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Nos Lecteurs ont la Parole

La subjectivité internationale : Gaza encore une fois sous les bombes

L’euphémisme prend encore une fois son envol quand il s’agit d’Israël dans le discours de plusieurs politiques et médias américains, canadiens et occidentaux. Ces derniers dénoncent la montée in crescendo de violences, « Israël vit une autre nuit sous les tirs de roquettes du Hamas », « L’État hébreu a le droit de se défendre », selon Joe Biden. Le dilemme du président américain demeure la sécurité de l’État juif. « La question est de savoir comment arriver à un point où il y a une réduction significative des attaques, en particulier les attaques aux roquettes qui sont tirées sans discernement dans les centres de population », a-t-il ajouté en parlant des tirs palestiniens. En outre, le gouvernement allemand justifie l’injustifiable, réclamant le droit d’Israël à se défendre. Entre-temps, l’armée israélienne pilonne et bombarde par ciel et par terre Gaza sans répit. Les Gazaouis n’ont nulle part pour fuir leur prison à ciel ouvert, aucune échappatoire à leur malheur qui date du 15 mai 1948, al-Nakba. Cette scène familière ad nauseam depuis la création de l’État d’Israël, récemment nommé l’État juif, est devenue monnaie courante dans les territoires occupés, ce qui ne fait qu’exaspérer la population palestinienne qui vit au jour le jour la colonisation.

Cependant, les civils palestiniens sont en porte-à-faux entre l’opinion pro-israélienne et le pouvoir palestinien politique corrompu et affaibli par la politique musclée d’Israël qui à son détriment a contribué à la création du Hamas, une mouvance politico-religieuse armée, plus radicale que celle de Yasser Arafat (Fateh), leur ancien ennemi juré, chassé du Liban en 1982 et assigné à résidence dans son quartier général de la Mouqataa en Cisjordanie par le gouvernement israélien.

Récemment, la menace de l’expropriation et le déplacement des familles de Cheikh Jarrah témoignent encore une fois de la violence systématique d’un État qui crie au loup pendant qu’il s’acharne sur une population civile qui vit depuis les années 1920 un long cauchemar comparé, à raison, à l’apartheid, une colonisation sans merci et sans fin.

Cependant, les voix palestiniennes et propalestiniennes sont condamnées au silence, étouffées, muselées, voire pire, interdites. Néanmoins, quelques voix occidentales et juives s’indignent contre la politique coloniale de l’État d’Israël. Par ailleurs, en France, les manifestations propalestiniennes sont vite interdites afin d’éviter des débordements antisémites, selon le préfet de police de Paris Didier Lallement et le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. « On ne peut pas avoir de manifestation de haine, de manifestation antisémite », a déclaré vendredi M. Darmanin.

Critiquer Israël et ses ambitions coloniales s’avère dangereux. L’opinion internationale semble amnésique quand il est question de la politique coloniale de l’État juif ; elle s’abstient de se rappeler qu’une nation dont le nom Palestine a autrefois existé et qu’un peuple à présent bombardé, asphyxié et exproprié ne réclament que dignité sur ses territoires confisqués et coupés en mille morceaux.

En effet, l’intervention israélienne ne se limite pas aux territoires occupés, elle va au-delà des frontières physiques atteignant chaque voix qui s’élève contre elle, l’accusant de crime de lèse-majesté. À vrai dire, l’État hébreu ne se différencie pas de Hamas – qui privilégie son agenda politique au détriment des civils palestiniens qui payent dur la surenchère politique de leurs dirigeants sans scrupule –, ni de Reccep Tayyip Erdogan, ni de Poutine… ni de tous les régimes dictatoriaux qui évincent leurs opposants.

En conséquence, rien ne dure, même la guerre ; les violences prendront fin un jour sans pouvoir régler la crise israélo-palestinienne, autrement dit l’occupation israélienne, mais au contraire, plusieurs pays se dépêcheront au chevet de l’État juif, le soulageront en lui envoyant encore plus d’armes. Dès lors, la frustration, le désespoir et la haine s’enracineront de plus en plus chez les Palestiniens et l’opinion publique arabe qui constatent amèrement la fin et la disparition d’un pays (les accords Sykes-Picot, 1916 et la déclaration Balfour, 1917), d’une ville sainte (Trump) et d’un peuple.

Force est de constater que la violence engendre la violence et l’injustice nourrit la haine.

Il est temps que les États-Unis arrêtent de rechigner à intervenir pour mettre fin à la violence, à la haine et à la destruction d’un peuple meurtri par leur ami problématique, Israël, auquel ils fournissent des armes estimées à des milliards de dollars, amassés coûte que coûte par des contribuables américains qui dénoncent en partie la politique coloniale d’Israël (Nikolas Kristof, Thomas Friedman...).

Un peu d’objectivité, de justice et d’humanité pourrait changer la donne palestinienne, qui jette sur le monde un regard noir nourri par l’injustice et la violence, leur pain quotidien.

Canada

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L’euphémisme prend encore une fois son envol quand il s’agit d’Israël dans le discours de plusieurs politiques et médias américains, canadiens et occidentaux. Ces derniers dénoncent la montée in crescendo de violences, « Israël vit une autre nuit sous les tirs de roquettes du Hamas », « L’État hébreu a le droit de se défendre », selon Joe...
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