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Nos Lecteurs ont la Parole

À la révolution... au changement... à la vérité...

À la révolution... au changement... à la vérité...

La véritable bataille est celle du recouvrement de l’indépendance et de la souveraineté. Photo Wissam Moussa

La bataille qui nous attend est, honnêtement, celle de l’indépendance et non celle de la formation du gouvernement ou autre !

Ayez recours à la politique. Cette dernière n’est qu’un ensemble de questions qui cherchent des réponses et un ensemble de rêves qui attendent d’être interprétés.

Retournons à la liberté qui, à l’instar des habits, ne prend forme qu’à travers nous. La seule différence entre une liberté et une autre est sa capacité à rendre l’être humain heureux.

J’ai épousé la cause libanaise il y a cinquante ans, et le résultat fut la mort de la plus belle fille au monde, ma fille. Sa mort résume ma vie.

Le reste viendra après l’indépendance, après la fin de l’occupation iranienne de notre pays, et après avoir tenu les pilleurs et les traîtres responsables de leurs actes !

Nous avons besoin d’audace, de courage et de la pensée des personnes libres, et comme elles sont nombreuses, ces personnes, que ce soit au Liban ou à l’étranger !

Le premier péché mortel fut celui qui a bafoué l’indépendance, un péché commis par les « sunnites » dans les années soixante quand ils ont fait acte d’allégeance envers les organisations palestiniennes, soumettant ainsi le Liban au règne du quartier de Fakhani conformément à l’Accord du Caire. De ce fait, les « sunnites » avaient oublié Riad el-Solh, Saëb Salam, etc.

Nous avions mené une bataille contre les organisations palestiniennes pour récupérer notre indépendance. Mais les organisations palestiniennes sont sorties par la porte, laissant la voie ouverte aux services secrets syriens pour rentrer par la fenêtre. De même, le péché mortel commis encore une fois par les « sunnites » fut leur allégeance aux services secrets syriens car ils pensaient qu’ils étaient sunnites tout comme eux, alors qu’ils ne l’étaient pas ; ils n’étaient autres que des services secrets alaouites.

Les Libanais, au Liban et à l’étranger, ont mené la bataille qui a abouti à la sortie des services secrets syriens du Liban. Mais ils furent vite remplacés par les mollahs et les hommes religieux iraniens.

Les « sunnites » ne croyaient plus dans les organisations palestiniennes, qui voulaient passer par Jounieh et Ouyoun el-Simane pour libérer la Palestine, et ils se sont repentis lors de l’assassinat de Rafic Hariri, faisant acte d’allégeance envers le seul Liban ! Leur slogan est ainsi devenu « Le Liban d’abord ».

Le deuxième péché mortel fut celui commis par les « chiites » qui ont fait acte d’allégeance à l’armée religieuse iranienne qui occupe le Liban.

L’armée iranienne n’avait pas le pouvoir de contrôler le Liban toute seule, elle avait besoin d’un auxiliaire, d’une ruse et de simplets ! C’est ainsi que les « chrétiens » commirent le troisième péché mortel en se laissant tromper par Michel Aoun et Gebran Bassil, et tombèrent dans le piège de « Mar Mikhaël ».

On passe du mauvais au pire.

Comment les chrétiens sont-ils tombés dans le piège de « Mar Mikhaël » alors qu’ils étaient le soutien de la liberté et de l’indépendance du Liban ? Comment ont-ils tendu la main à l’occupation religieuse perse et abandonné leur histoire ? Ils ont abandonné Fouad Chéhab, Raymond Eddé, Bachir Gemayel, Gibran Khalil Gibran, Mikhaïl Neaïmé, May Ziadé, etc. Ils ont abandonné la garde de l’indépendance et de la culture du Liban. Mais comment ?

Ils ont aujourd’hui repris leurs positions, abandonnant « Pétain » et « Laval », et sont de même revenus à la raison ! Seuls les « chiites » sont restés dans le camp de l’occupation iranienne. Comment les « chiites » eux aussi ont-ils abandonné Moussa Sadr, Mohammad Hussein Fadlallah, Mohammad Mehdi Chamseddine, etc. ?

Les cloches ont sonné pour la nouvelle année, l’année de la libération et de l’indépendance, l’année 2021.

Avec toute honnêteté et tout patriotisme, Achraf Rifi a dit aux Libanais : « Jeunes du Liban, vous êtes en charge de la libération du Liban ! »

Il faut resserrer nos liens avec les Arabes pour qu’ils fassent de même avec nous. La carte de la région arabe est en fait devenue un scandale car il n’y a que des barrages, des postes de police. Et le peuple arabe, quant à lui, est soit un agneau abattu, soit un gouverneur boucher-abatteur. L’esprit arabe qui craint la vérité recourt à la causerie, à la correspondance. Nous avons les larmes de toutes les populations arabes aux yeux, alors permettez-nous de pleurer un peu.

