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Politique - Explosions au port de Beyrouth

Diab voyage aux Etats-Unis malgré le mandat d'amener émis à son encontre

Cent-quarante-cinq organisations de défense des droits humains, survivants et proches de victimes appellent à nouveau le Conseil des droits de l'homme de l'ONU à une enquête internationale indépendante sur le drame. 

Diab voyage aux Etats-Unis malgré le mandat d'amener émis à son encontre

L'ex-Premier ministre Hassane Diab. Photo d'archives AFP

L'ex-Premier ministre libanais Hassane Diab, poursuivi pour négligence dans l'enquête sur la double explosion meurtrière au port de Beyrouth et dont l'audience avait été fixée au 20 septembre par le juge Tarek Bitar, a quitté le Liban mardi en direction des Etats-Unis, afin d'y voir ses enfants, confirme l'agence Associated Press (AP).

La conseillère de M. Diab, Leila Hatoum, a confié à l'agence que "M. Diab n'a rien de nouveau à dire" concernant les procédures judiciaires lancées à son encontre et "considère qu'il n'a rien à voir avec cette affaire jusqu'à ce que le Parlement décide du cours des choses". Selon elle, l'ex-Premier ministre avait planifié ce voyage depuis un moment, afin de revoir ses enfants qui étudient aux Etats-Unis et qu'il n'a pas vus depuis qu'il a été chargé de la présidence du Conseil. Selon la presse locale, M. Diab devrait rester quatre semaines à l'étranger.

Mardi, le juge Bitar avait lancé un nouveau mandat d'amener à l'encontre de Hassane Diab, après que ce dernier a changé d'adresse suite à la formation du nouveau gouvernement de Nagib Mikati. Le procureur général de cassation par intérim, Ghassan Khoury, a transmis ce mandat à la direction générale des Forces de sécurité intérieure afin qu'elles le mettent en application. M. Bitar avait déjà lancé un premier mandat d'amener à l'encontre de M. Diab, après le refus de ce dernier d'être entendu par le magistrat. Le juge avait fixé la date d'une nouvelle audience au 20 septembre.

Réagissant au voyage de Hassane Diab, les familles des victimes de l'explosion ont estimé mercredi que ce déplacement était "clairement lié à la séance d'interrogatoire fixée le 20 septembre" et qu'il constituait "une insulte à la justice et aux droits des proches des victimes". Elles ont une nouvelle fois critiqué le procureur général de cassation par intérim, Ghassan Khoury, affirmant que celui-ci "obstrue l'enquête", appelant à ce que le magistrat soit écarté du dossier.

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Le juge Bitar a par ailleurs entendu pendant quatre heures Ghassan Gharzeddine, ancien membre du service des renseignements, dans ce dossier et devra poursuivre son interrogatoire le 27 septembre, rapporte l'ONG Legal Agenda, sur Twitter.

La double explosion au port de Beyrouth avait fait au moins 214 tués et plus de 6.500 blessés. Tarek Bitar avait demandé, début juillet, la levée de l’immunité de plusieurs responsables politiques et sécuritaires en vue de les inculper pour "intention présumée d'homicide, négligence et manquements" à leurs responsabilités. Depuis, les immunités n'ont pas été levées en raison des pressions politiques. Plus d'un an après le drame, l'enquête locale n'a toujours pas avancé, de nombreux responsables poursuivis par le juge refusant de comparaître, alors que des composantes de la classe dirigeante, qui avaient rejeté une enquête internationale, sont accusées de tout faire pour torpiller l'investigation.

Lettre à l'ONU
Face à ces ingérences politiques et au sur-place de l'instruction, cent-quarante-cinq organisations de défense des droits humains, survivants et proches de victimes de l'explosion dévastatrice ont à nouveau appelé le Conseil des droits de l'homme de l'ONU à une enquête internationale indépendante sur le drame. Dans une lettre conjointe, ces 145 signataires, dont Human Rights Watch (HRW) et Amnesty International, ont appelé les Etats membres du Conseil des droits de l'homme des Nations unies à "établir une mission d'enquête internationale indépendante et impartiale à l'instar des missions d'enquête d'un an" mises en place par l'ONU. Les proches des victimes et des survivants "lancent un nouvel appel au Conseil des droits de l'homme pour qu'il mette en place d'urgence une mission d'enquête sur l'échec de l'Etat libanais à protéger leurs droits", a affirmé Aya Majzoub, de HRW. "Plus d'un an après l'explosion, les dirigeants libanais continuent d'entraver, de retarder et de saper l'enquête locale", a-t-elle ajouté. La lettre déplore "l'échec de l'enquête locale" et "l'obstruction éhontée des autorités" qui démontrent, selon ses signataires, "la culture d'impunité qui existe depuis longtemps au Liban (...) et la nécessité d'une enquête internationale".

