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Économie - Électricité

EDL : accord pour un déblocage de crédits cette semaine

EDL : accord pour un déblocage de crédits cette semaine

La réunion entre le Premier ministre sortant Hassane Diab, les ministres sortants des Finances, Ghazi Wazni, des Télécoms, Tala Hawat, et de l’Énergie et de l’Eau, Raymond Ghajar, semble avoir porté ses fruits quant à un dénouement temporaire de la crise du carburant. Photo DR

Alors que le rationnement en électricité se poursuit sur l’ensemble du pays et que les Libanais craignent un black-out total à désormais très court terme tel qu’annoncé début mai par Électricité du Liban (EDL), plusieurs haut responsables se sont réunis hier afin de trouver une issue au problème de financement de carburant destiné aux centrales du fournisseur public.

Attendu toute la journée, le dénouement s’est concrétisé en milieu de soirée à l’issue d’une réunion entre le Premier ministre sortant Hassane Diab, les ministres sortants des Finances, Ghazi Wazni, des Télécoms, Talal Hawat, et de l’Énergie et de l’Eau, Raymond Ghajar. C’est ce dernier qui a annoncé que « la ligne de crédit exceptionnelle », signée plus tôt dans la journée par le chef de l’exécutif et le président Michel Aoun, allait permettre à la Banque du Liban (BDL) de payer une partie du carburant commandé dans « deux ou trois jours ». Le haut responsable a également indiqué que des navires de carburant devaient accoster au Liban dans le même délai. Cela pourra permettre de rétablir « progressivement » un niveau de production « normal » en électricité afin de tenir « jusqu’à l’été » en attendant une solution définitive aux problèmes de financement d’EDL en plein contexte de crise approfondie. Solution qui ne pourra venir, selon lui, que via la formation d’un nouveau gouvernement ou l’importation de carburant d’Irak à des prix raisonnables et avec un paiement différé – une piste qui avait déjà été évoquée il y a plusieurs mois mais dont la viabilité avait été remise en question suite à l’identification de plusieurs problèmes.

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Le ministre a, de plus, indiqué qu’une réunion consacrée à ce dossier s’était tenue en Irak entre des responsables des deux pays la semaine passée, notamment à propos de la définition du mécanisme de règlement. L’accord avec l’Irak porterait sur 500 000 tonnes de « mazout fuel », un type de carburant consommé par une partie des centrales du pays.

« Lettre officielle »

La réunion d’hier soir suit l’annonce faite plus tôt dans la journée par le chef d’État, Michel Aoun, qui avait affirmé, sur son compte Twitter, que la crise du carburant d’EDL « se (dirigeait) vers un dénouement ». En effet, suite à l’instigation du président de la République et à une réunion entre le gouverneur de la BDL, Riad Salamé, et Ghazi Wazni la semaine dernière, ce dernier a finalement transféré hier à Hassane Diab une demande que le président du Conseil a officiellement portée à Michel Aoun. Tous deux ont alors approuvé et signé une avance « exceptionnelle » au fournisseur public. Sans en préciser le montant, cette avance du Trésor à EDL en devises doit donc servir à acheter le carburant nécessaire, a rappelé hier Ghazi Wazni.Selon une source proche d’EDL, il s’agit de la même avance de 300 milliards de livres libanaises (200 millions de dollars au taux officiel), votée fin mars par le Parlement et dont seule une petite partie a été débloquée il y a une semaine. « Seule une ligne de crédit d’environ 14 millions a été débloquée, servant à régler un petit chargement de fuel destiné à la centrale de Zouk (Kesrouan) », indique la source. Cette dernière rappelle que les 14 millions faisaient partie d’une autre sous-enveloppe de 62 millions prélevée sur l’avance totale, un montant approuvé par Ghazi Wazni dans le cadre des procédures habituellement prévues mais qui n’avait finalement pas été intégralement débloqué par la banque centrale, à qui incombe la tâche d’effectuer les règlements. La source a ajouté espérer que le processus « ne traînera pas davantage » dans la mesure où EDL ne fait plus fonctionner qu’un peu plus de 700 mégawatts (MW) sur les plus de 1 800 MW qu’elle peut mobiliser en temps normal. Pour rappel, l’avance votée fin mars avait été bloquée suite à un recours déposé par des députés des Forces libanaises devant le Conseil constitutionnel, qui avait dû finalement lever sa suspension au bout de deux semaines, faute de quorum. Une source anonyme, citée par le Daily Star hier, a pour sa part indiqué que c’est Riad Salamé qui avait demandé aux chefs de l’État et du gouvernement de signer une « lettre officielle » – référence à l’autorisation exceptionnelle approuvée et signée hier – afin qu’il puisse procéder à l’ouverture des crédits nécessaires.Aucune information n’a toutefois filtré quant à la possibilité que la banque centrale doive désormais puiser dans ses réserves en devises obligatoires pour financer ce prêt, alors que ses réserves disponibles ont atteint un seuil critique, finançant des mécanismes de subventions aux importateurs de denrées essentielles depuis le début de la crise économique et financière que traverse le Liban il y a bientôt deux ans.

