Lettre ouverte à Macron : les Libanais libres veulent s’inspirer de l’appel du 18 juin

Monsieur le Président Emmanuel Macron,

Le Liban, comme de nombreux autres pays du Moyen-Orient, souffre depuis des décennies des effets pervers du projet « d’exportation de la révolution » lancé par l’ayatollah Khomeyni suite à l’instauration de la « République islamique » en Iran, en 1979. Ce projet, qui menace la stabilité de plusieurs pays du Moyen-Orient et des pays du Golfe arabe, est la version iranienne du rêve d’expansion impériale nazie d’Adolf Hitler visant à contrôler l’Europe dans la première moitié du siècle dernier.

Plus de cinquante millions de victimes ont payé à l’époque le prix de ce délire d’empire. Aujourd’hui, les pays du Moyen-Orient, y compris le Liban, paient le prix exorbitant et sanglant du projet d’expansion impériale iranien.

Monsieur le Président,

L’Europe libre a fort essayé en 1938 d’éviter la guerre et les tragédies humaines éventuelles à travers le « traité de Munich » conclu entre la Grande-Bretagne, la France et l’Italie, d’une part, et l’Allemagne nazie, d’autre part. Cependant, Hitler a profité de la bonne volonté des Européens pour achever ses préparatifs militaires pour le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.

L’histoire se répète aujourd’hui et l’Iran continue son assaut barbare contre les pays du Moyen-Orient, y compris le Liban par le biais de ses milices locales. Et ce afin d’asseoir définitivement son emprise totalitaire sur les populations de la région, en portant atteinte à leur identité culturelle, à leurs traditions démocratiques, leur tissu social et démographique et leurs valeurs civilisationnelles.

Monsieur le Président,

Nous avons pleine confiance dans « l’initiative française » afin de sauver le Liban de ses ennemis de l’intérieur et de l’extérieur. Cependant, notre expérience, en tant que Libanais, nous affecte d’une peur oppressante vis-à-vis des résultats catastrophiques des intentions et des pratiques iraniennes.

Les Libanais croient fermement aux valeurs humanistes, politiques et démocratiques de la République française symbolisées par la triade, liberté, égalité, fraternité, et estiment que l’application de cette devise serait une approche essentielle pour la résolution des problèmes de la corruption de la classe politique libanaise, une gangrène infligée et facilitée par la force des armes, des assassinats et de l’oppression syrienne entre les années 1976 et 2005, et par l’hégémonie iranienne depuis 2005.

Les efforts de la France au Conseil de sécurité de l’ONU durant l’été 2004 ont largement contribué à l’adoption par le Conseil de sécurité de l’ONU de la résolution 1559, réclamant le démantèlement de toutes les milices opérant sur le sol national et le retrait de l’armée d’occupation syrienne du Liban.

Mais il est regrettable que le Liban souffre toujours, plus de quinze ans après l’adoption de cette résolution, de la non-application de ses clauses concernant le désarmement de la milice iranienne du Hezbollah, qui a construit son État dans l’État, qui a digéré l’État et conduit le pays à sa paralysie politique et judiciaire, ainsi qu’à son effondrement financier et économique.

Monsieur le Président,

Les Libanais comptent sur la France pour les aider à retrouver leur liberté politique, leur souveraineté nationale et leur indépendance juridique, conditions indispensables pour lutter contre la corruption et initier les réformes politiques et économiques vitales pour le redressement du pays.

Certes, toute démocratie sera abolie par l’effet de l’occupation iranienne représentée par le Hezbollah à travers ses armes, ses assassinats et ses guerres internes et régionales. Il paraît évident que l’absence de démocratie implique impérativement une dépendance judiciaire et par conséquent le manque de tout genre de sanctions éclipsant ainsi toute initiative de réforme pour affronter la corruption.

Monsieur le Président,

Les Français ont connu et vécu cette expérience sous l’occupation nazie pendant la Seconde Guerre mondiale lorsque le gouvernement de Vichy a été formé sous la direction du maréchal Pétain. À cette époque, le général de Gaulle s’est rendu auprès des Français et des alliés de la France dans le monde pour œuvrer à la libération de son pays. Une fois libérée, la France s’est attelée au processus de la reconstruction fondée sur la démocratie, la transparence et le développement durable.

Les Libanais libres, qui adhèrent aux valeurs de la démocratie, de la justice et des droits de l’homme, se tournent aujourd’hui vers la France et le monde libre, avec l’esprit de l’appel lancé par le général de Gaulle et les Français libres le 18 juin 1940, demandant soutien et assistance pour libérer leur terre et leurs institutions de l’occupation iranienne représentée par les armes et le système fasciste du Hezbollah.

Ils sont confiants que la France, gardienne des valeurs de la révolution française, fera de son mieux pour aider le Liban et son peuple à se libérer de l’emprise terroriste de l’Iran, de la domination de son oligarchie corrompue ainsi que de son projet expansionniste qui impose au Liban de lourdes et cruelles répercussions, et menace la stabilité du Moyen-Orient et du Golfe arabe, à la manière du projet expansionniste néo-ottoman confronté par la France dans le bassin méditerranéen, le nord de l’Afrique et le Caucase.

Vive la France, vive le Liban.

Coordinateur du Rassemblement pour la souveraineté

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