Bien qu’il soit ancré dans le quotidien des Libanais depuis des décennies, le dossier de l’électricité est décidément devenu très difficile à suivre. Début mai, le fournisseur d’État, Électricité du Liban (EDL), communiquait à des Libanais embourbés dans la crise depuis près de deux ans un programme de mise à l’arrêt progressif de ses centrales terrestres s’étalant du 18 mai au 22 juin. Une mesure prise en réaction à la suspension d’une avance du Trésor de 300 milliards de livres (200 millions de dollars au taux officiel), décidée par le Conseil constitutionnel après le dépôt d’un recours par des députés des Forces libanaises. Le montant qui devait être octroyé à EDL devait permettre le financement de l’achat de carburant pour ses centrales pour environ deux mois. Toutefois, la donne semble avoir changé depuis, à en croire plusieurs sources qui suivent le dossier. L’une d’entre elles, proche d’EDL, a indiqué à L’Orient-Le Jour que le plan de rationnement du fournisseur avait été rendu caduc par la décision de Karpowership – filiale de l’opérateur turc Karadeniz – de mettre à l’arrêt les deux navires-centrales que le Liban lui loue depuis 2013 – l’Orhan Bey, qui est arrimé à Jiyé, et le Fatmagül Sultan, à Zouk. Un arrêt décidé pour protester contre les retards de paiement du Liban vis-à-vis de Karpowership qui a évoqué une ardoise de 180 millions de dollars d’arriérés. Les poursuites judiciaires visant l’entreprise pour des faits relevant de la corruption – qu’elle dément – ont aussi pesé dans la balance.
Période estivale
Conséquence : alors qu’EDL parvenait encore fin avril à exploiter 1 200 mégawatts (MW) sur les plus ou moins 1 800 qu’elle peut mettre en service à pleine capacité, la déconnexion subite de ces deux centrales flottantes a radicalement changé la donne. « Sur les 380 MW déployés par les deux barges, seuls 240 MW étaient en service à cause du rationnement. Ces 240 MW ont été perdus et en partie compensés par la mise en service d’autres unités de production réparties sur l’ensemble du réseau de centrales et qui étaient mises à l’arrêt », expose la source. Elle ajoute que le fuel qui devait être consommé par les barges a été redirigé vers d’autres unités de production.
« En tout et pour tout, EDL fait actuellement fonctionner 960 MW, ce qui lui permet d’assurer 12 heures d’électricité en moyenne par jour à Beyrouth et environ 8 heures dans les autres régions. Ces moyennes sont théoriques dans la mesure où elles peuvent baisser si la consommation augmente soit à cause de la chaleur (les Libanais étant nombreux à être équipés de climatiseurs), soit parce qu’il y a plus d’abonnés actifs sur le réseau, un scénario aussi probable qu’imminent avec l’arrivée de l’été », indique encore la source. Si la crise et le Covid-19 ont fait fondre la fréquentation touristique en 2020, le Liban n’a pas encore été complètement abandonné par sa diaspora, à en croire l’Association des agences de voyages et de tourisme au Liban (Attal) qui s’attend à ce que les Libanais du Golfe et d’Afrique soient au rendez-vous.
Les aménagements effectués par EDL ne vont cependant pas lui permettre de tenir longtemps. « Le fournisseur est sur le fil et il lui sera difficile de maintenir sa production au-delà de début juin si des fonds ne sont pas débloqués pour payer ses commandes de carburant », confirme la source précitée, qui compte sur le déverrouillage rapide de la loi débloquant les avances du Trésor. Le Conseil constitutionnel ne peut, lui, pas se réunir faute de quorum, après le décès de trois de ses membres – dont un récemment — et la difficulté de nommer un remplaçant en raison d’un contexte politique tendu. La session actuellement ouverte pour examiner le recours arrive à terme demain (le 26 mai), ce qui devrait donc entraîner la fin de la suspension de la loi concernée.
Mais les nouvelles du fournisseur ne sont pas toutes mauvaises. « EDL a réussi à sécuriser des fonds pour payer une partie de son carburant en accélérant la collecte des factures qui avait été interrompue pendant trois mois dans le sillage de la double explosion du 4 août qui a détruit Beyrouth et son port », signale une seconde source qui suit l’actualité du fournisseur de près. Situé juste en face de la zone portuaire, le siège central d’EDL a été lui aussi partiellement détruit, même si ses fondations ont résisté au choc. « En plus des pertes humaines, le centre de commande national qui permettait de gérer le réseau et le centre de facturation ont également été soufflés », rappelle cette seconde source.
EDL aurait ainsi pu dégager un montant de plusieurs millions de dollars – 10 millions, selon le président de la commission parlementaire des Travaux publics, des Transports, de l’Énergie et de l’Eau, le député Nazih Najm, qui avait été contacté la semaine dernière par nos confrères de L’Orient-Today ; 6 millions, selon la première source précitée. La possibilité qu’EDL ait pu sécuriser davantage de fonds a été évoquée hier par certaines sources sans que cela ne puisse toutefois être confirmé. Pour rappel, le fournisseur compte depuis 2012 sur des sous-traitants privés pour collecter les factures et effectuer les opérations de maintenance du réseau sur la quasi-totalité du territoire. Bien que ses revenus soient en livres, une importante partie des frais d’EDL restent facturés en dollar, ce qui pose problème compte tenu de la dépréciation brutale de la livre depuis le début de la crise. Quant au déblocage de l’avance, s’il a lieu, il ne suffira bien entendu pas à régler tous les problèmes du fournisseur. Ses capacités sont insuffisantes pour répondre à la demande et les avances du Trésor coûtent cher, ses tarifs étant gelés depuis les années 1990. EDL a de plus la particularité de cristalliser les tensions entre les différents camps politiques qui se disputent le pouvoir dans le pays.
Conclusion?.. En attendant la charité des pilleurs , les libanais continuent à payer leur factures de tous les services qu’ils ne leur sont pas rendus comme des toutous et attendent sagement le black-out qui sera suivi de la crise de pénurie d’eau puisque les politiciens et leurs adeptes ont des piscines à remplir, et pour terminer ils se verront transformés en végétariens puis végétaliens puis brouter de mauvaises herbes par la force des choses mais toujours en la bouclant de force, pétrifiés et attendant le pire comme s’il existait encore pire que ce qu’ils sont en train de vivre. INCROYABLE MAIS VRAI. L’histoire n’épargnera ni les vendus ni le peuple libanais qui s’est distingué par son obéissance coupable et son attitude plus qu’impardonnable. Une désobéissance civile n’a effleuré l’esprit d’aucun de ces opposants qui brassent du vent comme tous les autres irresponsables qui ont tué ce pays et pourtant personne ne leur aurait reproché cet acte patriotique et pacifique pour faire dégager les vendus à cours d’argent et de pouvoir.
16 h 52, le 25 mai 2021