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Politique - Crise au Liban

Hale à Beyrouth : Il est temps que les leaders politiques fassent preuve de flexibilité

"Les Etats-Unis et la communauté internationale sont prêts à aider, mais nous ne pouvons rien faire de significatif sans nos partenaires libanais", affirme le numéro trois de la diplomatie US.

Hale à Beyrouth : Il est temps que les leaders politiques fassent preuve de flexibilité

Le sous-secrétaire d’Etat américain pour les Affaires politiques David Hale, lors d'un point de presse à Aïn el-Tiné à Beyrouth, le 14 avril 2021. Photo REUTERS/Aziz Taher

Le sous-secrétaire d’Etat américain pour les Affaires politiques, David Hale, arrivé à Beyrouth mardi soir dans une tentative de débloquer l'impasse politique autour de la formation du gouvernement, a appelé mercredi les leaders politiques à "faire preuve de flexibilité" pour aboutir à un cabinet qui se fait attendre depuis huit mois dans un Liban en crise.

Peu de progrès

"Je suis au Liban aujourd'hui à la demande du secrétaire d'Etat Anthony Blinken pour discuter de la crise politique et économique aiguë au Liban et pour réaffirmer l'engagement de l'Amérique envers le peuple libanais", a affirmé M. Hale, dans une déclaration écrite qu'il a lue à sa sortie du palais de Aïn el-Tiné après s'être entretenu avec le président du Parlement, Nabih Berry. "Les Etats-Unis et leurs partenaires internationaux sont grandement préoccupés par l'échec à faire avancer l'agenda crucial des réformes réclamées depuis longtemps par le peuple libanais", a-t-il fait savoir. "Je me suis rendu au Liban en décembre 2019 puis en août 2020, et j'ai entendu à cette occasion une unanimité parmi les dirigeants libanais en faveur de réformes qui se font toujours attendre, sur les plans économique, financier ou de la gouvernance. Aujourd'hui, peu de progrès ont été réalisés. Aujourd'hui, des millions de Libanais souffrent de la crise économique, en plus de la pandémie. Cela est le résultat de décennies de mauvaise gestion, de corruption, et d'échec de la classe politique à faire passer l'intérêt du Liban en premier", a constaté David Hale.

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"Mon message à l'issue de mes entretiens aujourd'hui est simple : "Les Etats-Unis et la communauté internationale sont prêts à aider, mais nous ne pouvons rien faire de significatif sans nos partenaires libanais. Il est temps maintenant d'appeler les leaders politiques à faire preuve d'assez de flexibilité pour former un gouvernement capable de vraies réformes. C'est la seule voie pour sortir de cette crise. Ce n'est aussi qu'un premier pas. Une coopération continue sera requise si nous voulons que des réformes transparentes soient adoptées", a-t-il conclu.

David Hale a d'abord été reçu par le ministre sortant des Affaires étrangères, Charbel Wehbé. M. Hale était accompagné de l'ambassadrice des Etats-Unis au Liban, Dorothy Shea. Il n'a fait aucune déclaration à l'issue de cet entretien. Concernant les négociations portant sur les frontières maritimes, M. Wehbé a indiqué à la presse que "M. Hale discutera de la question avec le président de la République et le Premier ministre", rappelant que le président de la Chambre Nabih Berry a placé ce dossier entre les mains du chef de l'État. Abordant le rôle de son ministère dans les négociations M. Wehbé a souligné que "dès le départ nous n'avons pas participé aux négociations avec l'ennemi israélien parce qu'il n'y a entre nous aucun contact, ni politique ni diplomatique". Le ministre a en outre indiqué avoir dit à M. Hale que "le Liban souhaite et appelle les États-Unis à continuer de jouer le rôle de médiateur".

Après sa visite à Aïn el-Tiné, le haut responsable américain s'est ensuite rendu à Clémenceau pour échanger avec le leader druze Walid Joumblatt. David Hale a également été reçu à 14h à la Maison du Centre par le Premier ministre désigné, Saad Hariri, qui doit ensuite se rendre à Moscou. Ce dernier tente d'obtenir un soutien international à ses efforts de former un gouvernement, alors qu'un profond conflit politique l'oppose au président de la République, Michel Aoun, et à son camp. Aucun des deux responsables ne semble prêt à faire des concessions jusque-là, et la crise politique semble partie pour durer.

David Hale n'a pas fait de déclarations à l'issue de son tête à tête avec Saad Hariri. En soirée, M. Hale a été reçu par l'ancien Premier ministre Nagib Mikati. Plus tard, le commandant en chef de l'armée libanaise, le général Joseph Aoun, devait recevoir M. Hale à Yarzé accompagné de l'ambassadrice des États-Unis au Liban, Dorothy Shea.


Le sous-secrétaire d’Etat américain pour les Affaires politiques, David Hale (g), s'entretenant avec le Premier ministre désigné, Saad Hariri, le 14 avril 2021 à la Maison du Centre. Photo REUTERS/Mohamed Azakir

Frontière maritime

La visite du responsable américain, qui restera au Liban jusqu’à jeudi, intervient alors que l’impasse est totale dans la formation du gouvernement. Il arrive à Beyrouth au moment où le pays du Cèdre fait monter les enchères dans les négociations indirectes avec Israël sur le tracé de leur frontière maritime, interrompues depuis décembre 2020.

