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Politique - Gouvernement

Face à la grogne populaire, le surplace gouvernemental

Saad Hariri pourrait rentrer à Beyrouth dans les prochaines heures.

Face à la grogne populaire, le surplace gouvernemental

Saad Hariri et Recep Tayyip Erdogan à Ankara, samedi. Photo fournie par le bureau de presse de M. Hariri

La rue risque de devenir incontrôlable, comme l’a montré la colère populaire qui a explosé sur le terrain samedi après-midi, le dollar poursuivant sa flambée et frôlant la barre des 18 000 livres libanaises contre un billet vert sur le marché noir. À cela s’ajoute le fait que les subventions sur l’importation des carburants et autres produits de première nécessité seront désormais financées par les réserves obligatoires de la banque centrale, c’est-à-dire les dépôts des épargnants… Autant d’éléments qui pourraient mener le pays rapidement vers le chaos total. Mais pour les protagonistes politiques, l’heure n’est pas encore à la formation du gouvernement. Le blocage est là pour s’éterniser…

Même les propos tenus vendredi dernier par le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui s’était montré favorable à la mise sur pied d’un cabinet dans les plus brefs délais, n’ont pas opéré une percée. Le dignitaire chiite a, toutefois, donné un nouvel élan à l’initiative du président de la Chambre, Nabih Berry, axée sur la mise en place d’un cabinet de 24 ministres, à raison de huit pour chacun des trois grands ensembles politiques.

C’est à la faveur de cet élan qu’ont pris fin les duels, sur Twitter, entre des parlementaires aounistes et d’autres relevant du camp berryste, samedi dernier avec, en toile de fond, des accusations de corruption lancées contre le président de la République, Michel Aoun. « Le Courant patriotique libre appelle ses partisans à s’abstenir de toute querelle avec le mouvement Amal, et ce pour permettre aux efforts de Hassan Nasrallah d’aboutir », peut-on lire dans un communiqué publié samedi par le département média au sein du courant aouniste. Quelques minutes plus tard, le mouvement Amal lui emboîtait le pas. Le Hezbollah serait intervenu pour calmer le jeu, notamment auprès du CPL, croit savoir un proche de Nabih Berry contacté par L’Orient-Le Jour, accusant ouvertement Gebran Bassil de bloquer le processus gouvernemental. Selon lui, « le chef du CPL paralyse les tractations, en quête d’un compromis politique élargi qui assurerait son accession à la présidence de la République en 2022 ».

« Sur la base de l’initiative Bassil »

Ces accusations, les aounistes les rejettent catégoriquement. Ils vont même jusqu’à faire valoir que les contacts actuellement en cours « se font sur la base de l’initiative de Gebran Bassil, que Hassan Nasrallah a saisi au vol », pour reprendre les termes d’un proche du chef du CPL. Il faisait ainsi allusion à l’appel que le député de Batroun avait lancé à son « ami » Hassan Nasrallah, lors de son point de presse tenu le 20 juin, pour intervenir dans les tractations gouvernementales. Il avait également accusé Nabih Berry d’œuvrer pour remplacer la parité islamo-chrétienne par un système de partage par tiers (entre chrétiens, sunnites et chiites). Le dignitaire chiite s’était dit prêt à répondre favorablement à cet appel… tout en remettant M. Bassil à sa place, et posant quelques conditions, dont le maintien de l’initiative de son… ami Nabih Berry.

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Quoi qu’il en soit, une source proche du chef du CPL se contente de faire savoir que « les idées que M. Bassil avait proposées et qui ont été évoquées avec les représentants du Hezbollah (lors des récentes réunions entre les deux parties) comportent les contours d’une solution globale », sans donner plus de détails. « Il reste que le Premier ministre désigné devrait se résoudre à former son équipe », estime le proche de M. Bassil.

De son côté, le Premier ministre désigné, Saad Hariri, pourrait rentrer à Beyrouth dans les prochaines heures, après une tournée qui l’avait mené aux Émirats arabes unis ainsi qu’en Turquie, où il s’est entretenu avec le président Recep Tayyip Erdogan.

La rue risque de devenir incontrôlable, comme l’a montré la colère populaire qui a explosé sur le terrain samedi après-midi, le dollar poursuivant sa flambée et frôlant la barre des 18 000 livres libanaises contre un billet vert sur le marché noir. À cela s’ajoute le fait que les subventions sur l’importation des carburants et autres produits de première nécessité seront...

commentaires (14)

Mr. Hariri donnez votre démission au lieu d'aller in Giro comme on dit en italien, ça suffit maintenant .....

