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Culture - Distinction

Ivan Caracalla, l’homme de l’ombre aujourd’hui « étoilé »

À 52 ans, le dynamique et discret metteur en scène et directeur de la troupe Caracalla vient de recevoir les insignes de chevalier de l’ordre de l’Étoile d’Italie, des mains de l’ambassadrice de l’Italie au Liban Nicoletta Bombardiere. Retour sur son parcours et sa passion pour la Bella Italia...

Ivan Caracalla, l’homme de l’ombre aujourd’hui « étoilé »

Ivan Caracalla et sa sœur Alissar, chorégraphe de la troupe, dans les coulisses du Festival de Baalbeck. Photo DR

Preuve que bon sang ne saurait mentir, il est le fils de l’illustre Abdel Halim Caracalla, chorégraphe, danseur et fondateur de la troupe éponyme. Dans sa prime enfance, et le public s’en souvient parfaitement, Ivan Caracalla était ce jeune garçon haut comme trois pommes, portant à bout de bras un fanion secouant l’air, dans un coin de la flaque de lumière des productions de son père.

Depuis, il a pris son envol avec sa carrière de directeur à la tête de « Caracalla Dance Theatre », auguste institution devenue nationale par son rayonnement. Son amour pour la scène, jamais secret ou dissimulé mais toujours de manière effacée, a pris l’allure d’une vibrante dévotion.

C’est presque un conte de fées, cette histoire d’un jeune homme tombé naturellement dans le chaudron de l’univers du spectacle, dans une famille qui ne jure que par l’art. Une famille qui, depuis la ville de Baalbeck et son site archéologique, a répandu sur les scènes du Liban et du monde entier danse, musique, spots de lumière, verbe patriotique, costumes traditionnels et chatoyants.

Pour mémoire

Caracalla rend hommage à al-Ula, sous le signe de l’amour

Adolescent, Ivan – que les « Baalbackiotes » nomment déjà « al-Hamza » pour ses prouesses et son amour équestres – succombe à son tour à la magie des feux de la rampe. Mais son rêve se voit sérieusement secoué quand la guerre éclate en 1975. À la sortie d’une représentation d’un spectacle au palais de l’Unesco, des danseurs sont touchés, Ivan est blessé à l’œil… une blessure dont il gardera les séquelles et le traumatisme. Son père lui ordonne alors de partir immédiatement pour Londres afin d’y poursuivre ses études secondaires.

Ivan Caracalla, chevalier de l’ordre de l’Étoile d’Italie. Photo DR

Le retour au bercail

Quatorze ans plus tard, Ivan Caracalla rentre au bercail après un séjour aux États-Unis et une formation universitaire supérieure dans le monde de l’art du spectacle en Californie. Il réintégre ainsi le giron familial et l’équipe professionnelle dans ses fastueuses tournées, du Liban au Japon en passant par Pékin, Paris, Londres, Washington, Ottawa, Rio de Janeiro, San Carlo, Le Caire entre autres, qui suscitent enthousiasme et ovations.

Dans cette tornade de représentations à horizons ouverts, l’Italie a toujours été une précieuse muse pour Ivan Caracalla. Sa première rencontre avec Venise s’est produite lorsqu’il avait huit ans, et est restée imprimée dans sa mémoire. Littéralement médusé et marqué dans son imaginaire par la beauté de l’architecture, l’enfant court dans tous les sens, tombe et se blesse au genou. Il gardera cette cicatrice comme un talisman.

Crescendo, l’Italie s’invite dans le cœur du futur metteur en scène. La fontaine de Trevi de Rome, la Piazza Navona, la Piazza del Popolo, le Panthéon ainsi que les thermes de Caracalla (surprenant hasard des noms) sont les étapes nouvelles d’une passion qui s’enracine en profondeur. Preuve encore de l’admiration d’Ivan Caracalla pour le pays de Dante et de Moravia, son choix d’appeler son jeune fils Aurélius. Ou encore cette parenthèse en 2012, où Caracalla a donné L’Opéra des villageois en langues italienne et arabe à Rimini. Cette Italie vient à son tour de lui rendre hommage en lui remettant via son ambassadrice au Liban, Nicoletta Bombardiere, les insignes de Chevalier de l’ordre de l’Étoile d’Italie.

Pour mémoire

Ivan Caracalla, esclave de l’art

Dans cette relation fusionnelle avec l’Italie, ce qui est remarquable, ce sont les rapports professionnels et la collaboration avec des artistes haut de gamme. Des artistes qui ont donné une impulsion nouvelle, faite de richesse visuelle et sonore, grâce à leurs ajouts de technologie de pointe aux spectacles du metteur en scène si exigeant, si soucieux du détail et perfectionniste.

Maître éclairagiste, scénographe, concepteur de costumes, designer de décor, projectionniste, architecte de scène, spécialiste du son ont tous contribué à cette réussite et cette expression avant-gardiste. Parmi eux, Vinicio Cheli, Ezio Frigerio, Hugo De Ana, Giuliano Spinelli, Lucia Stella Goj, Luciano Antonetti, Sergio Metalli, Giovanni et Andrea Delfini, Natalino Vitti, Carlo Centolavigna, Giancarlo Gennaro, Gerardo Lizza… Bref, le gratin de l’univers italien du spectacle qui s’est mis au service des spectacles de la troupe de Caracalla sur les scènes internationales.

Mais c’est sans doute son amitié avec Franco Zeffirelli qui aura le plus marqué Ivan Caracalla. Alors en mission de repérage pour Le Couronnement de Popée de Monteverdi au Liban, le réalisateur italien croise le chemin d’Ivan Caracalla. De cette rencontre naîtra une relation maître et élève doublée d’une grande amitié qui permettre au jeune Libanais de se voir révéler les trésors culturels de l’Italie.

Feu Franco Zeffirelli, guide spirituel et culturel, peut être fier de son enseignement. Et ce n’est que justice qu’Ivan Caracalla arbore aujourd’hui l’Étoile d’Italie, symbole de reconnaissance, de probité, de talent et d’amitié…

Preuve que bon sang ne saurait mentir, il est le fils de l’illustre Abdel Halim Caracalla, chorégraphe, danseur et fondateur de la troupe éponyme. Dans sa prime enfance, et le public s’en souvient parfaitement, Ivan Caracalla était ce jeune garçon haut comme trois pommes, portant à bout de bras un fanion secouant l’air, dans un coin de la flaque de lumière des productions de son...

commentaires (2)

Alf Mabrouk, j'ai vu la troupe au Casino du Liban.. GRANDIOSE

SABBAGH IMAD

14 h 18, le 06 avril 2021

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Commentaires (2)

  • Alf Mabrouk, j'ai vu la troupe au Casino du Liban.. GRANDIOSE

    SABBAGH IMAD

    14 h 18, le 06 avril 2021

  • on es fier de lui, des ses chorégraphies somptueuse, son sens aigu de l'esthétique , son gout pour la perfection .... est ce que l'olj peut nous donner le programme des tournées de la troupe Caracalla (nom des vestiges archéologiques en Italie , ou Pavarotti a donné un concert)

    Élie Aoun

    10 h 34, le 30 mars 2021

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