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Nos Lecteurs ont la Parole

Et encore la crise libanaise

Quels problèmes se posent à notre pays !

Quelles solutions en vue !

Une approche rapide des problèmes libanais nous éclaire sur les failles et les pratiques poursuivies depuis des dizaines d’années. Une apparence d’État, géré par un cartel politique, corrompu et profiteur. Un peuple aveuglé et mal guidé, suiveur et profiteur. Un laisser-faire au profit du cartel politique et administratif. À croire que les dieux qui veulent nous punir ont exaucé nos prières de protéger nos responsables. Rappelons qu’un mandat du général-président Fouad Chéhab a été capable d’asseoir une culture et édifié un État. Mais un seul mandat était insuffisant. Par la suite, va prédominer l’esprit clanique, familial et surtout communautaire. Ajoutons à ce tableau les influences de courants politiques venant de pays étrangers et voisins.

Y a-t-il quelque chose, une faille, un vice dans notre identité ? Pourquoi s’accommode-t-on facilement à cette désorganisation ambiante ? Beaucoup de libertés individuelles en apparence, mais peu d’État organisateur.

Cela profite au cartel gouvernant. En fait, on s’identifie en cherchant à être l’autre objet, être comme lui. On s’identifie à notre gouvernant, celui même qui abuse et profite de nous. La notion d’identification modifie la conception du sujet et du rapport à l’autre. L’identité n’est pas préalable au processus d’identification, celui-ci participe à sa constitution. Cela démontre l’implication intime de l’autre dans la constitution même de notre sujet. La dominante constitutive de l’identité est restée floue et ambivalente. La majorité des Libanais est séduite par ses mentors érigés en responsables. Ceux-là mêmes qui sont les prétendus défenseurs du clan et de la tribu. Ceux-là mêmes qui n’ont pas construit l’État souverain et rassembleur. Ceux-là mêmes qui ont flatté l’identité confessionnelle. Il était plus facile aux politiciens de jouer le clan pour asservir les suiveurs. La situation se dégrade et personne n’envisage une voie de sortie.

Les responsables décrivent et justifient le déficit de l’État de façon innocente et explicative. C’est-à-dire leur propre faillite, leur propre vol des richesses du pays. Mais qui va défendre le pays ? Qui doit tracer les plans d’avenir ? Qui doit guider nos jeunes générations ? Sûrement pas ce cartel de politiciens qui a entraîné le pays au naufrage. C’est ce cartel à la Pablo Escobar qui a dominé le pays, falsifié les comptes et noyé le pays dans la dette, volé les biens des particuliers avec la complicité de la banque centrale. Rappelons que Pablo Escobar avait été élu au Parlement colombien malgré ses exploits de trafic de drogue et des milliers de morts à son actif. Le pauvre peuple l’a pleuré pour ses bonnes actions (constructions de stades sportifs, d’habitations, d’écoles, et aides en tout genre pour les pauvres).

Au Liban, notre gouvernement fantôme se cache derrière sa démission et refuse tout dialogue constructif avec les organismes internationaux. En fait, un gouvernement devrait prendre en charge les « contingences », les événements imprévisibles (politiques, économiques, conflits sociaux, fonctionnement des services publics) d’après la remarque du président Charles de Gaulle.

Au Liban, nous ne pouvons plus soigner nos malades. Notre collègue le docteur Georges Ghanem lance un appel au secours, au nom du groupe « les Blouses blanches », aux instances internationales pour une aide d’urgence.

Les pays amis peuvent travailler avec des équipes nouvelles au Liban. Un nouveau gouvernement fiable et responsable pourra redresser la situation. Malgré la complexité de l’humain, un Liban libre peut soutenir une société multiple vivant en bonne entente. Cela nécessite des responsables honnêtes, hommes et femmes ayant le sens de l’État. Beaucoup reste à faire pour une vision saine de l’avenir du Liban. Une paix sociale, un Liban libre et indépendant, un Liban collaborant avec les équipes internationales dans la recherche en tout genre. La vision d’avenir dans une démocratie libre et des représentants élus proprement. Une vision d’avenir en épurant notre identité, évitant les escrocs qui sont élus avec les slogans « par la vie, par le sang, nous défendons notre chef ». L’appauvrissement de la société va entraîner les escrocs à mieux exploiter le peuple. Mais on peut sortir de ce piège. Loin du pessimisme dominant et loin d’un optimisme candide, le Liban va être sauvé des multiples Escobar. Des organismes mondiaux sont prêts à nous aider au niveau de la santé, de l’énergie, de l’éducation et de la reconstruction. Dans ce contexte, les militaires ont aussi un grand rôle à jouer pour rétablir la paix intérieure et assurer la paix aux frontières.Pour développer le pays, il faut du courage, de l’honnêteté et sûrement du dévouement et du savoir-faire. Défendre les communautés, c’est la voie vers des conflits permanents et la balkanisation du Liban. Défendre les grands principes d’un État assaini, c’est protéger les communautés et assurer la sécurité pour tous.

Dr Adel AKL

Psychiatre, psychanalyste

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Quels problèmes se posent à notre pays ! Quelles solutions en vue ! Une approche rapide des problèmes libanais nous éclaire sur les failles et les pratiques poursuivies depuis des dizaines d’années. Une apparence d’État, géré par un cartel politique, corrompu et profiteur. Un peuple aveuglé et mal guidé, suiveur et profiteur. Un laisser-faire au profit du cartel politique et...

commentaires (1)

Cher ami, la plume se porte bien, mais c'est le pays qui a ete deplume.

SATURNE

21 h 39, le 22 juin 2021

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Commentaires (1)

  • Cher ami, la plume se porte bien, mais c'est le pays qui a ete deplume.

    SATURNE

    21 h 39, le 22 juin 2021

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