Avec la vie d’enfer que mènent ces jours-ci les Libanais, tirons quelques leçons de la vie en admettant que si certaines personnes alourdissent votre vie, commencez à les porter dans votre cœur, et non sur vos épaules. Dans les années 1980, nous avons connu aussi la même crise monétaire pour ne pas avoir obéi à nos promesses et le président Amine Gemayel pour ne pas avoir voulu ratifier sa signature pour l’accord du 17 mai. Tout le Liban payera alors un lourd tribut avec la chute vertigineuse de la livre libanaise face au dollar, le taux passant à cinq livres libanaises puis 30 livres libanaises pour un dollar en 1985 pour atteindre les trois mille deux cents livres vers 1990. Et depuis, nous nous sommes noyés entre deux genres de parasites qui ne cessent de ronger les générations qui se sont succédé. D’abord, on retrouve des parasites émotionnels qui représentent la caste politique qui, avec sa capacité de persuasion et en faisant des promesses très séduisantes, se comporte, depuis l’accord de Taëf, de manière agressive sans réagir aux besoins du peuple. Six chefs de tribu qui savent tout mais ne veulent rien dire. L’exemple de l’explosion du 4 août 2020 en est la preuve.
Nos parasites de responsables veulent garder saine et sauve leur cage dorée ; ils veulent protéger leurs hommes et tant pis pour le peuple inquiet, affamé et meurtri. Un peuple vivant dans la sphère des sentiments subit ce second genre émotionnel, cette frustration noyée sous une somme de complexes. Il a besoin d’hommes d’État sincères, honnêtes pour se décharger de son mal-être face au monde qui l’entoure, mais n’y parvient pas, car justement, et on le répète, le 4 août n’est pas une énigme mais un crime qu’on ne veut pas dévoiler. Résultat : encore une fois, nous assistons à une chute vertigineuse de la livre libanaise, un esprit de vengeance, une révolution qui grandit avant l’explosion prévue car la faim, la peur et le noir ne pardonnent pas. L’heure de la vérité a sonné. Il faudra juger les criminels, et quand on sortira du tunnel, il ne faudra plus penser à porter les députés en 2022 sur nos épaules, mais les chasser du Parlement pour un sang nouveau, et surtout honnête.
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