L'édito de Issa GORAIEB

Les gars de la marine

Lundi, les ministres sortants des Travaux publics et des Transports, Michel Najjar, et de la Défense, Zeina Acar, ont signé un projet de révision de la frontière maritime méridionale en y ajoutant une superficie supplémentaire de 1.430 km2 qu’ils estiment revenir de droit au Liban pour l'exploitation d'hydrocarbures offshore. Le document a été ensuite envoyé par la présidence du Conseil au chef de l’État pour "approbation exceptionnelle", le gouvernement d’expédition des affaires courantes ne pouvant pas se réunir pour l’entériner, selon Hassane Diab. Toutefois, le chef de l'Etat, Michel Aoun, a refusé de signer l’amendement du décret 6433/2011, estimant qu’il appartient au gouvernement, même d’expédition des affaires courantes, de l’approuver en raison de son importance et des conséquences qu’il pourrait avoir. Cette polémique met sérieusement en danger le processus.

Les Etats-Unis, sous le parrainage desquels se déroulent les négociations indirectes entre Israël et le Liban pour la démarcation de la frontière maritime, n’avaient pas caché leur opposition à la surenchère libanaise. Quant au ministre israélien de l’Énergie, Yuval Steinitz, il a prévenu lundi que "les mesures unilatérales libanaises auront évidemment pour réponse des mesures unilatérales israéliennes".

Le sous-secrétaire d’Etat américain pour les Affaires politiques, David Hale, arrivé à Beyrouth mardi soir dans une tentative de débloquer l'impasse politique autour de la formation du gouvernement, a appelé mercredi les leaders politiques à "faire preuve de flexibilité" pour aboutir à un cabinet qui se fait attendre depuis huit mois dans un Liban en crise.Peu de progrès"Je suis...
commentaires (5)

Les américains et les français sont des hypocrites. Ils lancent des paroles mais ils s ´en foutent éperdument de nous libanais . Aucune sanction prononcée. De la démagogie a en revendre......

Robert Moumdjian

05 h 47, le 15 avril 2021

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Commentaires (5)

  • Les américains et les français sont des hypocrites. Ils lancent des paroles mais ils s ´en foutent éperdument de nous libanais . Aucune sanction prononcée. De la démagogie a en revendre......

    Robert Moumdjian

    05 h 47, le 15 avril 2021

  • Cher Monsieur Hale: tant que vous discutez avec les hommes au pouvoir responsables de cet enfer vous leur donnez de quoi d’entêter et continuer à plonger le pays dans les abysses de la pauvreté et de la décadence. Arrêtez de leur donner de l’importance et essayez de discuter avec ceux qui luttent contre le vol la corruption et le clientélisme pour que nous puissions changer de dirigeants et sortir de ce marasme économique social et culturel.

    mokpo

    21 h 18, le 14 avril 2021

  • et voilà...le chef supême de la diplomatie : le ministre des AE libanais (M Wehbé) qui essaie de "tranquilliser" le hezbollah en parlant de 'L'ennemi israelien". Message envoyé aux intégristes jaunes pour éviter tout reproche d'avoir reçu l'émissaire US. Il faut lire "entre les mots". Au lieu de "calmer" le jeu, essayer de profiter de cette manne pétrolière ou gazière...Au lieu de "penser" à loin, en visionnaire : Puisque les arabes ont fait la paix...Laisser une porte "ouverte" ..Bah non... la diplomatie made in hezbollah doit clamer FORT et HAUT ; l'ennemi isralien...Beurk..non tfeh ..caca...VRAIMENT des crétins les dits "diplomates" au liban. aucune vision à long termes et aucune démarche qui sert l'intérêt du pays. Ce sont des intérêts partisans qui guident leurs mots, déclarations et décisions. MEME M BERRi Avec tous les reproches qu'on peut lui faire, s'est abstenu de parler d'ennemi en cette période où le liban manque d'amis !!!!

    LE FRANCOPHONE

    20 h 06, le 14 avril 2021

  • QU,EST-CE QU-IL DIT ? VOUS NE SAVEZ PAS MR. HALE QUE NOUS AVONS LE GENDRE DE AOUN GEBRAN BASSIL QUI A DEJA DECLARE A TOUTE LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE QU,IL VA LUI APPRENDRE COMMENT DIRIGER UN PAYS SANS BUDGET ? EH LEKEN, C,EST POURQUOI LE LIBAN EST EN PLEIN ESSOR DE CROISSANCE ECONOMIQUE ET FINANCIERE. QUAND VOUS AUREZ COMME NOUS DES BASSILA BONS AU MOULIN VOUS NOUS REJOINDREZ EN ENFER.

    LA LIBRE EXPRESSION SE DECONNECTE

    18 h 18, le 14 avril 2021

  • "...Il a refusé de signer l'amendement du décret 6433/2011...? OK...!...par contre il peut signer immédiatment sa démission du poste qu'il occupe depuis le 31/10/2016, qui n'a apporté que des déboires au pays depuis !

    Irene Said

    14 h 14, le 14 avril 2021

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