Il est temps de lancer la révolution au Liban, guidée par une personne ayant un programme politique bien précis, et ce pour fonder un État neutre et laïc, une révolution appuyée par la diaspora libanaise dont le nombre dépasse celui des Libanais vivant au Liban, et dont les relations culturelles et politiques avec les pouvoirs dans les pays d’émigration sont beaucoup plus fortes que celles tissées avec ces pouvoirs par les Libanais au Liban.

Le Congrès américain, y compris les démocrates et les républicains, a émis récemment une décision de libérer le Liban et a accusé le Hezbollah de la double explosion du port de Beyrouth. Ce fut le fruit des efforts déployés par les Libanais vivant aux États-Unis. C’est le premier pas à l’étranger, et il faut que les pas au Liban s’accélèrent !

Il est temps que Wassef Harakeh soit le leader de la révolution avec Achraf Rifi, les héros de la révolution de l’ombre et de la maturité, pour guider les jeunes, tous forts, unis et ayant une volonté ferme, ces héros de la révolution des rues qui sont toujours en première ligne. Que les jeunes entrent de force dans les maisons des politiciens pour les chasser et les tenir responsables de leurs actes ! Une révolution qui n’aura pitié de personne, la révolution de Robespierre !

Que le soleil de la liberté et de l’indépendance se lève avant que nous soyons envahis par les démons des mollahs perses et avant que la bataille ne soit plus coûteuse ! La révolution est inévitable et sera moins coûteuse tant qu’elle atteint ses objectifs politiques le plus rapidement possible !

Que la nouvelle année soit celle de la révolution menant à l’indépendance et à la liberté. Non seulement une nouvelle année, mais aussi une nouvelle société et une nouvelle mentalité.

Nous avons passé une vie à faire acte d’allégeance envers n’importe qui, à donner l’impression d’être forts, alors que nous sommes très faibles, perdus et désorientés.

Les hommes politiques ne lisent plus, n’écrivent plus. Les intellectuels chassent les mouches dans les bars et les tavernes.

Je regarde autour de moi et je vois que dans notre société arabe, l’idée de honte, d’honneur et de vertu a bâti comme une clôture tribale autour de la femme et l’a isolée, ainsi de toute activité économique, intellectuelle ou sociale.

Le Liban n’est pas cet homme subjugué, vaincu et effrayé cherchant à trouver son sort dans une bouteille d’alcool.

Leur Liban, qui est subjugué, vaincu et effrayé, a été créé par Hassan Nasrallah, Michel Aoun, Gebran Bassil, Saad Hariri et Nabih Berry. Notre Liban est mort à cause d’eux. Ils ont tué toute sa beauté avec le fanatisme.

La laideur, les scandales, la trahison et les méfaits caractérisent ces temps où la virilité est absente. Notre nation arabe est :

a) la seule nation qui atténue la peine de l’assassin s’il tue sa sœur ou son épouse, et déclare qu’il a commis ce crime pour l’honneur ;

b) la seule nation qui possède un livre saint où figure le mot « Lis », mais est en dépit de cela l’une des nations qui lit le moins dans le monde ou, plus exactement, qui ne lit pas ;

c) la seule nation qui pose la fatwa au-dessus de la loi et qui dit en toute impudence qu’elle est le pays de la loi ;

d) la seule nation qui est incapable de fabriquer une brosse à dents en ces temps modernes, mais qui n’hésite pas à se vanter de sa culture perdue ;

e) la seule nation qui insulte l’Occident et qui vit à sa charge en tout.

Je suis fatigué de mon arabité. L’arabité est-elle malédiction ou châtiment ? Immergé par la peur, je marche sur la carte. Sur cette carte, nous sommes tous des étrangers suivis en secret par le gouvernement déguisé en policier… Notre pain sent l’interrogatoire, nos émotions politiques changent avec le changement du temps et les actions des Arabes masquent de mauvaises intentions.

Ô gouverneurs du Liban, ô gouverneurs arabes, notez bien que rien ne sera plus jamais pareil. Aucune pression ne sera capable de rétablir le statu quo d’avant la révolution à Beyrouth et au Liban.

Mieux vaut une vérité qui fait du mal qu’une illusion qui fait du bien.

Nous faisons face au même vieux problème au Liban et dans le monde arabe : la force de l’homme a précédé l’éveil de la conscience, et le développement de ses muscles a précédé le développement de sa pensée !

L’« éducation » ne restera pas une étrangère pour longtemps au Liban. Elle reviendra, elle qui prospérait depuis l’ère du temps avant d’être chassée par l’ignorance qui régnait sous les Mamelouks et les Ottomans, et qui est enfin timidement revenue. En tout cas, elle change continuellement car elle est toujours en phase de transition.

Cette nuit n’a-t-elle pas de fin ? Si l’écart entre l’auteur d’une décision et celui d’une opinion se rétrécit, et par suite si l’auteur de l’opinion reprend sa position et son opinion reprend son estime, cela n’aidera-t-il pas à protéger les nations arabes contre les défis qui les attendent ?

