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Nos Lecteurs ont la Parole

À la recherche toujours de notre entité perdue

Aux environs de 1200 av. J.-C., les Phéniciens, qui n’ont jamais pu se réunir autour d’un objectif commun apte à les rassembler dans une même entité nationale à l’instar des autres peuples de la région, se sont différenciés par leur appartenance à leur cité-État. C’est ainsi que les uns et les autres ne se reconnurent qu’à travers leur identité spécifique, comme le prouve l’histoire. Ils étaient ainsi sidoniens ou tyriens ou autre, mais pas phéniciens. Pourtant, ils savaient très bien que dans la vie et pour se définir, il fallait en premier créer un royaume ou autre entité politique à l’instar des Grecs ou des Assyriens. À la place de cela, chaque minicité-État avait noué des ententes de subordination à telle ou telle puissance régionale. Pharaonienne pour Byblos et perse pour Tyr. Seul avantage de cet état de soumission aux différentes puissances de l’époque : une activité économique fleurissante avec la vente du bois de cèdre ; les commerçants doués furent connus dans le monde entier et diffusèrent le premier véritable alphabet araméen-cananéen qui a supplanté l’écriture cunéiforme.

Des milliers d’années plus tard et à l’aube de l’indépendance, l’histoire ne fait que se répéter. Malgré son attachement à la France, le patriarche Hoyek se dirigea vers Paris et avec une délégation en août 1919, il eut le courage d’opter pour le Grand Liban... Le Liban de la souveraineté, de l’indépendance et de l’ouverture. Un Liban unique, unifié et non confessionnel dans ses frontières géographiques historiques comme les frontières de Fakhreddine. Et quand naquit le Liban de 1943, ce slogan « deux négations ne font pas une nation » commença à diviser les Libanais. Et depuis, chaque sept ans, le pays toujours à la recherche de son entité nationale sera secoué par des miniguerres fratricides, les musulmans étant tantôt avec le nassérisme et tantôt avec la cause palestinienne qui causa la guerre civile de 1975, et les chrétiens essayant de se tourner vers l’Occident comme unique sauveur. Enfin, nous voilà en 2019. On avait cru à un certain moment que l’État de droit de Fakhreddine avait gagné le pari de bâtir un État laïc. Mais ce rêve ne tarda pas à se dissiper. Et de nos jours, en 2021, avec six chefs de tribu vendus au diable, le peuple crève de faim et se débat dans un état de soumission à l’Iran ou à la Syrie. Au lieu de bénéficier d’une économie fleurissante comme ce fut le cas avec nos ancêtres les Phéniciens, il plonge dans l’enfer, et comme le répétait Franklin, un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre, et finit par perdre les deux.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Aux environs de 1200 av. J.-C., les Phéniciens, qui n’ont jamais pu se réunir autour d’un objectif commun apte à les rassembler dans une même entité nationale à l’instar des autres peuples de la région, se sont différenciés par leur appartenance à leur cité-État. C’est ainsi que les uns et les autres ne se reconnurent qu’à travers leur identité spécifique, comme le prouve...

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