Le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, a affirmé mardi que le député et ancien ministre libanais Gebran Bassil était "profondément lié" au Hezbollah, ajoutant que les sanctions lancées contre lui vendredi par l'administration de Donald Trump pour corruption et abus de pouvoir étaient "appropriées".
"Nous avons émis des sanctions contre l'ancien ministre libanais Gebran Bassil, dans le cadre de la loi Magnistsky, pour son rôle dans la corruption" qui mine le pays, a rappelé le secrétaire d’État américain lors d'un point presse. Il a souligné que "les Libanais veulent se débarrasser de leur classe politique, dont de nombreux responsables sont liés au Hezbollah". Et d'estimer que les sanctions prises à l'encontre du chef du Courant patriotique libre "montrent que le peuple américain se tient au côté du peuple libanais qui appelle ses responsables à prendre une nouvelle direction, caractérisée par des réformes, de la transparence et une gouvernance honnête". Selon le chef de la diplomatie américaine, "les sanctions ont un impact positif sur les peuples gouvernés par des responsables corrompus, et cela est certainement vrai dans le cas de Gebran Bassil". Il a accusé ce dernier d'être "profondément lié à l’organisation terroriste qu'est le Hezbollah". "Les Libanais veulent simplement un pays indépendant et souverain et ne plus être gouvernés par des élites politiques corrompues qui ont tiré profit du système politique en place pour piller le pays", a-t-il ajouté. Et d'affirmer que les sanctions (contre M. Bassil) sont "justes et appropriées et auront de bons résultats" en permettant au peuple libanais de "se rapprocher de ce qu'il veut : la liberté, la prospérité et des opportunités d'emplois".
Le Magnitsky Act américain vise tout responsable étranger portant atteinte aux droits de l'homme et ayant trempé dans des affaires de corruption. Dans ce cadre, le Trésor américain avait affirmé que les différents postes que le chef du CPL a occupés au sein de l’exécutif libanais, notamment à la tête des Télécommunications, de l’Énergie et des Affaires étrangères, "ont été marqués par des accusations significatives de corruption". M. Bassil a été également pointé du doigt pour son alliance avec le Hezbollah qui lui a permis de "perpétuer le système de corruption en place et d’empêcher l’engagement des réformes dans des secteurs-clés". Conformément à ce texte de loi, les actifs du chef du CPL seront pour l'essentiel gelés aux États-Unis. Gebran Bassil fait également l’objet de sanctions lancées par le département d’État dans le cadre de la loi sur les opérations étrangères du département d’État (2020), qui cible les responsables de gouvernements étrangers impliqués dans des actes de corruption. Dans ce cadre, le chef du CPL est désormais interdit d’entrée aux États-Unis.
Dimanche, M. Bassil s'était vivement défendu des accusations américaines, réaffirmant qu'il ne coupera pas les liens avec la formation de Hassan Nasrallah, et évoquant des pressions exercées sur lui dans ce but par l'administration Trump, mais aussi de négociations faites avec lui pour le convaincre de briser son alliance avec le parti chiite. L'ambassadrice américaine a répondu le lendemain aux déclarations du gendre du président Michel Aoun, affirmant dans une vidéo qu'il avait "lui-même exprimé sa volonté de rompre" avec le Hezbollah, "à certaines conditions".
Le secrétaire d’État a par ailleurs annoncé avoir ajouté plusieurs entreprises "coopérant avec des entreprises iraniennes" sur la liste des sanctions. "Tous ceux qui collaborent avec l'armée iranienne risquent d'être soumis à de telles sanctions", a-t-il déclaré. Il a également souligné avoir publié hier une cinquième liste de personnalités syriennes sanctionnées par la Loi César pour leur implication dans le conflit en Syrie, précisant qu'il allait demander à l'Union européenne de prendre des mesures similaires.
commentaires (6)
Pourquoi suis-je censurée chaque fois que j’écris que ce triste ( et inculte) sire Pompeo est moins diplomate que n’importe quel marchand de légumes de Beyrouth, et qu’on peut bien détester Hizbollah, mais l’ennemi de mon ennemi n’est pas nécessairement mon ami? Il a aussi déclaré aujourd’hui que son maître va bientôt commencer son deuxième mandat, malgré les élections.
Hacker Marilyn
22 h 24, le 11 novembre 2020