Rationnement des générateurs

L’intervention des hauts responsables fait suite à l’annonce samedi du président du syndicat des propriétaires de générateurs privés, Abdo Saadé, d’un possible rationnement imposé par ces derniers de cinq heures par jour, divisé entre la nuit et le jour, dès cette semaine à cause de la pénurie de mazout à laquelle sont confrontés de nombreux secteurs depuis plusieurs semaines. Le même jour la Direction générale du pétrole, rattachée au ministère de l’Énergie, a qualifié de « prétextes » les arguments invoqués, en assurant que « tous (ses) indicateurs montraient » que le marché était suffisamment approvisionné en mazout.

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Néanmoins, l’Agence nationale d’information (ANI, officielle) a rapporté hier la mise en application de ce rationnement par les propriétaires de générateurs exerçant à Nabatiyé (Liban-Sud) au cours du week-end dernier. Illégaux et affichant des tarifs plus élevés que la production publique, les générateurs privés sont cependant tolérés et rendus nécessaires depuis des décennies pour pallier le rationnement chronique d’EDL. Par ailleurs, l’Office des eaux du Liban-Sud et celui de la Békaa ont également publié des communiqués hier prévenant du risque rencontré par l’approvisionnement en eau en raison des coupures prolongées du courant électrique dans la région et de la difficulté d’approvisionner les générateurs en mazout. Le premier a ainsi déclaré que « la majorité » de ses stations ont arrêté de fonctionner, tandis que le second a demandé aux résidents de la région de rationner leur consommation d’eau pour les mêmes raisons.

Alors que le rationnement en électricité se poursuit sur l’ensemble du pays et que les Libanais craignent un black-out total à désormais très court terme tel qu’annoncé début mai par Électricité du Liban (EDL), plusieurs haut responsables se sont réunis hier afin de trouver une issue au problème de financement de carburant destiné aux centrales du fournisseur public.Attendu toute...

commentaires (5)

Non seulement ils vont se servir des réserves obligatoires mais en plus ce sera pour se servir au passage à nouveau de l’argent de ces mêmes pigeons de déposants pour ensuite leur faire subir le rationnement en électricité et en prime des menaces de black-out une fois l’argent dilapidé. Ils ne renonceront jamais jusqu’au dernier denier des déposants. Ce n’est pas pour rien qu’ils restent cramponnés à leurs postes, il y a encore quelques miettes à laper.

Sissi zayyat

16 h 18, le 09 juin 2021

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Commentaires (5)

  • Non seulement ils vont se servir des réserves obligatoires mais en plus ce sera pour se servir au passage à nouveau de l’argent de ces mêmes pigeons de déposants pour ensuite leur faire subir le rationnement en électricité et en prime des menaces de black-out une fois l’argent dilapidé. Ils ne renonceront jamais jusqu’au dernier denier des déposants. Ce n’est pas pour rien qu’ils restent cramponnés à leurs postes, il y a encore quelques miettes à laper.

    Sissi zayyat

    16 h 18, le 09 juin 2021

  • Et voilà ils ont commencer à pomper les réserves obligatoire !! Mais comme ils s’en foutent je pense que plus aucuns épargnant libanais émigrés n’enverra plus sont argent dans les banques libanaise

    Bery tus

    14 h 42, le 08 juin 2021

  • "Le même jour la Direction générale du pétrole, rattachée au ministère de l’Énergie, a qualifié de « prétextes » les arguments invoqués, en assurant que « tous (ses) indicateurs montraient » que le marché était suffisamment approvisionné en mazout." Pas seulement en mazout! Il est "suffisamment approvisionné" en essence également: il suffit de voir les stations fermées(Wardieh entre autres) et les files de voitures devant celles qui sont encore ouvertes, attendant des heures pour obtenir 5 ou 10 litres d'essence! . Mais ils nous prennent pour des idiots ou quoi?

    Georges MELKI

    10 h 48, le 08 juin 2021

  • D’où vient cet argent? Le gouvernement vole qui cette fois? Les réserves obligatoires, l’or ? Pour une fois dans votre vie, soyez transparents et ne mentez plus à la population

    Lecteur excédé par la censure

    06 h 33, le 08 juin 2021

  • C’est bien. C’est très bien. Populiste en tout cas. Mais ont-ils une vision stratégique? Comment prévoient-ils que ça se passe en juillet, en août, en septembre, etc.? Gebran va abracadabrer? On va guerreciviler? Zorro va arriver?

    Gros Gnon

    05 h 30, le 08 juin 2021

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