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Politique - Formation du gouvernement

Relance timide du processus

Le Premier ministre désigné aurait présenté, durant son court aparté avec le président de la République, des noms de ministrables, mais Baabda dément avoir reçu une mouture complète.


Relance timide du processus

Un entretien qui a duré une demi-heure à peine entre MM. Aoun et Hariri, hier à Baabda. Photo Dalati et Nohra

Après une coupure qui a duré plus de vingt jours, la visite du Premier ministre désigné Saad Hariri au palais de Baabda, pour y rencontrer le président de la République Michel Aoun, a permis hier de briser la glace. Un entretien court, d’une demi-heure à peine, pour discuter du gouvernement que Saad Hariri est chargé de former, et qui se heurte à de nombreux obstacles érigés par les forces politiques en présence. M. Hariri ne portait pas de dossier avec lui à Baabda, ce qui semble suggérer qu’il n’a pas présenté de mouture au président, comme cela avait été prévu par les médias avant sa visite. Les sources de Baabda confirment à L’Orient-Le Jour qu’« aucune mouture complète et définitive n’a été présentée au président ». Quoi qu’il en soit, la seule déclaration qu’a faite M. Hariri en sortant de Baabda était que la prochaine rencontre aurait lieu le mercredi après-midi au palais présidentiel. L’accélération du rythme des rencontres ouvrira-t-elle la voie à des percées ?

Sur ce point, les avis divergent. Les milieux de Baabda parlent d’une « atmosphère positive » et d’une « discussion qui se poursuivra mercredi ». Selon Moustapha Allouche, vice-président du courant du Futur présidé par M. Hariri, « il y aurait un règlement de la crise gouvernementale à l’horizon ». « Le simple fait que le Premier ministre désigné ait rencontré le président, et que le prochain rendez-vous soit très proche, suffit à refléter une atmosphère positive », a-t-il ajouté, sans vouloir s’appesantir sur les détails des portefeuilles qui poseraient encore problème, suivant les exigences des uns et des autres.

Certes, le nœud des noms et des quotes-parts freine depuis le début la formation de ce gouvernement, qui succède à celui présidé par Hassane Diab, qui a démissionné en août suite à la double explosion meurtrière du port. La mouture que devrait présenter M. Hariri, comme c’est désormais connu, comprendra 18 ministres et devrait correspondre à l’esprit de l’initiative française, présentée le 1er septembre par le président français Emmanuel Macron et préconisant la formation d’un « cabinet de mission ». Le 16 novembre dernier, une première liste de noms s’était heurtée à un refus du président Aoun, qui disait ne pas connaître certains des noms proposés, notamment chrétiens, qui devraient selon lui relever de sa quote-part.

Selon des sources citées par notre correspondante Hoda Chédid, Saad Hariri souhaite former son équipe le plus rapidement possible sans lier cette mission à des « échéances extérieures », comme il en avait été notamment accusé samedi par le Courant patriotique libre. La formation aouniste avait en effet estimé qu’il était « inacceptable » que la formation du cabinet soit tributaire « de pressions et conditions externes ».

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Or, pour plusieurs observateurs, c’est bien la pression étrangère qui pousse actuellement les deux présidents à se rencontrer pour faciliter la naissance de ce gouvernement. Et, contrairement à ce qui a été déclaré officiellement, M. Hariri aurait bien présenté une liste de noms indépendants, spécialistes, mais ne constituant une provocation pour aucune des parties en place, selon des personnes décrites comme médiatrices entre les deux parties chargées principalement de la formation du gouvernement. La cause, selon ces sources, est que le président Aoun ne veut pas donner l’impression que la balle est déjà dans son camp, ce qui l’obligerait à subir l’essentiel des pressions internationales, alors que M. Hariri ne voudrait pas engager un bras de fer avec le président.

Par ailleurs, toujours selon ces sources, « la réunion de mercredi pourrait apporter de réelles percées ». Selon notre correspondant Mounir Rabih, une mouture aurait effectivement été présentée par M. Hariri, à qui le président aurait demandé de revenir vers les autres parties pour discuter des noms (concernant leurs communautés) avant la prochaine réunion de mercredi. Il se déclare cependant moins optimiste quant à la réunion de mercredi, estimant que « M. Hariri sait bien que la formation d’un gouvernement sera difficile d’ici là, mais il ne peut donner l’impression de rester les bras croisés au vu de la pression internationale et de la visite prochaine du président français Emmanuel Macron au Liban ».

Amal : un gouvernement « dès cette semaine »

Et si pression internationale il y a, comme l’a prouvé une nouvelle fois le communiqué du Conseil de l’Union européenne hier (voir par ailleurs) qui incite les parties politiques à former un cabinet sans tarder, c’est que la situation socio-économique du pays est explosive. Le Liban n’a pas le luxe du temps, et c’est ce que souligne le vice-président de la Chambre des députés, Élie Ferzli, à L’OLJ. « Si un gouvernement n’est pas formé au plus vite, ce sera comme si les forces politiques avaient décidé de prendre le Liban vers l’effondrement total, et je ne crois pas que ce soit dans l’intérêt de quiconque », dit-il. Il assure cependant que la réunion d’hier, et la perspective de celle de mercredi, montre bien que les divergences ont tendance à se restreindre.

