
Des représentants de plusieurs mouvements et partis de l’opposition issus de la thaoura du 17 octobre 2019. Photo tirée du compte Twitter du Bloc national
C’est un véritable défi que la classe politique a lancé à ses détracteurs en recommandant, à la quasi-unanimité de ses membres (à l’exception du Courant patriotique libre), durant la réunion des commissions parlementaires mixtes jeudi, la tenue des législatives le 27 mars prochain, au lieu du 8 mai. Un défi que les opposants n’ont plus que quelques mois pour relever.
Les législatives de 2022 constituent la toute première échéance électorale, à l’échelle nationale, depuis le soulèvement populaire d’octobre 2019 qui avait vu émerger plusieurs rassemblements et collectifs hostiles à la classe politique. Ces derniers ne sont cependant pas parvenus à s’accorder sur un agenda et des objectifs clairs pour présenter une alternative sérieuse au pouvoir en place.
Mais à quelques mois du scrutin, les collectifs et groupements hostiles à la classe dirigeante semblent déterminés à unifier leurs rangs. Un membre de Kulluna Irada, un collectif qui milite pour la réforme du système politique, explique à ce sujet que des efforts sont déployés pour arriver à établir un programme et une vision unifiés, dans la perspective des législatives. « Cela est important. Et c’est la leçon que nous avons tirée des élections à l’ordre des ingénieurs de Beyrouth », affirme le responsable qui a requis l’anonymat. Tenue en juillet dernier, cette bataille s’était soldée par une écrasante victoire de la liste de l’opposition – baptisée al-Naqaba Tantafed (l’ordre se révolte) – face à celles parrainées par les partis au pouvoir.
Le responsable de Kulluna Irada se veut toutefois pragmatique et conscient de la complexité du système politique et électoral libanais. « Nous nous lançons dans une bataille qui s’annonce inégale », dit-il, rappelant que le scrutin se déroulera sur la base d’une loi taillée à la mesure des partis politiques. « Le fait d’avancer la date du scrutin est donc un problème supplémentaire auquel nous devons faire face. Mais nous allons mener cette bataille », assure-t-il.
« Ils ont peur de l’opposition »
Les collectifs et regroupements issus de la société civile ne sont pas les seuls à être engagés dans une course contre la montre avant mars. Il y aussi les partis et les figures politiques rangés dans le camp de l’opposition à la caste au pouvoir. C’est le cas, bien entendu, des Kataëb de Samy Gemayel et du Parti national libéral de Camille Chamoun. Bien qu’ils convergent sur les grands principes liés à la lutte pour la souveraineté du Liban et le monopole du port des armes, les efforts visant à unifier les deux partis dans un front d’opposition n’ont pas encore abouti. Preuve en est, les Kataëb, à l’instar du chef du mouvement de l’Indépendance, Michel Moawad, n’ont pas pris part à l’événement qui s’était tenu le 29 septembre dernier au siège du PNL à Beyrouth. Ce jour-là, le parti de Camille Chamoun avait lancé ce qu’il avait appelé « une coalition souverainiste », en présence de plusieurs personnalités telles que Achraf Rifi, ancien ministre de la Justice et farouche opposant au mandat de Michel Aoun, et des représentants des Forces libanaises (de Samir Geagea), avec qui les Kataëb sont à couteaux tirés. Boycotté par plusieurs figures de proue de l’opposition – quels que soient les motifs de ce choix –, l’événement a montré qu’il est difficile de voir les opposants constituer un front uni avant le scrutin et opérer les percées attendues.
« Nous ne voulons pas commenter cet épisode dont nous avons tourné la page », affirme à L’Orient-Le Jour une source haut placée au sein des Kataëb, sous couvert d’anonymat. La même source révèle en outre que « de grands efforts sont actuellement déployés » pour unifier les opposants. Mais pour ce haut responsable Kataëb, le fait d’avancer la date du scrutin reflète l’état d’esprit des protagonistes au pouvoir. Ces derniers « ont peur de l’opposition, des jeunes et des émigrés. Ils veulent donc les priver de leur droit de vote », dit-il. Un point de vue que partage Michel Moawad. Dans une déclaration à L’OLJ, ce député démissionnaire de Zghorta souligne que c’est pour trois raisons qu’ils (les protagonistes politiques) ont décidé d’avancer la date des élections, alors qu’ils avaient longtemps fait la sourde oreille aux appels à des législatives anticipées, notamment après le drame du 4 août. « Ils veulent empêcher la diaspora et les jeunes de changer la donne, et faire barrage à la mise en place des mégacentres (les bureaux de vote géants permettant aux électeurs de voter en leur lieu de résidence au lieu de se rendre dans leur village natal), parce que cela réduit leur capacité à contrôler les choix des électeurs », explique le député démissionnaire, incitant les opposants à s’unir rapidement et tisser les alliances électorales le plus tôt possible.
C’est un véritable défi que la classe politique a lancé à ses détracteurs en recommandant, à la quasi-unanimité de ses membres (à l’exception du Courant patriotique libre), durant la réunion des commissions parlementaires mixtes jeudi, la tenue des législatives le 27 mars prochain, au lieu du 8 mai. Un défi que les opposants n’ont plus que quelques mois pour relever. Les...
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PHOTO TRÈS EXPRESSIVE ET PHOTOGÉNIQUE . BRAVO . KULLUNA IRADA , AL NAQABA TANTAFED , KATAEB DE SAMI GEMAYEL , PNL DE CAMILLE CHAMOUN , MICHEL MOUAWAD , ACHRAF RIFI , MON DIEU !! QUEL CHARABIA !!! CEUX LA ET TOUS LES AUTRES SANS EXCEPTIONS AU BOUT DE 2 ANNEES N’ONT RIEN COMPRIS !!! CHANGEMENT - MA FI - MEME SI 128 NOUVEAUX DEPUTES SONT ELUS – L’ETAT DE DEDANS EST POURRI, ON EST MALHONNETE ET LE PLUS GRAVE QUE C’EST DANS NOTRE SANG … MAIS REGARDEZ : LES PRIX ONT ETE MULTIPLIES PAR DIX ( x 10 ) ET AUCUNE REACTION DANS LA RUE ! MAIS OUI POUR REAGIR ON DOIT ETRE ACHETER/PAYER . BRAVO « AL – SHATER « QU’ILS REPONDENT . QUESTION A CEUX QUI LES ONT APPLAUDIS DEPUIS NOV. 2019 : AUJOURD’HUI OU SONT VOS REVOLUTIONNARES DE M…. ?
aliosha
15 h 20, le 09 octobre 2021