forces spéciales de l’armée se jettent sur les manifestants à chaque passage de député, mais restent immobiles lorsqu’une horde de partisans du tandem chiite, à mobylette, font passer un député au niveau de Zokak el-Blatt. La fumée des bombes lacrymogènes aveugle les manifestants qui sont forcés de quitter les lieux alors que des chars sont garés tout le long du pont du Ring. Élias décide de s’en aller quelques jours plus tard. « La thaoura échouait devant mes yeux, on était des centaines de milliers, puis des milliers, puis des centaines, pour finalement n’être plus que quelques dizaines », se justifie-t-il. « Depuis, nous sommes tous retournés dans notre bulle » dit-il, en parlant de ses colocataires d’antan.

Olfate Timani sur la place des Martyrs, durant la thaoura. Photo fournie par Olfate Timani

Dans les fiefs du tandem chiite, le mur de la peur se fissure

À Baalbeck, au sein même du fief d’Amal et du Hezbollah, les drapeaux du tandem chiite qui habillent chaque coin de rue se voient défiés par le drapeau libanais brandi par des manifestants. « Lors des rassemblement, je n’arrivais pas à le croire quand je voyais, dans la foule, le visage d’un voisin. Ici, nous sommes muselés, et ce d’autant plus quand on est chiite », raconte Rouba Ahmad Taha, 43 ans. La quadragénaire a une licence en littérature et en philosophie, mais n’a jamais travaillé dans ces domaines car elle refusait le système de « wasta » qui prévaut dans le système éducatif. Aujourd’hui, Rouba, qui vend de la mouné préparée par ses soins, dépense tout son salaire pour couvrir la scolarité de ses deux filles de 9 et 12 ans et l’achat de leurs fournitures. « Je ne peux plus faire d’économies. La crise m’effraie. Avant, on se fatiguait à la tâche mais on vivait bien avec mon époux », admet-elle. Désormais, pour trouver le médicament de sa mère, cardiaque, elle doit se rendre jusqu’à Beyrouth, car elle ne le trouve plus dans sa région. Or, non seulement le prix du médicament a explosé, mais le coût du trajet aussi, avec la hausse violente du prix de l’essence.

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Malgré tout, « je reste révolutionnaire », assure celle qui a subi les attaques des partisans d’Amal et du Hezbollah. Le 26 novembre 2019, une foule brandissant des drapeaux des deux partis chiites se rue sur les manifestants rassemblés à Baalbeck. Ils détruisent les tentes et les haut-parleurs. « Nous n’avions pas peur, au contraire, ça nous a rendus plus forts. Ils étaient une centaine contre dix femmes et trois hommes, l’armée est intervenue pour nous protéger », raconte Rouba qui continue d’assister à des réunions de l’opposition, espérant toujours, un jour, pouvoir contribuer à changer ce pays.

Les épisodes de représailles conter les manifestants dans les fiefs du tandem chiite ont été nombreux durant la thaoura. En décembre, à Beyrouth, les partisans du duo ont incendié la tente de l’écrivain Lokman Slim, farouche opposant au Hezbollah. Assassiné le 4 février, il avait déjà été menacé à maintes reprises.

À Tyr, deux jours après le début du soulèvement, Sultan a assisté aux premières loges à la contre-attaque des zaïms. De jeunes hommes, qui pourtant avaient manifesté à ses côtés le 17 octobre, s’attaquent à la foule des protestataires pour défendre leurs partis.

« Je n’imaginais pas qu’autant de gens pouvaient penser comme moi à Tyr », dit le jeune homme en se remémorant les premiers jours de mobilisation. Mais la répression du tandem a eu raison de la révolte dans sa ville. Sultan se rend alors à Beyrouth pour continuer à manifester. Il affiche aussi ses convictions sur les réseaux sociaux, ce qui n’est pas sans risque. « Au départ, les partisans faisaient un lien direct entre la critique du Hezbollah et le fait d’être un traître. Maintenant, ils pensent que l’on contribue à l’exécution de certains agendas politiques », dit-il, alors que le parti de Hassan Nasrallah accuse les puissances étrangères d’avoir fomenté la révolte. Malgré les attaques, la désillusion, l’essoufflement, Sultan veut rester au Liban. Il a l’opportunité de partir mais il « retarde l’échéance ». Le jeune homme de 20 ans, qui a « retrouvé espoir », s’est engagé en politique et fait partie du Club laïc de Tyr qui a ouvert ses portes cette année. Inscrit en sciences politiques à l’Université libanaise, il dédie son temps à l’organisation des élections législatives prévues en 2022. « Certes, la mobilisation dans la rue s’est éteinte, mais je peux toujours faire partie du changement », estime-t-il.

