Diab à la veille du reconfinement : Je privilégie la vie et la santé à l'économie

A la veille d'un reconfinement généralisé de deux semaines pour lutter contre le coronavirus, contesté par plusieurs secteurs économiques et nombre de Libanais alors que le pays souffre d'une crise financière aiguë, le Premier ministre sortant libanais, Hassane Diab, a affirmé que la vie et la santé primaient sur l'économie, exhortant les Libanais à respecter les mesures imposées par les autorités ainsi que les gestes barrières pour se protéger.

"Demain, le pays entamera un confinement national visant à éviter l'effondrement du système de santé et à protéger nos compatriotes. Le confinement n'est pas une solution en soi. C'est l'occasion d'améliorer le niveau de préparation du secteur de la santé à la lumière de la forte augmentation des cas de coronavirus au cours des dernières semaines", a rappelé vendredi soir M. Diab dans une brève allocution préenregistrée. 

الرئيس دياب: بكرا بيبدأ الإقفال بالبلد حتى نتفادى الإنهيار الصحي.
المُفاضلة عم تكون بين الاقتصاد وبين صحتنا وحياتنا.
انا بختار الحياة...انتبهوا على حالكم حتى تحموا أهلكم، والله يحميكمhttps://t.co/9X7D4WCgc0#مجلس_الوزراء #حسان_دياب #كورونا_لبنان #لبنان #pcm pic.twitter.com/FezxIcHKoI

— رئاسة مجلس الوزراء ?? (@grandserail) November 13, 2020

"De nombreuses personnes ont critiqué la décision de fermeture. Je les comprends certainement et je suis conscient de leur souffrance économique. La situation du Liban est similaire à celle d'autres pays dans le monde, où les autorités doivent faire un compromis entre l'économie d'un côté et la vie et la santé d'un autre, a déclaré le Premier ministre. Personnellement, je privilégie la vie et la santé à l'économie. Cela devrait être votre choix aussi, car l'économie devient insignifiante si nous perdons la vie".

Triompher de la pandémie
Le Premier ministre sortant a par la suite rappelé l'importance de respecter les gestes barrières pour se protéger contre le virus et protéger les autres : porter un masque, se laver les mains fréquemment et désinfecter les surfaces et objets touchés. "Nous pouvons certainement le faire. La ténacité inébranlable du peuple libanais lui permettra de relever les défis", a-t-il assuré. Et de souligner : "Toutes les mesures imposées par les autorités n'auront pas le résultat escompté" si les Libanais ne respectent pas ces exigences.

"Je suis convaincu que si nous nous engageons à respecter les gestes barrières, nous serons parmi les premiers pays à avoir triomphé de la pandémie, tout comme nous l'avons fait lors de la première vague, a-t-il conclu. Je lance un appel à tous les citoyens et résidents libanais, hommes et femmes : prenez soin de vous afin de protéger votre famille et pour que les choses puissent revenir à la normale". Il dans ce cadre assuré "travailler dur pour obtenir le plus rapidement possible les vaccins qui nous protégeraient de cette pandémie".

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Le confinement est un luxe que Tripoli ne peut se payer

Le confinement généralisé du pays, visant à enrayer la propagation du coronavirus, entrera en vigueur demain samedi à 5h et s'étendra sur une durée de deux semaines, jusqu'au 30 novembre.  Cette décision a été prise alors que la pandémie continue de se propager rapidement, la barre des 100.000 contaminations détectées depuis février au Liban ayant été dépassée jeudi. Vendredi, le pays a enregistré un nouveau lourd bilan avec 1.904 cas et 21 décès en 24 heures. Ce bouclage du pays pourrait être renouvelé en fonction de ses résultats. Cette mesure semble être la seule option à court terme pour désengorger les hôpitaux et soulager le personnel soignant, à condition qu’elle soit accompagnée d’une stratégie à moyen et long terme pour atteindre zéro cas de Covid-19, estiment les experts en santé publique. Elle doit aussi donner un répit aux hôpitaux publics et privés pour qu’ils aménagent des unités Covid-19, ce que nombre d’entre eux ont rechigné à faire durant le premier confinement au printemps. Un couvre-feu s'étendra par ailleurs de 17h à 5h et la circulation alternée sera de nouveau en vigueur. Les Forces de sécurité intérieure (FSI) ont rappelé en soirée qu'elles verbaliseront les contrevenants.