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Politique - Sécurité

Meurtre de deux soldats à Minié : l’assaillant était sorti de prison en février

Alors que l’armée abattait un terroriste qui voulait se faire exploser à Araman, les forces spéciales des FSI ont encerclé et tué neuf individus armés à Wadi Khaled.

Meurtre de deux soldats à Minié : l’assaillant était sorti de prison en février

La menace découlant de la résurgence des groupes terroristes, probablement affiliés au groupe État islamique (Daech), se précise. Deux incidents sécuritaires d’envergure se sont déroulés durant le week-end écoulé, impliquant des groupes terroristes.

Ainsi, dans la nuit de samedi à dimanche, deux soldats de l’armée ont été tués par des individus armés à bord d’un véhicule dans la localité de Araman, à Minié (Liban-Nord). Un des terroristes, qui fonçait à vive allure sur la caserne de l’armée, a, lui, été abattu par les militaires.

« Des terroristes à bord d’une voiture ont ouvert le feu sur un poste de l’armée dans la localité de Araman-Minié (…) Deux soldats ont été tués, en plus d’un terroriste », rapportait un communiqué de l’armée. « Les autres terroristes ont fui », a ajouté le texte.

Dans un communiqué ultérieur, l’armée a précisé que l’assaillant tué a été identifié comme étant Omar Briss, et qu’il tentait, à bord d’une mobylette, de forcer le barrage de l’armée en vue de se faire exploser et de tuer un maximum de militaires. Il a été abattu par les soldats avant d’avoir pu concrétiser son plan. Après sa mort, l’armée a saisi en sa possession des grenades et une ceinture d’explosifs qui n’ont laissé aucun doute sur son plan d’attaque. Un expert en explosifs a démantelé la bombe que l’assaillant portait sur lui.

Selon les informations de l’agence al-Markaziya, Omar Briss était un homme d’une quarantaine d’années, originaire de Behnine, à Minié. Il avait été libéré de prison en février dernier, après son incarcération pour appartenance à des groupes terroristes. Selon les sources de l’agence, Briss aurait été un proche du cheikh Khaled Hoblos, actuellement en détention à la prison de Roumieh, accusé d’attaque contre l’armée. Toujours selon ces mêmes sources, une patrouille de l’armée avait perquisitionné, il y a un mois environ, plusieurs maisons à Behnine, et saisi une quantité d’armes. Briss aurait eu vent de ces perquisitions à ce moment-là, et il aurait pris la fuite. Son groupe serait en contact permanent avec le groupe État islamique et aurait suivi des formations récentes dans des zones montagneuses sur les attaques contre les forces armées.

Pour mémoire

Y a-t-il un lien entre les incidents sécuritaires qui se multiplient ?

Hier, la famille Briss de Minié et Behnine a « condamné fermement cette attaque terroriste contre l’armée », et annoncé « n’avoir rien à voir avec cet acte criminel ni avec le suspect Omar Briss ». Saluant la troupe, la famille a appelé les Libanais à « ne pas s’en prendre à la famille entière » pour l’action d’un seul de ses membres.

À nouveau, des morts originaires du Akkar

Dans un autre communiqué, l’armée a précisé plus tard dans la journée avoir perquisitionné plusieurs lieux que fréquentait l’assaillant tué et arrêté cinq des proches du terroriste, qui sont deux de ses oncles, un cousin et un autre parent.

Ces incidents interviennent alors que les forces de l’ordre traquent depuis plusieurs jours une cellule impliquée dans le meurtre au cours des dernières semaines de trois habitants de Kaftoun, dans le Koura, qui avaient péri le 22 août aux mains d’individus armés, identifiés comme étant des personnes liées à des affaires de terrorisme, ainsi que de quatre militaires, deux officiers et deux soldats, le 12 septembre, qui tentaient d’arrêter des membres de cette cellule. Vendredi, des unités du renseignement et de l’armée dans la région de Hilane-Zghorta à l’est de Tripoli (Nord) ont arrêté un homme affilié à la cellule de Tellaoui, le groupe qualifié de « terroriste » qui, selon l’armée, est impliqué dans le meurtre des quatre soldats.

Tout comme les quatre militaires tués le 12 septembre, les deux soldats qui ont perdu la vie hier sont originaires du Akkar. Il s’agit du caporal Mohammad Khaled Nacchar et du soldat Ahmad Khaled Sakr. L’armée leur a rendu un vibrant hommage.

Pour mémoire

Nous ne permettrons pas le retour des terroristes, promet le chef de l'armée

Mohammad Nacchar était né en 1991 à Ayat, dans le Akkar. Il était marié et père de deux enfants, et avait été enrôlé dans l’armée en 2017. Son village lui a réservé hier un accueil triomphal et d’émouvantes funérailles. Ahmad Sakr était né en 2001 et était entré en service en 2018. Il était célibataire et originaire de Kachlak dans le Akkar, où sa famille et ses proches lui ont fait leurs derniers adieux hier.

Neuf jihadistes tués

Le second incident a eu lieu à Wadi Khaled, à l’extrême nord du pays, samedi : des affrontements ont opposé durant plusieurs heures des agents de la branche des renseignements des Forces de sécurité intérieure (FSI) et plusieurs jihadistes qui s’étaient abrités dans une maison. La confrontation s’est terminée par neuf tués parmi les jihadistes de la cellule, dont les corps ont été transportés à la morgue hier durant la journée, par la Défense civile.

Dans un communiqué, la direction des FSI a précisé que cette opération découlait de ses investigations autour du crime de Kaftoun, dans lequel quatre assaillants ont été identifiés. Ces investigations ont permis à la police de remonter jusqu’à « une cellule terroriste comprenant plus de 15 membres, qui suivent les ordres du Syrien M.H. », précise le communiqué, qui ajoute que trois de ces membres avaient été arrêtés ultérieurement. Samedi, le service de renseignements des FSI est parvenu à identifier la cache de la cellule terroriste à Wadi Khaled. Il a envoyé une unité de sa force de frappe pour les intercepter. S’en est suivie une longue confrontation avec les terroristes, qui a fini par la mort de neuf d’entre eux. Durant cette opération, les FSI étaient soutenues par l’armée.

Hier, les hommages à l’armée et aux FSI se sont multipliés de la part des responsables politiques. De son côté, le président de la République Michel Aoun a dénoncé l’attaque contre l’armée à Minié et rendu hommage à l’opération réussie des FSI à Wadi Khaled.

La menace découlant de la résurgence des groupes terroristes, probablement affiliés au groupe État islamique (Daech), se précise. Deux incidents sécuritaires d’envergure se sont déroulés durant le week-end écoulé, impliquant des groupes terroristes. Ainsi, dans la nuit de samedi à dimanche, deux soldats de l’armée ont été tués par des individus armés à bord d’un véhicule...

commentaires (1)

L'assaillant sorti de prison en février... vraiment vois êtes sûrs pour l'amnistie générale?? Encore deux soldats tués. Triste pour leurs proches et le pays.

Sybille S. Hneine

08 h 58, le 28 septembre 2020

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Commentaires (1)

  • L'assaillant sorti de prison en février... vraiment vois êtes sûrs pour l'amnistie générale?? Encore deux soldats tués. Triste pour leurs proches et le pays.

    Sybille S. Hneine

    08 h 58, le 28 septembre 2020

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