Les manifestants font face aux forces de l’ordre au centre-ville de Beyrouth le 6 juin 2020. Photo João Sousa

Tripoli, la boussole

L’espoir, lui, semble être aux abonnés absents dans la ville la plus pauvre du pays. Le 17 octobre 2019, pris d’un sentiment de révolte, la place al-Nour et ses rues perpendiculaires accueillent pourtant une vague de dizaines de milliers de manifestants. Elle devient « la fiancée de la révolution » pour son engagement et pour son ambiance festive avec des DJs qui font danser la foule. Les rues se transforment : les Tripolitains retirent les portraits de zaïms et couvrent la façade d’un bâtiment avec le drapeau libanais sur lequel est inscrit : « Tripoli, la ville de la paix ».

Quelques mois plus tard, Tripoli est devenue la ville des martyrs de la thaoura. Dans la nuit du 27 au 28 avril 2020, des affrontements éclatent entre les forces de l’ordre et les manifestants. Ce jour-là, le dollar s’échangeait à plus de 4 000 LL (contre près de 20 000 aujourd’hui), les mesures de confinement imposées à la mi-mars ont mis à mal les Tripolitains, dont bon nombre dépendent d’un salaire journalier. La colère gronde de nouveau dans la ville et les banques sont visées par des cocktails Molotov. Fawaz Samman, un mécanicien de 26 ans, est abattu. Le rapport de Human Rights Watch, publié le 29 avril 2020, accuse l’armée libanaise d’avoir « fait usage de manière injustifiée et excessive de la force, y compris létale ». « La mort de Fawaz est une cause éminemment politique », dit aujourd’hui sa sœur, Fatima Samman. Son frère ne participait pas aux manifestations, raconte-t-elle. Il était en train de fumer une cigarette à l’extérieur du magasin, où il travaillait pour 50 000 LL « pour acheter de petites choses à sa fille de quatre mois », quand il s’est fait tuer.

Si Fatima n’a pas vécu la révolte dans sa ville, mais à Beyrouth, son éveil politique est étroitement lié au destin de Tripoli. « Je veux aider ma communauté, les gens fragiles économiquement comme moi, en tant que photographe, journaliste ou chercheuse, plus tard », dit la jeune femme de 26 ans qui est inscrite en première année de sociologie à l’Université libanaise à Tripoli. Armée de sa caméra, elle a filmé la révolte dans la capitale. Et c’est à la place Riad el-Solh, là où le discours de gauche est prédominant et les chansons de Marcel Khalifé rythment le pas, qu’elle trouve des idéaux qui lui parlent. C’est en citant des intellectuels qu’elle argumente sa critique du 17 octobre. « Intifada, pas thaoura », tient à préciser Fatima, car « bouder le système ne suffit pas. » Les slogans se contentent de négations sans offrir de plan politique qui donnerait un semblant d’espoir. « Il est grand temps de dépasser le 17 octobre et d’apprendre de notre expérience », s’insurge-t-elle. Le premier anniversaire de la révolte « était désespérant et décevant, il n’y avait toujours pas de programme. On vendait de l’illusion aux gens ». Fatima ne descend plus manifester depuis le 8 août 2020. Son moral est au plus bas. « La journée est finie alors que tu ne l’as même pas commencée. La crise est des plus violentes ici. Tu te réveilles le matin sans électricité, sans eau... » témoigne-t-elle.

Originaire lui aussi de Tripoli, Mahmoud Kassem est resté en détention provisoire pendant trois mois, à l’hiver 2021, tandis que la révolte a repris dans la capitale du Nord. Les affrontements entre forces de l’ordre et manifestants font deux morts. Au lendemain d’une manifestation, Mahmoud est arrêté. Le jeune homme et une trentaine d’autres manifestants sont poursuivis pour terrorisme par le tribunal militaire. « J’étais effondré », raconte le cuisinier de 25 ans, les yeux embués de larmes qu’il s’efforce de retenir. « Je ne suis pas un terroriste, je suis de la thaoura. Nous avions uniquement des pierres contre des chars », raconte-t-il.

« On était livrés à nous-mêmes. Seule Tripoli protestait. » Le ton est calme, mais le regard est lourd malgré son visage enfantin. Né dans la pauvreté, Mahmoud arrête ses études à l’âge de 14 ans pour travailler. La crise socio-économique, qui a fait sombrer 78 % de la population sous le seuil de pauvreté, aggrave sa situation. Il ne peut pas postuler en dehors de Tripoli où les opportunités d’emploi sont rares, car « tout mon salaire irait dans le transport ». Aucun espoir de se marier. « Je n’ai pas les moyens d’acheter une chambre… » déplore le jeune homme qui est fiancé depuis plus d’un an. Une promesse d’emploi à l’étranger lui a permis de s’accrocher encore à quelque chose. « C’est pour ça que ma colère n’a pas atteint son paroxysme », confie-t-il. Le projet est finalement tombé à l’eau. Malgré les coups, les revers et les désillusions, Mahmoud l’assure : si la révolte gronde à nouveau, il sera le premier dans la rue.

*Le prénom a été changé.

