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Société - Liban

Amnesty appelle les autorités à "cesser de harceler les journalistes et activistes"

L'organisation appelle le Parlement à amender les lois "vagues et trop générales" criminalisant la diffamation, les insultes et le blasphème.

Amnesty appelle les autorités à

Un drapeau du logo de l'organisation Amnesty International. Photo d'archives AFP

Amnesty International a appelé lundi les autorités libanaises à "cesser immédiatement d'exploiter des lois déficientes en matière de diffamation pour harceler les militants et journalistes", alors que ces dernières semaines ont été marquées par de nombreuses interpellations. Dans un communiqué, l'organisation internationale a appelé le Liban à respecter le droit à la liberté d'expression en amendant les lois pénalisant la diffamation. 

Selon Amnesty, des dizaines de personnes ont été convoquées et interrogées depuis le 17 octobre, certaines à plusieurs reprises, en raison de publications sur les réseaux sociaux dans lesquelles elles critiquent les autorités. "Aucune des agences sécuritaires et militaires à l'origine de ces convocations ne sont mandatées pour traiter des affaires de liberté d'expression", souligne le rapport. 

Pour mémoire

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Dans ce contexte, Amnesty appelle le Parlement à amender les lois "vagues et trop générales" criminalisant la diffamation, les insultes et le blasphème, afin qu'elles deviennent conformes aux standards internationaux. 

"Offenser, choquer ou déranger"
Les autorités libanaises, y compris les institutions sécuritaires et l'armée, doivent "immédiatement cesser de harceler les journalistes et activistes qui ne font qu'exercer leur droit à la liberté d'expression", souligne la directrice de recherche d'Amnesty International pour le Moyen-Orient, Lynn Maalouf. Elle a dénoncé des convocations "incessantes" de certaines figures proéminentes du mouvement de contestation. Et Mme Maalouf de souligner que même les paroles considérées comme offensantes sont protégées dans le cadre du droit à la liberté d'expression. "Les lois criminalisant la diffamation, de personnalités publiques ou pas, doivent être traitées comme des questions de contentieux civils", a-t-elle appelé. 

"Le Liban doit respecter la liberté d'expression, même si de telles expressions risquent d'offenser, choquer ou déranger", estime Amnesty International. 

Mi-juin, le procureur général près la Cour de cassation, Ghassan Oueidate, avait chargé les enquêteurs de la police judiciaire de lancer des investigations pour déterminer l’identité des personnes qui ont diffusé des publications et des images portant atteinte à la personne du président de la République. Le chef du parquet a en outre demandé à la Cour de cassation que les détenteurs de ces comptes sur les réseaux sociaux soient poursuivis pour diffamation et outrage public, les textes et images incriminés étant visibles de tous. Une mesure dénoncée par des militants de la société civile qui considèrent qu’elle favorise la répression de la liberté d’expression. 

Le Liban se situe à la 102ème place sur 180 pays dans le dernier classement annuel de la liberté de la presse, établi par Reporters sans Frontières, perdant une place supplémentaire par rapport à 2019 dans une trajectoire descendante entamée en 2015. 

Amnesty International a appelé lundi les autorités libanaises à "cesser immédiatement d'exploiter des lois déficientes en matière de diffamation pour harceler les militants et journalistes", alors que ces dernières semaines ont été marquées par de nombreuses interpellations. Dans un communiqué, l'organisation internationale a appelé le Liban à respecter le droit à la liberté...

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Enfin Amnesty vient au secours du peuple libanais pour le sauver du joug de ses gouvernants , ces derniers en sadiques ne veulent ni le laisser respirer et ni le laisser critiquer . Amnesty réussira-t-elle sa mission ? Le doute est grand .

Antoine Sabbagha

16 h 06, le 06 juillet 2020

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Commentaires (1)

  • Enfin Amnesty vient au secours du peuple libanais pour le sauver du joug de ses gouvernants , ces derniers en sadiques ne veulent ni le laisser respirer et ni le laisser critiquer . Amnesty réussira-t-elle sa mission ? Le doute est grand .

    Antoine Sabbagha

    16 h 06, le 06 juillet 2020

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