Le ministre libanais des Affaires étrangères, Nassif Hitti, en déplacement officiel à Rome depuis lundi, a affirmé mardi que le Liban était engagé à mettre en place des "réformes structurelles" pour sortir le pays de sa pire crise économique, faisant savoir à ses interlocuteurs que toute aide du Groupe de soutien au Liban et des Etats arabes était la bienvenue.
"On m'a demandé, lors de mes entretiens, où nous allons au Liban. J'ai répondu avec franchise, en disant que nous faisons face à de grands défis économiques, anciens et nouveaux avec le Covid-19. Travailler dans le cadre d'un programme n'est pas évident, mais nous avons un plan, et nous avons appelé les pays membres du Groupe international de soutien au Liban et leur avons demandé des propositions pour les mettre en œuvre", a indiqué Nassif Hitti à son homologue italien Luigi Di Maio ainsi qu'au ministre italien de la Défense Lorenzo Guerini et aux ambassadeurs arabes à Rome, selon des propos qu'il a accordés à l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). "(...) Notre objectif final est unique : la réussite du plan en question pour sortir le Liban de sa crise. Nous avons reçu des encouragements de la part des responsables italiens", a encore fait savoir le chef de la diplomatie libanaise.
"Nous avons eu des discussions avec le Fonds monétaire international et il y a un programme que nous devons mettre en œuvre. Il y a de nombreux obstacles en face de nous au Liban, mais nous sommes engagés à mettre en place des réformes structurelles, a poursuivi M. Hitti. Je me suis également entretenu avec le comité des ambassadeurs arabes (à Rome) et leur ai transmis les mêmes propos, à savoir que nous avons un programme de réformes avec lequel nous irons de l'avant. Nous accueillons toute proposition susceptible de faire avancer notre plan", a ajouté Nassif Hitti.
Contre tout changement du mandat de la Finul
Au sujet du renouvellement du mandat de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), Nassif Hitti a dit avoir "remercié" MM. Di Maio et Guerini "pour leur position inchangée et leur engagement à travers la Finul". "Je leur ai souligné que le Liban est contre tout changement du nombre d'effectifs, car cela n'affaiblit pas seulement la Finul, mais transmet un message négatif à la communauté internationale", a expliqué le chef de la diplomatie. Il a également affirmé qu'il reste "engagé au respect de la mission de la Finul et refuse toute tentative de changement du mandat de la Force, à laquelle font allusion certaines parties", dont les Etats-Unis et Israël, qui réclament tous deux un renforcement du mandat de la Finul. Une demande à laquelle s'opposent les autorités libanaises, hostiles à tout changement dans les missions des Casques bleus. "Nous sommes engagés également à respecter les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, notamment la résolution 1701", a ajouté le chef de la diplomatie libanaise.
Créée en 1978 pour superviser le retrait israélien du Liban, la Finul est chargée de veiller au respect du cessez-le-feu entre les deux pays depuis la fin de la guerre de juillet 2006 entre le Hezbollah et Israël, en vertu de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies. Son mandat doit être renouvelé le 31 août, et certains pays, comme les Etats-Unis et Israël voudraient voir son champ d'action élargi à la surveillance de la frontière syro-libanaise, et que lui soient attribuées des prérogatives plus vastes pour surveiller les actions du Hezbollah au Liban. Nassif Hitti a enfin rendu hommage à la diaspora libanaise en Italie, un "pont pour la coopération entre les deux pays", selon lui.
Le soutien de l'Italie "ne sera pas affecté"
Pour sa part, le ministère italien de la Défense a publié un communiqué sur son site, dans lequel il indique que MM. Hitti et Guerini ont "insisté sur l'importance de la coopération entre les forces armées libanaises et l'armée italienne en coopération avec la Finul, pour instaurer la paix et la stabilité dans la région". "Le ministre italien de la Défense a affirmé que les soldats italiens membres de la Finul participent au maintien de la stabilité depuis plus de quarante ans dans une région cruciale pour le Moyen-Orient, et nos unités continueront de le faire, en soutenant les habitants libanais", poursuit le communiqué. "Les résultats importants et soutenus enregistrés par notre contingent auprès des civils libanais, et sur le plan de la coopération avec l'armée libanaise, prouvent l'importance de la poursuite (de la mission de la Finul) sans la modifier", a estimé en outre le ministre italien de la Défense. Le chef actuel de la Finul est le général italien Stefano del Col. Le ministre italien lui a rendu hommage dans son communiqué.
Au sujet de la crise libanaise, le ministre a estimé que "la période est délicate pour le Liban qui reconstruit son économie. L'Italie poursuivra son soutien au Liban et à l'armée libanaise. Le soutien ne sera pas affecté".
Nassif Hitti a ensuite été reçu au Vatican par le cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales. Selon l'Ani, les deux responsables ont évoqué "les défis auxquels fait face le Liban et les moyens pour l'aider à surmonter cette période critique". M. Hitti s'est également entretenu avec le cardinal Paul Gallagher, secrétaire aux relations extérieures de l’État du Vatican. Ce dernier a "insisté sur la nécessité de se tenir au côté du Liban et de l'aider dans sa crise économique, financière et sociale". Le cardinal Gallagher a, dans ce cadre, estimé que le Liban "doit dialoguer avec les Etats-Unis, le Fonds monétaire international et la communauté internationale afin de trouver des solutions à ces crises économique et financière". Pour sa part, Nassif Hitti a exposé à son interlocuteur "les problèmes auxquels est confronté le Liban, notamment sur le plan éducatif, à l'ombre des défis que pose la crise actuelle". Le cardinal Gallagher "a promis d'aider et de trouver des solutions convenables, avec les partenaires internationaux". Les deux responsables ont également évoqué la situation dans la région, notamment en Irak et en Syrie.
Arrêtez votre cinéma. Plus personne ne vous croit nulle part au monde. Il suffit de parler avec le plus petit responsable politique étranger pour comprendre que plus personne ne prend au sérieux le gouvernement libanais quelle que soit sa composition. Tous les gouvernements qui se sont succédé depuis des dizaines d’années n’ont fait que répéter des phrases creuses ou des promesses foireuses et n’ont jamais réalisé quoi que ce soit à part détourner l’argent public
17 h 21, le 07 juillet 2020