Le « poing de la révolution » surplombe encore le parking de la place des Martyrs à Beyrouth. Autour, dans le centre-ville, quelques badauds déambulent sans accorder un regard aux magasins qui portent toujours les stigmates de saccages passés, ni aux imposants blocs de béton hérissés de barbelés érigés devant tous les accès menant au Parlement ni même aux insultes,...

commentaires (5)

AVEC MENTALITE ZERO ( 0 ) NOUS RESTERONS TOUS ET TOUJOURS ZERO ( 0 ) . TANT PIS POUR NOUS ….

aliosha

12 h 49, le 18 octobre 2021

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Commentaires (5)

  • AVEC MENTALITE ZERO ( 0 ) NOUS RESTERONS TOUS ET TOUJOURS ZERO ( 0 ) . TANT PIS POUR NOUS ….

    aliosha

    12 h 49, le 18 octobre 2021

  • Allez vous coucher cette prochaine bataille vous dépasse … COMMENT POUVEZ VOUS UNE SECONDE DEMANDER UN PAYS NON CONFESSIONNEL AVEC CE QUI C’EST PASSER ?!?!? Ne comprenez vous pas qu’il faut d’abord éduquer le peuple à ce concept bande de naze

    Bery tus

    16 h 53, le 17 octobre 2021

  • AVEC TAYOUNE ET AIN EL REMANEH LE PEUPLE LIBANAIS A MONTRE QU,IL N,A PAS PEUR DES DEUX MILICES DE MERCENAIRES IRANIENS ET QU,IL SAIT SE DEFENDRE DES SUPPOSES MANIFESTANTS PACIFIQUES HABILLES DE NOIR, PORTANT DES MASQUES ET ARMES JUSQU,AUX DENTS POUR INCURSION PLANIFIEE DANS DES QUARTIERS CHRETIENS ESPERANT QUE LES FL TOMBERONT DANS LE PIEGE. ILS N,AVAIENT PAS COMPTE SUR LA REPONSE A L,AGRESSION DES CITOYENS DE CES QUARTIERS. - DEMAIN C,EST LE 17 OCTOBRE. LIBANAIS N,AYEZ PAS PEUR. MANIFESTEZ EN MASSE. CEUX QUI VOUS MENACENT DEPUIS DES MOIS DE GUERRE CIVILE SAVENT QUE LA GUERRE CIVILE C,EST LEUR FIN. DEBARRASSEZ-VOUS DE CESZ MERCENAIRES. C,EST LE SEULT ESPOIR DE SAUVER LE PAYS ET VOS FAMILLES ET RESZTER ANCRES SUR LE TERRE DE VOS AIEUX. CHRETIENS, SUNNITES ET LIBRES CHIITES LIBEREZ-VOUS DES MILICES IRANIENNES POUR VIVRE ENSEMBLE EN PAIX ENTANT QUE CITOYEN D,UN MEME ETAT DE DROIT. AVEC LES MILICES LIBEREZ-VOUS DES CLIQUES MAFIEUSES QUI VOUS ONT GOUVERNE ET GOUVERNENT JUSQU,AUJOURD,HUI. A BAS TOUS CEUX DONT L,APPARTENANCE N,EST PAS LIBANAISE DU PLUS PLUS HAUT AU PLUS BAS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 47, le 16 octobre 2021

  • Désolé de décevoir des milliers de compatriotes mais la révolution ne se fait pas en ordre dispersé en coupant des routes et ensuite en débitant des discours incendiaires devant les médias. La vraie révolution a besoin d’un leader meneur comme Fidel Castro ou le Che ou Lech Walessa … la vraie révolution ne doit pas craindre de voir du sang versé… la vraie révolution se présente en rang unifié avec des demandes uniques et légitimes pour le peuple, la vraie révolution ne se présente pas aux élections législatives d’un système politique archaïque, la vraie révolution combat ce système jusqu’à le faire tomber. Mais il nous manque tout ça au Liban pour se targuer d’une révolution dont les révolutionnaires se préparent à se faire élire députés car ils convoitent tout simplement un avenir politique identique à l’actuel en arguant de la paix civile bien entendu

    Lecteur excédé par la censure

    12 h 22, le 16 octobre 2021

  • ce furent d'abord les hordes de amal et du hezb qu'avaient use de leur "force naturelle" , puis le retrait des partisans du future et ceux de joumblat des places qui firent capoter-affaiblir la thawra. MAIS MAIS MAIS, je fais surtout assumer sa faillite aux douzaines de "meneurs" de cette thawra , aux douzaines de "formations/organisations ,qui a ce jour ne font que la diviser, pour finir par l'annihiler. esperons que malgre tout qqs vrais groupements auraient reussi a garder ce que la thawra la vraie represente, ceci en se presentant en formation(s) UNIES lors des elections legilsatives- si elles devaient avoir lieu.

    Gaby SIOUFI

    11 h 24, le 16 octobre 2021

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