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Un communiqué sur le même ton a été publié par le mouvement Amal, présidé par le président du Parlement Nabih Berry, peu avant le nouveau tête-à-tête entre MM. Aoun et Hariri hier. Le texte appelle à la formation d’un gouvernement « dès cette semaine », estimant que la constitution du cabinet est « devenue urgente et nécessaire », afin que celui-ci adopte un « programme de réformes et de sauvetage ». Dans un communiqué à l’issue de la réunion de son bureau politique, le mouvement chiite a mis en garde contre les répercussions dangereuses pour le Liban au cas où la naissance d’un cabinet traînerait davantage.

Après une coupure qui a duré plus de vingt jours, la visite du Premier ministre désigné Saad Hariri au palais de Baabda, pour y rencontrer le président de la République Michel Aoun, a permis hier de briser la glace. Un entretien court, d’une demi-heure à peine, pour discuter du gouvernement que Saad Hariri est chargé de former, et qui se heurte à de nombreux obstacles érigés par les...

commentaires (8)

En tout cas avant la visite du Président Macron le 23 décembre le gouvernement sera formé, et gagnera la confiance du Parlement !

Shou fi

18 h 41, le 08 décembre 2020

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Commentaires (8)

  • En tout cas avant la visite du Président Macron le 23 décembre le gouvernement sera formé, et gagnera la confiance du Parlement !

    Shou fi

    18 h 41, le 08 décembre 2020

  • Un cirque desolant. Le Liban devient la risee du monde. Une republique banniere ! que dis-je? un ZOO

    IMB a SPO

    16 h 12, le 08 décembre 2020

  • Puisqu'ils ne peuvent "se voir"...(regardez bien la photo) ...et nous en font payer les conséquences...pourquoi ne pas les remplacer rapidement...pour sauver notre pays et son peuple ??? - Irène Saïd

    Irene Said

    14 h 57, le 08 décembre 2020

  • SI LES EUROPEENS CROIENT QUE LES FOSSOYEURS DU LIBAN POURRAIENT LE RESSUSCITER ILS SE TROMPENT ENORMEMENT. IL N,Y A QU,UNE SOLUTION ET C,EST LE DEPART ET LE JUGEMENT URGENT DE TOUTES LES CLIQUES MAFIEUSES QUI GOUVERNENT ENCORE LE PAYS ET QUI L,ONT DETRUIT TOTALEMENT. QU,UN TRIUMVIRAT DE MILITAIRES PATRIOTES FORMENT UN GOUVERNEMENT DE CIVILS EXPERTS ET INDEPENDANTS ET PRENNE LE POUVOIR MOMENTANEMENT POUR SAUVER LE PAYS DE LA FAILLITE ET SON PEUPLE DE LA FAIM.

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 40, le 08 décembre 2020

  • Vu l’entêtement de tous les partis, on est sûrs au moins d’une chose, le Liban se verra précipité dans l’enfer promis oar Aoun. Au moins il aura tenu une promesse de son mandat. Le CPL ne veut pas d’ingérence extérieure dans les affaires du gouvernement? Pourquoi alors acceptait il l’ingérence de ses alliés qui ne sont autres que les exécutants des projets des mollahs qui sont d’anéantir le pays?

    Sissi zayyat

    10 h 50, le 08 décembre 2020

  • JE CONSEILLE AU CHEF DE L,ETAT DE DEMISSIONNER ET DE PASSER LE POUVOIR A UN TRIUMVIRAT MILITAIRE MOMENTANE POUR SAUVER LE PAYS. OU DE DEMANDER A L,ONU DE METTRE LE PAYS SOUS MANDAT OCCIDENTAL. C,EST UN AVIS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 13, le 08 décembre 2020

  • Pourquoi ce déplacement inutile pour Hariri ? Il doit reconnaître avec Aoun, que le délai est dépassé, et que quand les gens n'ont plus rien à manger, ils détruiront le temple des péchés sur les têtes de tous les corrompus . Et si d'aucun se croit protégé, ils se trompe.

    Esber

    08 h 31, le 08 décembre 2020

  • "il y aurait un règlement de la crise gouvernementale à l’horizon ". Certainement pas, malheureusement! Ce qui pointe peut-être à l'horizon, c'et la formation d'un gouvernement, mais absolument pas le règlement de la crise car ce gouvernement sera formé selon la même logique du partage du gâteau. donc inefficace, et incapable de mener des réformes, de lutter contre la corruption et de redonner confiance aux libanais et aux pays amis.

    Yves Prevost

    07 h 06, le 08 décembre 2020

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