La France est passée hier à la vitesse supérieure en brandissant la menace d’une forme de mise sous tutelle internationale du Liban, si le blocage gouvernemental persistait alors que les services publics s’effondrent l’un après l’autre.
« Nous travaillons techniquement avec plusieurs partenaires de la communauté internationale pour qu’à un moment donné, (...) si l’absence de gouvernement persistait dans l’irresponsabilité, on puisse assurer un système de financement sous contrainte internationale afin de garantir le maintien des activités essentielles (au Liban) en soutien au peuple libanais », a annoncé le président français, Emmanuel Macron, lors d’une conférence de presse à Paris, avant les sommets du G7 et de l’OTAN.
M. Macron, qui répondait à la question d’un journaliste, n’a pas donné davantage de précisions sur ce « système de financement sous contrainte internationale ». Celui-ci devrait cependant être considéré sous l’angle des pressions et des sanctions que Paris a décidé récemment de mettre en place, après avoir désespéré de voir la classe politique assumer ses responsabilités en formant un gouvernement capable de freiner l’effondrement dans lequel le pays est engagé depuis des mois et qui commence aujourd’hui à prendre des proportions inquiétantes à tous les niveaux.
Face à l’impasse persistante, la France, rappelle-t-on, avait décidé de sanctionner des personnalités libanaises jugées responsables du blocage du processus gouvernemental ou soupçonnées de corruption, en leur interdisant l’accès de son territoire. Une décision qui avait amené le chef du Quai d’Orsay, Jean-Yves Le Drian, à venir à Beyrouth en mai pour en informer les dirigeants libanais. M. Le Drian n’avait toutefois pas précisé quelles étaient les personnes concernées.
À plusieurs reprises dans son intervention au sujet du Liban, M. Macron a fait référence à « l’irresponsabilité » de la classe politique. « Les Libanais attendent un gouvernement, des réformes et de la responsabilité », a-t-il dit, alors qu’à Beyrouth, la guerre verbale et les échanges d’accusations d’hégémonie avaient repris de plus belle hier entre d’une part la Maison du Centre et d’autre part Baabda et le CPL. « Nous continuons à avancer sur l’aide aux ONG et à la population et je continue pour ma part à défendre la feuille de route que nous avions proposée en septembre dernier et à mettre une pression maximale pour qu’un gouvernement soit formé avec des personnalités qui pourront porter un projet de réformes », a affirmé le président français, avant d’ajouter : « Nous restons investis (au Liban) mais je ne peux pas me substituer à celles et ceux qui tiennent le système avec toutes ses malfaçons et ses déséquilibres. J’espère que l’esprit de responsabilité qui fait défaut depuis plusieurs mois aura un sursaut. »
Sur un autre plan, Emmanuel Macron a souligné que l’Iran « reste un facteur de déstabilisation dans la région, à travers ses alliés et ses milices en Syrie, en Irak et au Liban ». Il a évoqué dans ce cadre « le côté biface du Hezbollah qui est à la fois un parti et un interlocuteur politique présent au Parlement libanais et un mouvement terroriste qui déstabilise profondément le pays », soulignant la nécessité d’un règlement de ce dossier « par un double mécanisme de la contrainte et du dialogue ».
Pourquoi le Liban est une nation en proie depuis des siècles aux perpétuelles et insolubles crises? 1. La dernière et bien le blocage gouvernemental et l’effondrement des services publics et de l’économie. 2. Une construction artificielle après des siècles de dominations étrangères à partir de tribu disparate conduite par des chefs féodaux ayant des appartenances ethniques et religieuses absolument étanches. 3. Le récit national écrit depuis l’Independence fut saboté en permanence, il n’a pas réussi à en faire une nation. 4. L’ascenseur social à réussi à envoyer dans l’émigration les talents, il fut remplacé pour les résidents par l’ascenseur mafieux.
19 h 04, le 11 juin 2021