Les sanctions américaines infligées mardi à Youssef Fenianos et Ali Hassan Khalil, ex-ministres des Travaux publics et des Finances respectivement, sont intervenues au moment où le Liban tente de se doter d’un nouveau gouvernement à la faveur de l’initiative parrainée par le président français, Emmanuel Macron. Elles ne sont donc pas sans susciter des craintes quant à d’éventuelles retombées négatives sur les tractations en cours. Certains milieux politiques estiment d’ailleurs qu’elles seraient à même de les accélérer, alors que le tandem chiite, principal concerné, en réduit sciemment l’impact.
Cette fois-ci, Washington a ciblé Ali Hassan Khalil, bras droit du président de la Chambre, Nabih Berry, et une des personnalités les plus impliquées dans le processus ministériel, dans la mesure où il y représente M. Berry, qui plaide pour garder entre ses mains le portefeuille des Finances. Une position à laquelle il semble de plus en plus attaché contre la volonté du Premier ministre désigné, Moustapha Adib. À la faveur de l’initiative française, le chef du gouvernement désigné presse pour mettre sur pied une équipe restreinte de quatorze ministres spécialistes et indépendants des protagonistes politiques.
Fort de l’appui indéfectible du Hezbollah, le camp berryste persiste et signe : le ministère des Finances restera entre les mains de la communauté chiite. Kassem Hachem, député de Marjeyoun, s’est voulu très clair à ce sujet. « Après les sanctions (américaines), le mouvement Amal insiste pour (obtenir) le portefeuille des Finances, lié à l’équilibre politique consacré par les coutumes et la participation à la prise de décision, dans le cadre du système politique en vigueur », a-t-il dit sans ambages dans une déclaration à la Voix du Liban.
En évoquant « l’équilibre politique », M. Hachem faisait allusion au contreseing chiite sur les décrets cosignés par le président de la République (maronite) et le Premier ministre (sunnite). Une façon pour la communauté chiite de prendre part au contrôle de l’action du pouvoir exécutif.
De son côté, le Hezbollah semble dans l’expectative. Les milieux proches du parti contactés par L’Orient-Le Jour préfèrent ne pas répondre à la question de savoir si la décision américaine aura des conséquences sur la formation du cabinet. Le parti chiite évitait ainsi d’émettre des signes négatifs en direction de la communauté internationale, en particulier la France, qui insiste pour impliquer le volet politique du Hezbollah dans la relance du pays à travers le plan Macron. « Nous ne savons pas encore si les sanctions traduisent une mésentente entre Paris et Washington au sujet du dossier libanais », souligne une source proche du Hezbollah, estimant que les sanctions « ne devraient pas en principe entraver la formation » du gouvernement.
À son tour, Baabda minimise la portée des sanctions sur les tractations gouvernementales. Un proche de la présidence n’exclut toutefois pas un possible freinage du processus. « Les sanctions sont un message en direction des partis concernés (Amal et les Marada dont fait partie Youssef Fenianos), mais ne sont pas à même de bloquer les négociations », a dit cette source qui reconnaît, en outre, qu’aucun progrès n’a été enregistré depuis la réunion tenue mardi entre MM. Aoun et Adib. « Ils poursuivent leurs contacts avant leur prochain entretien prévu avant la fin de la semaine », souligne-t-il.
« Ce qui se passe est honteux »
Entre-temps, le torchon n’en finit pas de brûler entre le Courant patriotique libre et les Forces libanaises. Quelques jours après son discours à l’issue de la messe célébrée à la mémoire des « martyrs de la Résistance libanaise », dans lequel il avait attaqué le leader du CPL, Gebran Bassil, le chef des FL, Samir Geagea, est revenu à la charge hier, accusant son adversaire de retarder la naissance du cabinet. « Ce qui se passe est honteux. Malgré 200 victimes à Beyrouth et 6 000 blessés, et malgré la destruction totale ou partielle de 10 000 habitations et des centaines de milliers de sans-abri, ainsi qu’une crise économique et financière étouffante qui entre dans son onzième mois, malgré tout cela, retour à la case départ, le tandem chiite met en avant ses refus, Gebran Bassil exprime des désirs, partage du gâteau par-ci, recherche d’influence par là et ainsi de suite », a déploré M. Geagea dans un communiqué publié hier. « Tant que cette clique au pouvoir est aux commandes, aucun espoir n’est possible, bien qu’il faille reconnaître les efforts acharnés du Premier ministre désigné Moustapha Adib pour former un gouvernement homogène, neutre, indépendant, de spécialistes, loin de toute influence », a toutefois concédé le chef des FL.
Le CPL n’a pas tardé à réagir. Il a ainsi regretté, dans un communiqué, « la série de mensonges honteux du chef des Forces libanaises (...) ». Répondant aux accusations de M. Geagea à l’encontre de Gebran Bassil, le CPL a souligné que son chef « n’a rencontré le Premier ministre (désigné) qu’à l’occasion des consultations parlementaires non contraignantes où il a fait savoir devant l’ensemble des députés et des médias que le CPL n’avait aucune demande et ne posait aucune condition autre que son attachement à la nécessité d’appliquer les réformes dont il a été convenu et le choix de ministres à même de les appliquer ».
Baabda et le tandem chiite minimisent l’impact des sanctions sur la formation du cabinet PEUT ETRE SI LES USA DEVOILAIENT LES DOCUMENTS QU'ILS ONT EN LEURS POSSESSIONS ( car je doute qu'ils choisissent au hazard les noms ) LA JUSTICE LIBANAISE POURRAIT FAIRE SON TRAVAIL ET ENFIN NOUS AURIONS DEUX MINISTRES EN PRISON ET LA SUITE SERA LA BIENVENUE POUR CHASSER LES VOLEURS DU TEMPLE TOUTE AIDE SERA LA BIENVENUE. SI NASRALLAH A DES DOSSIERS SUR GEAGEA OU HARIRI QU'IL LES OUVRE PUISQU'IL CACHE BIEN CEUX DU CPL QUI L'AUTORISE A PILLER LE PAYS EN REEXPORTANT TOUS LES BIENS SUBVENTIONNES OU PAS EN SYRIE LA VERITE LA BOITE DE PANDORE NE S'OUVRIRA QUE GRACE A DES PAYS INDEPENDANTS DE LA MAFIA QUI GOUVERNE LE LIBAN ET QUI LA MIS EN FAILLITTE MEME SI LEUR BUT EST D'ABORD DE S'ATTAQUER A HEZBALLAH
19 h 28, le 10 septembre 2020