Une lettre similaire avait déjà été adressée en juin au Conseil des droits de l'homme de l'ONU par 115 organisations et représentants des survivants et proches des victimes de l'explosion du port. Le premier juge chargé d'enquêter sur l'affaire, Fadi Sawan, a été dessaisi de ses fonctions, après l'inculpation de hauts responsables. 

L'ex-Premier ministre libanais Hassane Diab, poursuivi pour négligence dans l'enquête sur la double explosion meurtrière au port de Beyrouth et dont l'audience avait été fixée au 20 septembre par le juge Tarek Bitar, a quitté le Liban mardi en direction des Etats-Unis, afin d'y voir ses enfants, confirme l'agence Associated Press (AP).La conseillère de M. Diab, Leila Hatoum, a...

commentaires (7)

Quelle blague... il disparait juste à temps... On est pas prêt de le revoir de sitôt...

Jean-Paul Khayat

19 h 08, le 15 septembre 2021

Tous les commentaires

Commentaires (7)

  • Quelle blague... il disparait juste à temps... On est pas prêt de le revoir de sitôt...

    Jean-Paul Khayat

    19 h 08, le 15 septembre 2021

  • Diab ne risque pas grand chose s'il se présente au juge. Il devrait être blanchi finalement lors du jugement.

    Esber

    19 h 08, le 15 septembre 2021

  • TFEH !!!!!!

    LE FRANCOPHONE

    18 h 28, le 15 septembre 2021

  • C’est plus que scandaleux de voir toutes ces personnes contre qui il y a une plainte et qui se baladent sans être inquiétés. Hier encore Riad Salamé s’est rendu à Paris en jet privé aux frais d’on ne sait qui avec comme bagages une petite partie du butin détourné alors qu’il fait l’objet de plusieurs plaintes contre lui. Quelqu’un peut nous expliquer comment un citoyen Lambda ne peut pas traverser les frontières s’il a omis de payer une amande de la circulation et comment ces malotrus sont libres de leurs mouvements même lorsqu’ils sont pris la main dans le sac ou accusé de négligence dans le plus scandaleux des crimes commis contre la population?

    Sissi zayyat

    16 h 42, le 15 septembre 2021

  • Je pense qu'il ne reviendra plus avant que le juge ne passe à la retraite à 65ans. Il pourra enseigner là-bas et petit à petit il retirera le reste de la famille, au pays que bcp détestent mais tous adorent y vivre !

    Shou fi

    14 h 18, le 15 septembre 2021

  • ON S,ACHARNE CONTRE DIAB ET D,AUTRES SUBALTERNES. JUGE BITAR, PAR DIEU, DITES-MOI POURQUOI VOUS NE COMMENCEZ PAS PAR LA TETE AYANT TOUS LES DOCUMENTS DU NAVIRE, DU PORT, DES DOUANES ET LES NOMS DE CEUX QUI PRELEVAIENT DE TEMPS A AUTRE DES QUANTITES DE NITRATE ARRETES DANS DIFFERENTS PAYS ET LEURS NOMS COMMUNIQUES AUX AUTORITES LIBANAISE. SI VOUS ALLEZ ME DIRE DE QUELLE AUTORITE JE PARLE, ALORS VOUS AURIEZ RAISON. QUELLE AUTORITE ? QUI EST LA TETE DE L,AUTORITE ALLIE DE LA TETE DU NITRATE ? REVELEZ LES NOMS DU PROPRIETAIRE ET UTILISATEUR ET DE CEUX QUI PRELEVAIENT DES QUANTITES, LE PORT ETANT SOUS LEUR CONTROLE, COMME D,AILLEURS L,AEROPORT. SI VOUS NE POUVEZ LE FAIRE, QUELLE QUE SOIT LA RAISON, POUR VOTRE INTEGRITE ET VOTRE HONNETETE ET BONNE FOI, PARTEZ ET LAISSEZ A D,AUTRES, S,ILS OSENT, LE SOIN DE TIRER LES VIPERES DE LEUR TROU. VOUS ETES UN HOMME HONNETE ET DE BONNE FOI MAIS VOUS AVEZ A FAIRE AVEC LA PLUS GRANDE CLIQUE D,UNE COSA NOSTRAV QUI CONTROLE LE PAYS. JE VOUS SOUHAITE BONNE CHANCE ET BONNE SANTE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 32, le 15 septembre 2021

  • Le juge Bitar devrait se mobiliser contre les vrais coupables, ces derniers doivent rire dans leur barbe.

    Christine KHALIL

    13 h 21, le 15 septembre 2021

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