Alors que j’étais récemment à Zurich pour un arbitrage, j’ai demandé à un confrère suisse de Zurich, lors de la pause, ce qui suit : « Peut-on considérer Zurich comme un canton allemand dans la Fédération helvétique ? »

Il me répondit en colère : « Nous considérons ce que vous dites comme un sacrilège contre le caractère sacré de nos valeurs nationales suisses ! »

J’ai alors reformulé ma question : « Peut-on alors dire que Zurich est un canton suisse où l’on parle l’allemand ? »

Et lui de répondre avec satisfaction : « Oui, tout à fait ! »

La discussion a ensuite porté sur le Liban. J’ai dit à mon confrère que nous, au Liban, aspirons à être comme la Suisse qui réunit trois nationalités qui ont fait acte d’allégeance à la Suisse sans pour autant abandonner leur civilisation, préservant ainsi la liberté et la démocratie.

Il me répondit : « Ne brûlez pas les étapes… Nous, en Suisse, avons passé cent ans à nous entre-tuer dans des guerres civiles avant d’être convaincus que la guerre ne résoudra pas nos problèmes. Après avoir fait la paix, la prospérité, la sécurité et la liberté suivirent. Vous êtes toujours au début du chemin. »

Ce fut la fin de notre discussion, et nous fûmes appelés pour reprendre l’audience. Lors de cette dernière, le tribunal demanda aux avocats quel serait le temps qui leur serait le plus convenable au mois de mars pour fixer une date pour la prochaine audience. L’avocat suisse s’est excusé de ne pas être disponible au mois de mars, vu qu’il devait accomplir son service militaire annuel. L’audience fut alors ajournée au mois de mai. Il est à noter que l’avocat suisse, qui accomplit son service militaire chaque année pour trois semaines, est âgé de cinquante ans, qu’il est le propriétaire d’un cabinet employant cinquante avocats et que le revenu qu’il perd lors de ces trois semaines de service militaire atteignent des milliers de dollars.

Le fédéralisme ! C’est le fédéralisme.

Ce monde est un grand village qui n’a plus de frontières. Il nous est possible de prendre nos précautions contre la propagation des maladies –

comme le Covid-19 par exemple –, mais l’humanité n’a pas pris et ne prendra pas des précautions contre la propagation des idées.

C’est la rue, et non les palais, qui décide des sorts dans cette ère nouvelle. C’est l’ère où les places publiques sont plus fortes que les forteresses, où les manifestations pacifiques constituent des armes plus efficaces que le matériel de guerre, où l’explosion des idées retentit plus que l’explosion des bombes, même atomiques. Le Liban doit être de la sorte.

Après l’année 2020, le temps du changement est venu, ce changement qui doit être radical, nettoyant toutes les impuretés héritées de l’ère ottomane. Un tel changement doit être total et brusque, non pas graduel, sinon il se transformera en une forme de bureaucratie, tel un vieux fusil ottoman dont les tirs sont entrecoupés de phases de chargement lent.

Au changement, à la révolution…

Abdel Hamid EL-AHDAB

Avocat

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

La bataille qui nous attend est, honnêtement, celle de l’indépendance et non celle de la formation du gouvernement ou autre ! Ayez recours à la politique. Cette dernière n’est qu’un ensemble de questions qui cherchent des réponses et un ensemble de rêves qui attendent d’être interprétés. Retournons à la liberté qui, à l’instar des habits, ne prend forme qu’à travers nous....

commentaires (1)

quand c'est une personne de cette envergure qui le dit, on ne peut que le croire. un mea culpa general declare ouvertement, sans fioriture sans honte ni peur de nommer coupables & idees suspicieuses . PS.par contre un oubli : inclure comme 4eme peche mortel toujours commis par les chretiens/maronites- leurs guerres intestines motivees uniquement par ce foutu fauteuil de baabda. Wassef Harake & Achraf Rifi moi je veux bien. mais je parie qu'ils ne trouveront aucune partie-libre parmi les revolutionnaires-qui accepteraient leurs leadership. LE 5eme PECHE MORTEL, CELUI DE TOUS LES LIBANAIS.

Gaby SIOUFI

11 h 51, le 26 janvier 2021

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Commentaires (1)

  • quand c'est une personne de cette envergure qui le dit, on ne peut que le croire. un mea culpa general declare ouvertement, sans fioriture sans honte ni peur de nommer coupables & idees suspicieuses . PS.par contre un oubli : inclure comme 4eme peche mortel toujours commis par les chretiens/maronites- leurs guerres intestines motivees uniquement par ce foutu fauteuil de baabda. Wassef Harake & Achraf Rifi moi je veux bien. mais je parie qu'ils ne trouveront aucune partie-libre parmi les revolutionnaires-qui accepteraient leurs leadership. LE 5eme PECHE MORTEL, CELUI DE TOUS LES LIBANAIS.

    Gaby SIOUFI

    11 h 51, le 26 janvier 2021

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