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Économie - Crise

Le Conseil économique et social ferme mais conciliant face au confinement

Les industriels ont obtenu certains aménagements suite à leur mobilisation lundi.

Le Conseil économique et social ferme mais conciliant face au confinement

Le Conseil économique et social s’est réuni hier pour aborder plusieurs points chauds liés à la conjoncture. Photo ANI

Réunis hier avec des représentants de plusieurs filières d’activité et syndicats du Liban pour aborder des dossiers liés à la conjoncture actuelle, le Conseil économique et social (CSE) a commenté, de manière ferme mais conciliante, la nouvelle période de confinement décrétée hier et s’étalant du 14 au 30 novembre a minima.

Tandis que plusieurs organisations sectorielles avaient catégoriquement refusé tout bouclage, certaines évoquant même un « complot » dirigé contre elles, le président du CES, Charles Arbid, a tenu un discours plus modéré, en reconnaissant cette nécessité compte tenu de la hausse du nombre de cas, tout en soulignant la responsabilité des autorités dans la dégradation de la situation sanitaire ces derniers mois.

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Rattaché au Conseil des ministres, le CES est une instance consultative dont la mission consiste à servir de canal de discussion entre le secteur privé et le gouvernement.

« Réagir aux causes »

« Nous ne sommes pas contre le confinement s’il vise à répondre à la situation sanitaire actuelle. Mais nous avons le droit de demander pourquoi nous en sommes arrivés là et pourquoi l’État réagit toujours aux conséquences et jamais à leurs causes », a déclaré M. Arbid, qui est également l’ancien président de l’Association des franchisés (LFA). Il faisait ainsi référence à l’inefficacité des mesures de confinement local, au manque de rigueur des autorités pour contrôler l’application du confinement et du couvre-feu, à l’absence d’initiative gouvernementale pour régler les arriérés dus aux hôpitaux privés. Ces derniers se trouvent dans une situation critique alors qu’ils représentant 85 % des lits disponibles sur le territoire. Enfin, il a jugé que la priorité actuelle était de tout faire pour éviter que le confinement ne se poursuive pendant le mois de décembre, période des fêtes très attendue par les commerçants, dans un pays qui s’enlise depuis un an dans une crise économique et financière sans précédent. « Ces 15 jours doivent permettre de voir comment nous allons rouvrir le pays (pour de bon) », a-t-il plaidé, appelant l’État à être plus prévoyant et à consulter davantage le secteur privé en amont.

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S’agissant des autres dossiers inscrits à l’ordre du jour, Charles Arbid a appelé à une « rationalisation » des mécanismes de subvention à certaines importations mis en place par la Banque du Liban depuis le début de la crise, et que le niveau critique atteint par les réserves en devises du pays ne permet pas de maintenir. Il a en outre exhorté les autorités à accélérer l’enquête sur les causes de la double explosion au port de Beyrouth le 4 août. Les sociétés d’assurances et leurs réassureurs ont en effet suspendu les procédures de remboursement des sinistres les plus importants provoqués par la catastrophe dans l’attente des résultats de l’enquête.

Si aucune des organisations sectorielles présentes hier au CES n’a commenté la position de l’instance, certains entrepreneurs ont estimé qu’elle avait sans doute été trop diplomate au vu des circonstances. « La classe politique a très mal géré la pandémie et va à nouveau faire porter la charge de ses erreurs à la population. Sans aller jusqu’à la confrontation, le CES aurait dû être moins en décalage avec la position des organisations sectorielles, nombreuses à refuser catégoriquement tout bouclage », considérait ainsi une source proche des Associations de commerçants. « En même temps, le ton employé par Charles Arbid est cohérent avec la fonction du CES qui est d’encourager le dialogue entre les institutions et le secteur privé », ajoute-t-il.

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Un avis partagé par un industriel qui juge « heureux » que l’association représentant ce secteur ait fait pression pour obtenir des aménagements – les industries non essentielles sont autorisées à ouvrir pendant le confinement, à condition de ne rassembler que 30 % de leurs effectifs sur leurs sites. Un commerçant ne rentrant pas dans la catégorie bénéficiant d’aménagements espère pour sa part que les instances représentant les intérêts de son secteur parviendront à faire intégrer de nouvelles exceptions avant la publication de la circulaire du ministère de l’Intérieur et des Municipalités qui doit entériner les décisions prises par les autorités hier.

Réunis hier avec des représentants de plusieurs filières d’activité et syndicats du Liban pour aborder des dossiers liés à la conjoncture actuelle, le Conseil économique et social (CSE) a commenté, de manière ferme mais conciliante, la nouvelle période de confinement décrétée hier et s’étalant du 14 au 30 novembre a minima. Tandis que plusieurs organisations sectorielles avaient...

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