Eleni Caridopoulou

18 h 18, le 28 juin 2021

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Commentaires (14)

  • Mr. Hariri donnez votre démission au lieu d'aller in Giro comme on dit en italien, ça suffit maintenant .....

    Eleni Caridopoulou

    18 h 18, le 28 juin 2021

  • Rien ne semble inquiéter ce chef d'Etat. Il continue sa vie paisiblement. Il est évident que dans de telles circonstances, une armée touchée profondément par la crise gratuite et sans fin, ne peut rester muette, ni à l'écart des événements. Il n'y a plus de lois, ni de République mais, une seule personne qui persiste dans la perpetuation de la crise, sans aucun effort pour aider à résoudre quoi que ce soit. En réalité, ce qui se passe est hautement criminel vis-à-vis de la nation.

    Esber

    14 h 48, le 28 juin 2021

  • ARTICLE INTERESSANT.

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 46, le 28 juin 2021

  • "Il a remis Bassil à sa place" .Pas besoin de le répéter quand même c'est votre interprétation perso. Il est des personnes qui savent d'eux-mêmes même où et comment se placer .

    Hitti arlette

    14 h 26, le 28 juin 2021

  • L' affreux Iznogoud veut etre calife a la place du calife...

    LeRougeEtLeNoir

    13 h 52, le 28 juin 2021

  • ON A EU UN MABHOUL COMME PREMIER MINISTRE. ET ON LE PROTÈGE ENCORE.

    Gebran Eid

    13 h 03, le 28 juin 2021

  • This guy is not making any sense to anyone anymore ! No one has ever told him that he must count on himself instead of running around like a lost soul ?

    Wow

    12 h 59, le 28 juin 2021

  • Vraiment? Hariri se rend en Turquie pour rencontrer Erdogan? Dans quel but dites-nous? Mêler la Turquie dans nos problèmes internes comme cela on passera de la peste au choléra? Je préfère croire qu’il y va dans le but de connaître les magouilles qui se sont faites dans les transactions des bateaux de fioul pour enfin coincer le poulain du président avec des preuves écrites noir sur blanc sur ce que ces derniers nous ont coûté sans jamais bénéficier d’électricité H/24 ni payer les factures entassées. Ça vaudrait le déplacement dans ce là.

    Sissi zayyat

    11 h 36, le 28 juin 2021

  • Effectivement. Les libanais n'ont pas d'essence et lui se déplace en jet privé. A cela s'ajoute la quantité de CO2 émise pour déplacer une seule personne.

    NASSER Jamil

    11 h 19, le 28 juin 2021

  • serieusement ? on veux faire accroire que les pietres dirigeants chefs de partis sont influences par l'opinion de leurs partisans ? serieusement ? appeler au calme sur les reseaux sociaux parce que ca les aide a mieux faire quoi ? continuer a se foutre de nos gueules ?

    Gaby SIOUFI

    10 h 52, le 28 juin 2021

  • C’est étrange que personne ne commente les raisons des visites de Hariri en Turquie, comme si ce pays avait maintenant une influence décisive sur la politique interne libanaise; merci de nous éclairer!

    Sam

    10 h 12, le 28 juin 2021

  • Saad Hariri doit posséder énormément de dollars frais pour se permettre d’être en permanence à l’extérieur du Liban pendant que la majorité de la population mendie durant des heures quelques litres d’essence pour pouvoir aller à leur boulot et encaisser un salaire de misère

    Lecteur excédé par la censure

    10 h 08, le 28 juin 2021

  • Combien coûtent ces voyages, Monsieur Saad Hariri...? Le peuple se meurt de faim et vous vous promenez en avion ici et là...alors que ce ne sont certainement pas ces visites dans d'autres pays qui résoudront le problème principal et urgent ici au Liban: un gouvernement !!! Entre nous...un petit déplacement à Baabda coûterait moins cher...mais demande par contre un certain courage...l'auriez-vous ??? - Irène Saïd

    Irene Said

    09 h 15, le 28 juin 2021

  • La rue va devenir tres bientôt incontrôlable …. Les FSI et l’armée ont faim comme la grande majorité de la population. Les gardes de corps des politiciens ne pourront jamais contenir une foule déchaînée. C’est le début de la fin de toute cette crasse politique

    Lecteur excédé par la censure

    09 h 15, le 28 juin 2021

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