Le président du Conseil exécutif du Hezbollah, Hachem Safieddine, a déclaré vendredi, lors des funérailles des trois membres du parti tués lors des affrontements de la veille à Tayouné, que les Forces libanaises (FL) avaient tenté de provoquer une "nouvelle guerre civile" au Liban en commettant un "massacre" contre des partisans du Hezbollah, affirmant toutefois que son parti "ne se laisserait pas entraîner vers la sédition". Le haut-responsable du parti a encore mis en garde contre le fait que justice serait faite pour le "sang versé" jeudi par les victimes.
Une cérémonie de funérailles collective a été organisée par le parti chiite vendredi après-midi à Ghobeiry, dans la banlieue sud de Beyrouth. Une foule de partisans se sont réunis autour des cercueils des trois victimes considérées comme des "martyrs" du Hezbollah, selon des images de notre journaliste sur place Mohammad Yassine. Des processions se sont ensuite mises en route dans les rues des quartiers environnants, marquées par des tirs en l'air très nourris.
Les incidents meurtriers de la veille, qui ont fait sept morts et au moins 32 blessés, se sont produits en marge d'un rassemblement de centaines de partisans du Hezbollah et du mouvement Amal du président du Parlement, Nabih Berry, devant le palais de Justice, pour protester contre le juge Tarek Bitar, en charge de l'enquête sur l'explosion du port, le 4 août 2020. Ce rassemblement s'inscrivait dans une politique claire de pression et d'intimidation sur le magistrat, qui fait craindre de sérieux dérapages sécuritaires. Rapidement, la mobilisation a viré en scènes de guérilla, transformant des quartiers de la capitale en zones de guerre, ces mêmes quartiers, qui constituaient une ligne de front durant la guerre civile à partir de 1975. Les circonstances exactes de ces violences restent assez confuses dans la mesure où l'on ignore qui a tiré lors de la manifestation et sur qui ont tiré les miliciens du Hezbollah et d'Amal. Les deux mouvements chiites ont accusé la formation chrétienne des FL de Samir Geagea d'avoir posté des francs-tireurs, mais les FL ont catégoriquement démenti.
"Nous savons comment préserver la cause du sang qui a été versé et nous ferons justice pour ce sang qui a coulé lors du massacre de hier", a déclaré le dignitaire, selon des propos rapportés par le site d'informations el-Nashra. "Notre manifestation de jeudi était pacifique, contre la politisation de la justice", a-t-il affirmé, précisant que "des avocats et des personnalités importantes" avaient participé à ce rassemblement devant le Palais de justice de Beyrouth. "Ce sit-in aurait pu se dérouler normalement, s'il n'y avait pas eu des plans étudiés de le prendre pour cible", a-t-il accusé. "Les forces de sécurité nous avaient assuré que la situation était sous contrôle, mais c'était sans prendre en compte qu'un parti avait pris la décision de tuer et de rassembler des armes pour viser des têtes" dans la foule des partisans du Hezbollah, a-t-il ajouté, citant les Forces libanaises comme responsables de ce "massacre" et dénonçant un "guet-apens lâche tendu à des civils". "Je n'exagère pas quand je dis que les FL voulaient provoquer une nouvelle guerre civile au Liban", a-t-il insisté, estimant toutefois que le parti chiite "ne se laissera pas entraîner dans la sédition communautaire ni vers une guerre civile". "Néanmoins, nous ne pouvons pas laisser le sang de nos martyrs couler en vain".
"Complicité criminelle"
Hachem Safieddine a par ailleurs appelé les forces de sécurité à mettre la main sur les "criminels et les meurtriers" et les traduire en justice. "Nous considérerons toute tergiversation dans cette affaire comme de la complicité criminelle", a-t-il mis en garde.
Pour sa part, dans une interview diffusée hier par "Sawt Beirut International", le chef des FL Samir Geagea a nié toute action préméditée, assurant qu’il y avait eu des provocations de la part des "manifestants" qui s’étaient écartés exprès du chemin prévu. Selon lui, la population de Aïn el-Remmaneh "s’est défendue contre une agression".
Signe de la tension à son comble entre les deux formations, le journal al-Akhbar, proche du Hezbollah, a publié en première page un portrait du chef des FL, Samir Geagea, en uniforme nazi, avec une moustache à la Hitler, et écrit en manchette: "pas de doute". "Samir Geagea, tu étais le premier à savoir ce qui s'est passé hier (..) parce que tu as planifié, préparé et exécuté un grand crime", a accusé le journal. Le parti chrétien est le plus farouche détracteur de la formation pro-iranienne.
Il y a quelques semaines, suite au cas Sakr de Zahlé, j'avais souligné la similarité avec celui de Saydet el Najat. On préparait un coup contre les FL le seul parti qui gagnera surement des points aux prochaines élections. C’était une entrée en matière avant de frapper un grand coup pensant embourber les FL les accusant de complotismes, etc... En même temps, se sont ensuivit les attaques contre le juge Bitar avec menaces directes, menaces médiatiques et enfin politiques "vous allez voir ce que vous allez voir le Jeudi et ce sera grand !" Nous l'avons tous vu: Des centaines de miliciens Chiites armés jusqu'au dents paradant "Pacifiquement" puis avec beaucoup d'amour et de charité s'attaquer aux quartier Chrétiens cassant leurs bagnoles, les vitrines de magasins et battant certains habitants qui leur demandaient de se calmer. Tout cela dans la paix et la sérénité. Puis tout bascule, les voyous pacifiques s'en prennent a l’armée, celle-ci riposte et leur tire dessus et tout s'emballe. Alors que les habitants de Ain Remmaneh défendent l’armée, une fois n'est pas coutume, et se mettent probablement de la partie, encore que, jusqu’à présent, personne n'a rien prouvé. Contrairement aux pléthore de vidéos et photos des voyous du tandem mafieux. Ils peuvent vitupérer autant qu'ils veulent et lancer des accusations autant qu'ils le veulent, au final, ils ont eu la raclée de leur vie et ce n'en est que la première. Une solution: rendez vos armes !
09 h 36, le 18 octobre 2021