Le président libanais, Michel Aoun, a évoqué vendredi, trois jours après les explosions ayant ravagé Beyrouth et fait plus de 150 morts, la possibilité que ce drame ait été provoqué par une "intervention extérieure", parlant d'un éventuel missile ou d'une bombe. Cette déclaration intervient alors que, selon l'explication officielle des autorités, les explosions sont dues à un incendie dans un entrepôt de feux d'artifice, qui ont mis le feu à 2.750 tonnes de nitrate d'ammonium stockées à proximité depuis 2014.
Lors d'une discussion à Baabda avec des journalistes, Michel Aoun a rappelé avoir demandé la veille au président français, Emmanuel Macron, qui se trouvait en visite de solidarité à Beyrouth, de lui fournir des images satellite de la scène de l'explosion, ce que lui avait promis M. Macron. "Si la France n'envoie pas ces images, nous les demanderons à d'autres Etats, afin de savoir s'il s'agit d'une agression extérieure ou des conséquences d'une négligence", a-t-il précisé.
"Interférence extérieure"
Il a encore expliqué que les investigations sur l'explosion se déroulaient à trois niveaux : "Premièrement, comment le matériau explosif est entré et a été stocké (...), deuxièmement, est-ce que l'explosion est le résultat d'une négligence ou d'un accident (...) et troisièmement, la possibilité qu'il y ait une interférence extérieure". Le chef de l'Etat a ainsi évoqué "la possibilité d'une intervention extérieure, au moyen d'un missile, d'une bombe ou d'un autre moyen".
Évoquant ensuite les procédures d'enquête engagées pour déterminer les responsables de la tragédie, le président Aoun a souligné que "traduire en justice les responsables sera la seule façon pour les proches des victimes de pouvoir faire leur deuil". Le chef de l'Etat a dans ce contexte affirmé que "vingt personnes sont déjà visées par l'enquête et les procédures mais cela nécessite du temps". Il a en outre affirmé que l'éventualité d'une enquête internationale n'avait pas été soulevée lors des réunions de la veille à Baabda."Les appels à une enquête internationale sur l'affaire du port ont pour but de noyer la vérité", a estimé le chef de l'Etat. "Toutes les personnes impliquées seront interrogées", a-t-il toutefois, assuré, affirmant que les responsables "petits ou grands" seront jugés. "Je ressens la douleur du peuple", a-t-il ajouté.
Michel Aoun a dans ce contexte affirmé aux journalistes avoir reçu, "le 20 juillet, des informations au sujet" du stock de nitrate d'ammonium, et d'avoir "immédiatement contacté le secrétaire général du Conseil supérieur de la défense et les responsables concernés pour prendre les mesures nécessaires".
"Pas d'atteinte à la souveraineté"
Sur le plan politique, Michel Aoun a affirmé, en réponse à une question sur une éventuelle "internationalisation" du dossier libanais, que, sous son mandat, aucune atteinte à la souveraineté du pays ne serait tolérée. Ses propos interviennent au lendemain de la visite à Beyrouth de son homologue français, Emmanuel Macron, venu exprimer le soutien de la France à la population libanaise après le drame du port. "Ce n'est pas sous le mandat de Michel Aoun que l'on touchera à la souveraineté libanaise", a affirmé le chef de l'Etat. Il a lancé que "si les Libanais ne se gouvernent pas eux-mêmes, personne d'autres ne pourra le faire". M. Aoun a en outre annoncé que le pays se trouve "devant des changements de système" politique et que par "changements, il entend un nouvel ordre" politique. "Le système de compromis ne fonctionne plus", a-t-il déclaré, estimant que cela est du au fait que chaque décision doit faire l'objet de l'approbation de plusieurs parties, ce qui "paralyse le travail politique et les réformes". Concernant l'éventuelle formation d'un gouvernement d'union nationale, M. Aoun a enfin souligné que cette initiative ne peut avoir lieu que dans des "conditions propices".
Jeudi, Emmanuel Macron avait appelé à une "refondation" du système libanais et à un "nouveau pacte", nécessaires selon lui pour lancer les réformes attendues par le peuple et la communauté internationale. Il avait toutefois répondu aux nombreux Libanais et aux médias qui lui demandaient de prendre des mesures plus sévères contre les forces politiques, conspuées et accusées d'avoir causé l'explosion du 4 août, ou réclamaient un retour du mandat français (qui a pris fin il y a cent ans), qu'il ne pouvait pas "se substituer aux responsabilités d’un gouvernement souverainement élu, d’un président souverainement élu". "Ce n'est pas à un président français d'écrire votre histoire", avait-il lancé.
DESOLE QU'ON OMETTE L'ESSENTIEL . QUE M AOUN AVOUE ETRE AUSSI RESPONSABLE QUE LES AUTRES POUR N'AVOIR PAS SUIVI DE tres tres tres pret UNE TELLE MENACE EXPRIMEE A LUI CLAIREMENT PAR QUI DE DROIT, UN SERVICE SECURITAIRE DONT LE CHEF LUI EST FIDELE
13 h 12, le 08 août 2020