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Nos Lecteurs ont la Parole

Comment s’aimer tendrement en couple ?

Dans les rapports conjugaux, comme dans toutes les relations humaines, chacun est responsable des sentiments de l’autre à son égard. Le mariage comporte certains engagements que le sacrement même met en relief : aimer, être fidèle, se respecter, or chacun des époux, en contrepartie, s’attend légitimement à se voir comblé, outre ses besoins en matière de subsistance, de vêtements, d’argent ou d’amour, d’autres aspirations fondamentales sont communes aux êtres humains.

Ces aspirations n’ont rien de très mystérieux. Si nous avons la chance d’être liés à une personne consciente de son existence et qui agit en conséquence, nous serons capables de sentir que l’on tient la première place dans le cœur de l’autre, et qu’il fait passer notre bonheur et notre bien-être avant ceux de quiconque. Qu’on est non seulement le (la) seul aimé(e), mais aussi le (la) seul préféré(e).

Cette certitude est la pierre angulaire du mariage. Mais, attention! Pour être sûr que l’on bénéficie de cette priorité absolue, encore faut-il en recevoir confirmation par des signes nets, clairs et fréquents.

Il revient à chaque couple d’inventer son code à lui. Petits mots tendres que l’on dépose dans une poche ou sous l’oreiller, délicates surprises, manifestations imprévues de tendresse, compliments faits sur la Toile « Twitter », une caresse au passage... Des banalités! dirions-nous… Peut-être. Mais bien des évidences ne sont devenues telles que parce que les idées qu’elles recouvrent ont obtenu un large écho auprès des bien-aimés.

Aimer de manière routinière, passive, sans en rien trahir ne suffit pas. Il faut de temps à autre manifester cet amour. Que de fois il nous est arrivé de recevoir cette confidence d’un mari ou d’une femme infidèle : « J’ai enfin rencontré quelqu’un qui s’intéresse vraiment à moi ! » Or, bien souvent, cet intérêt, son conjoint le lui porte réellement ; seulement, voilà, les gens oublient – ou n’ont jamais su – que tant qu’il n’est pas exprimé l’amour ne rayonne pas.

D’autre part, si nous ne recevons pas assez de preuves d’affection, demandons-nous si ce ne serait pas que nous-mêmes n’en donnons pas suffisamment…

C’est ainsi, il faut sérieusement avoir quelqu’un sur qui s’appuyer. L’existence est pleine d’embûches et personne n’est fait pour porter seul les fardeaux quotidiens.

Les êtres les plus forts, eux-mêmes, crient parfois au secours et lancent ces appels qu’on ne cesse de retrouver dans les bouches des femmes éplorées : « J’ai besoin d’être aidée davantage dans mon travail, pour équilibrer mes rapports avec les enfants, les relations avec ma belle-famille, pour résoudre les difficultés financières. J’ai vraiment besoin d’aide... et n’en reçois aucune. »

Les époux de ces malheureuses se rendent compte qu’il faut assister leur conjoint, on ne se borne pas à seulement accomplir son devoir ni à faire preuve d’amour, de gratitude, voire d’abnégation, mais qu’on doit encore agir aussi dans son propre intérêt ; tant il est vrai que si l’autre se sent soulagé d’une charge trop lourde, il nous fera la vie plus douce. Un mariage, cela marche sur deux roues et si l’une est voilée, rien ne va plus.

Les efforts trouvent leurs récompenses à la fois dans la reconnaissance réciproque qu’on se témoigne et dans la satisfaction qu’on éprouve à vivre avec une épouse généralement détendue et contente de son sort.

Savoir s’appuyer sur l’autre exige, néanmoins, beaucoup plus qu’une certaine efficacité pratique. Cela demande une attention constante et généreuse aux besoins de l’autre, pour être en mesure d’intervenir au bon moment. Il faut comprendre qu’on doit être absolument « indispensable » à l’autre. L’être humain, en effet, passe son temps à rechercher une raison de vivre et un but à son existence. Or, comme il existe bien peu de gens capables de découvrir leur voie par la théologie ou la philosophie, c’est généralement en se sachant irremplaçable auprès de l’autre qu’on se sent réciproquement comblé.

Toujours l’un des deux songes à remercier l’autre de sa bonne volonté ? À lui dire simplement : « Je sais que tu fais un effort et ton effort m’est nécessaire. Je t’en sais gré et je t’en aime davantage ! » Il n’en faudrait pas plus pour combler le vide profond de certaines âmes, ce besoin éperdu de compter pour quelqu’un, d’être indispensable.

Il est vrai que la vie conjugale est difficile, qu’il y faut mettre beaucoup du sien. Ne serait-ce pas que nous compliquons trop les choses ? En creusant la question, on s’aperçoit que c’est simplement pour s’accomplir et s’épanouir que les gens se marient. Et que leur faut-il pour y parvenir ? Se savoir préféré(e), se sentir soutenu(e), se sentir indispensable, se sentir épanoui(e) et comblé(e) d’amour. C’est tout, et c’est fort et fort satisfaisant.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Dans les rapports conjugaux, comme dans toutes les relations humaines, chacun est responsable des sentiments de l’autre à son égard. Le mariage comporte certains engagements que le sacrement même met en relief : aimer, être fidèle, se respecter, or chacun des époux, en contrepartie, s’attend légitimement à se voir comblé, outre ses besoins en matière de subsistance, de...
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